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Les causes des émeutes en Angleterre
mardi 9 août 2011
Le 4 août 2011, un homme de 29 ans, Mark Duggan, a été abattu par des tireurs d’élite des forces spéciales (le MET) après l’avoir coincé dans le taxi où il se trouvait. Le samedi, pour protester, plusieurs centaines de personnes ont manifesté devant le commissariat de Tottenham, dans le nord de Londres, un des quartiers les plus pauvres de la capitale. La Metropolitan Police Service est une police spéciale caractérisée par sa violence, son racisme, son agressivité et sa capacité de tuer. Elle est haïe par les plus démunis. En 1985, lors d’émeutes dans le même quartier, en pleine politique de destruction des services publics, comme en ce moment, des habitants s’en étaient pris à un policier et l’avaient tué à coups de machette.
Les manifestations se sont très vite transformées en émeutes, ont gagné les différents quartiers pauvres de Londres et d’autres villes anglaises, d’autres quartiers de Londres, mais aussi Sheffield, Liverpool, Manchester, Birmingham, Bristol ou Liverpool...
50 policiers ont été blessés, 550 personnes arrêtées, des centaines de voitures brûlées, des bâtiments incendiées, des boutiques pillées...
Ces émeutes témoignent des sentiments explosifs de la jeunesse pauvre, complètement exclue de tout accès au bien-être... Le gouvernement peut prétendre qu’il s’agit seulement de quelques gangs mais alors pourquoi toutes ses forces de police sont elles encore débordées alors qu’il a fait arrêter déjà 550 personnes ?
Chômage, désœuvrement, drogue, mécontentement social, commerce d’armes, la crise en Angleterre est marquée aussi par l’absence de perspectives que ne peuvent offrir ni le parti travailliste, tout aussi anti-ouvrier et qui était au pouvoir il y a peu où il s’est bien discrédité, et que ne veulent pas offrir les directions syndicales. Malgré une mobilisation record lors de la dernière journée d’action, les centrales syndicales s’en sont tenues là et n’ont pas poussé la lutte plus loin et se sont bien gardées de s’attaquer aux classes dirigeantes ni d’entraîner avec eux les jeunes chômeurs...
Les inégalités sociales criantes sont la cause de cette colère. Car à Londres, en quelques rues, on passe de la pauvreté affolante des quartiers de Tottenham – où ont démarré samedi les émeutes – à l’opulence décontractée de quartiers où, crise ou pas, c’est "business as usual". Et business de luxe. Pour l’instant épargnés par les émeutes.