mardi 15 février 2011
Un mort et plusieurs blessés, lundi 14 février 2011, à Téhéran. C’est le bilan des échauffourées survenues entre les forces de l’ordre et les participants à une manifestation anti-gouvernementale organisée dans la capitale iranienne par l’opposition. C’était le premier rassemblement de ce type depuis un an. Une manifestation en soutien aux Egyptiens et aux Tunisiens interdite par les autorités iraniennes.
Khamenei, dégage !!!
A Téhéran et dans plusieurs autres villes du pays, des milliers de manifestants se sont heurtés aux forces de l’ordre ce lundi 14 février 2011. Un mois tout juste après la chute du régime Ben Ali en Tunisie, et la démission de Moubarak en Egypte, la révolte se propage à tout le Moyen-Orient. Ce lundi a été marqué par des rassemblements au Yémen, à Bahrein et en Iran.
A Téhéran, des milliers de manifestants, en majorité des jeunes, ont répondu à l’appel de l’opposition. Des groupes de plusieurs dizaines ou plusieurs centaines de personnes ont scandé des slogans contre le pouvoir. Mais la police anti-émeute et les forces de sécurité, largement déployées, ont empêché les opposants de l’opposition de se rassembler.
Selon l’agence de presse Fars, proche du pouvoir, un personne a été tuée et plusieurs autres blessées par balle. Mais l’agence Fars accuse des éléments de la sédition et des membres des Moudjahidines du Peuple, principal groupe de l’opposition, d’avoir ouvert le feu sur les passants pour provoquer des troubles.
Selon diverses sources, de nombreuses personnes ont également été arrêtées. Parallèlement, les forces de sécurité ont bloqué à leurs domiciles les deux principaux leaders de l’opposition : l’ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi et l’ancien président du Parlement Mehdi Karoubi. Les policiers les ont empêchés de quitter leurs domiciles et leurs téléphones ont également été coupés.
L’opposition avait demandé l’autorisation de manifester en soutien aux Egyptiens et aux Tunisiens, mais le pouvoir avait interdit cette manifestation.
Tirs de gaz lacrymogènes pour disperser la foule, arrestations de manifestants, sont des témoignages diffusés sur les réseaux sociaux et recueillis par les médias étrangers. Les forces de l’ordre iraniennes sont intervenues, parfois violemment, pour empêcher les opposants au régime de défiler dans la rue.
A Téhéran, des milliers de personnes ont bravé l’interdiction des autorités. Elles ont convergé vers le centre ville au cri de « mort au dictateur » ou scandant des slogans de soutien à Mir Hossein Moussavi. Figure emblématique de la révolution verte de juin 2009, il a été assigné à résidence et ses lignes téléphoniques sont coupées. Mais Moussavi a pu diffuser, via son site internet, des informations sur les manifestations.
Les appels au rassemblement contre le régime avaient d’ailleurs été lancés sur la toile. Appels visiblement entendus. Les manifestations de ce lundi 14 février à Téhéran, à Chiraz ou Ispahan, seraient les plus importantes depuis un an.
Depuis la révolution verte qui avait suivi les élections contestées de 2009, l’opposition, muselée, avait rarement eu l’occasion de se faire entendre. Ce lundi, elle est descendue dans la rue, sans doute poussée par le vent de révolte qui souffle au Moyen-Orient.