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L’internet libre et démocratique est dangereux pour la bourgeoisie capitaliste en crise

4 février 2018, 08:13

Le gouvernement des États-Unis, en étroite collaboration avec Google, Facebook, Twitter et d’autres puissantes sociétés du numérique, impose des restrictions massives à l’accès à Internet des sites socialistes, anti-guerre et progressistes. Les gouvernements capitalistes en Europe et dans le monde entier adoptent des politiques répressives similaires.

Le nouveau régime de censure est lié à une intensification de la surveillance de tout ce que les gens lisent, écrivent et pensent lorsqu’ils naviguent sur Internet. Cette alliance de l’Etat, des forces armées, du renseignement et des sociétés numériques oligopolistiques menace la liberté d’expression et d’autres droits démocratiques fondamentaux.

Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, a publié une déclaration sur des plans extraordinaires de la société de médias sociaux pour surveiller tous les affichages et messages de ses utilisateurs, pour censurer le journalisme indépendant et utiliser l’intelligence artificielle pour signaler les utilisateurs aux services de police et de renseignement.

Zuckerberg a commencé sa déclaration, publiée conjointement avec le rapport trimestriel des bénéfices de la société, en déclarant que 2017 fut une « année difficile » pour Facebook. « Le monde se sent anxieux et divisé – et cela s’est vu sur Facebook. Nous avons vu des abus sur notre plate-forme, y compris l’interférence de certains États-nations, la diffusion de fausses nouvelles, sensationnelles et polarisantes, et le débat sur l’utilité des médias sociaux. » Facebook, écrit-il, a la responsabilité d ’ « amplifier le bien et prévenir le mal. C’est mon défi personnel pour 2018. »

Dans la « novlangue » de Facebook, cela signifie que l’entreprise agira agressivement cette année pour supprimer la diffusion de l’information en ligne et en censurer le contenu, sous prétexte de combattre les « fausses nouvelles » et les « ingérences russes ».

Les implications vraiment inquiétantes de ce projet sont décrites dans la déclaration de Zuckerberg. Parmi les initiatives de Facebook, il y a « une nouvelle technologie pour détecter les messages suicidaires qui a aidé les premiers intervenants à atteindre plus de 100 personnes ayant besoin d’aide rapidement. Nous avons construit des systèmes d’IA (intelligence artificielle) pour signaler en temps réel les comportements suspects autour des élections. »

En d’autres termes, Facebook a introduit des systèmes d’IA pour collecter, contrôler et interpréter toutes les informations publiées sur sa plate-forme de médias sociaux. Comme toujours, l’introduction d’un tel système de surveillance de masse est justifiée par des motivations apparemment louables. Après tout, qui pourrait s’opposer à des mesures visant à faire cesser les suicides ou les attaques terroristes ? Le but réel des nouveaux systèmes, cependant, est très différent.

Zuckerberg indique plus tard l’étendue des plans d’intelligence artificielle de la société : « Notre but avec l’IA est de comprendre la signification de tout le contenu sur Facebook. » Chaque message, photo, vidéo, message, commentaire, réaction et partage sera introduit dans les systèmes informatiques de plus en plus puissants de l’entreprise afin d’être analysé pour le contenu « nuisible », et rapporté à la police et les agences de renseignement, selon les besoins.

Le but réel et sinistre des actions de Facebook est également mis en évidence par les autres initiatives prises par l’entreprise. Plus significatif, Zuckerberg a souligné la détermination de l’entreprise à s’assurer que « les informations que vous voyez sur Facebook proviennent de sources largement considérées comme fiables et de haute qualité, afin de contrer la désinformation et la polarisation ».

Quelles sont ces sources « largement considérées comme fiables » ? « Par exemple, prenez le Wall Street Journal ou le New York Times », a écrit le PDG multimilliardaire. « Même si vous ne les lisez pas ou n’êtes pas d’accord avec tout ce qu’ils écrivent, la plupart des gens ont confiance en leur journalisme de grande qualité. D’un autre côté, il y a des blogs qui sont très suivis, mais ne sont pas largement reconnus au-delà de leur public de base. Nous montrerons ces publications un peu moins. »

En d’autres termes, les sources médiatiques des grandes entreprises seront promues, tandis que d’autres publications, même celles qui sont « très suivies », seront rétrogradées. Quant à être « montré un peu moins », ce que veut dire Zuckerberg, c’est qu’ils soient empêchés d’atteindre un public plus large. Plus simplement, ils seront censurés.

En plus de censurer les nouvelles provenant de sources moins officielles, Zuckerberg déclare au début de son article que Facebook travaille pour « montrer moins de vidéos virales » parce que ce contenu n’est pas « bon pour le bien-être des gens et pour la société ».

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