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Quelle politique pour bourgeois et gouvernants face aux usines où la colère explose ?

7 octobre 2009, 13:13, par F. Kletz

les CHSCT sont une instance incontournable du dialogue social : c’est le lieu d’expression officiel de la colère, là où s’évacue une grande partie des motifs de mécontentement.

C’est admis et intégré par les directions qui savent que, en matière de dialogue social, aucun accord n’est jamais définitif puisqu’en France, les revendications sont sans fin. Et les motifs de révolte illimités.

La dernière chose à faire consisterait à chercher à interdire la colère. L’expression d’une juste colère, voire d’une certaine forme de révolte, est non seulement nécessaire – surtout par rapport aux questions de santé au travail et aux risques psychosociaux en entreprise – mais aussi salutaire.

Voilà pourquoi la colère doit trouver des espaces d’expression. Pour cela, le rôle joué par les syndicats est essentiel, surtout lorsqu’ils sont accompagnés d’experts indépendants, non inféodés à la direction de l’entreprise qui, en jouant un rôle de contre-pouvoirs, permettent de créer un véritable espace de dialogue équilibré, puis une équité dans la négociation.

C’est pourquoi le seul moyen que la colère soit entendue et évacuée est que la prise de parole qui en découle soit légitimée.

La dernière chose à chercher consisterait à chercher à interdire la colère (…) Cela reviendrait à multiplier les risques de la voir déboucher sur des formes réelles de violence (…) »

« les directions qui savent que, en matière de dialogue social, aucun accord n’est jamais définitif puisqu’en France, les revendications sont sans fin. Et les motifs de révolte illimités. »

Pourquoi donc les revendications et révoltes sont illimitées et sans fin ? serait-ce parce que les recherches d’augmentation de profit sur le dos des salariés serait, elles aussi sans fin ?

Ce point de vue est très utile et très intéressant. Puisque la presse capitaliste elle-même nous enseigne que le CHSCT sert à détourner la colère, c’est là que « s’évacue une grande partie des motifs de mécontentement. »

Cette caractérisation des CHSCT comme outil servant à évacuer la colère, cela veut-il dire que les révolutionnaires n’ont rien à faire au CHSCT ?

En fait, la question, si on la reformule avec la caractérisation de cet article revient à dire : est-ce qu’un général du camp adverse au CHSCT (le nôtre donc) peut aller participer au dialogue avec un ennemi qui n’observe pas de cessez-le-feu ?

Quoi qu’il en soit, tout le contenu de cet article permet d’affirmer que dès qu’on met les pieds dans une telle instance, on est en terrain ennemi.

Celui qui l’oublie est comme un passant au milieu d’un champ de bataille : les balles perdues sont pour lui.

Celui qui y va pour combattre y va seul, comme un général qui n’aurait pas d’armée. En fait, cela signifie que c’est une forme de suicide d’aller au CHSCT.

Alors, que peut et doit faire un révolutionnaire dans une telle instance paritaire ? A mon avis, pas grand chose. Donc, s’il n’a pas de troupe, il ne doit pas y aller.

S’il a des troupes, je pense qu’il doit encore moins y aller : les troupes servent à combattre, et le stratège qui mène à la bataille ses troupes choisi le terrain de l’affrontement. Il cherche à éviter que son ennemi l’amène sur le terrain qui lui sera désavantageux. C’est au stratège de choisir le terrain où les directions sont obligées de venir (sans troupes si possibles). Et non l’inverse.

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