Accueil > ... > Forum 1805

Lutte Ouvrière d’hier et d’aujourd’hui...

5 septembre 2009, 10:09, par Max

Quelques extraits du bimensuel de LO :

Lutte de Classe
N°31
Décembre 1997

La situation intérieure

En 1997, comme en 1981 ou en 1988, ce ne sont finalement que les divisions de la droite qui ont permis à une gauche minoritaire dans le pays de remporter un succès électoral.
Le Parti Socialiste n’a pu disposer d’une majorité à la chambre des députés qu’en bénéficiant du soutien des élus du Parti Communiste et de ceux des "Verts" auxquels le PS a dû concéder, à l’avance, un certain nombre de circonscriptions "éligibles" pour pouvoir bénéficier à l’échelle nationale des quelques pour cent qui lui ont permis de passer devant le PCF dans bien des cas et, plus généralement, d’obtenir autant d’élus.
En proposant au PCF deux ministères et un secrétariat d’Etat, Jospin n’a pas seulement tenu compte de la composition de la "gauche plurielle" (PS, Verts, PCF) qui compose sa majorité à la chambre des députés. Il a aussi pris une assurance visant à limiter les velléités du Parti Communiste Français de satisfaire sa base voire, plus généralement, les travailleurs par une attitude radicale, au moins en apparence, sur le plan social.

La politique du PCF depuis des mois, en dépit des déclarations de sa direction répétant qu’il n’était pas question de "refaire l’union de la gauche", ne laissait d’ailleurs aucun doute sur le fait qu’il n’avait qu’une seule envie : participer de nouveau au gouvernement, comme après 1981, même si c’est pour de nouveau gérer loyalement les intérêts généraux, et même particuliers, de la bourgeoisie.

Mais la situation politique de juin 1997 était différente de celle de mai 1981, lorsque Mitterrand fut élu après 23 ans de pouvoir sans partage de la droite. Les illusions du monde du travail, sur ce qu’il pouvait attendre d’un gouvernement de gauche, étaient moins grandes qu’avant et une large fraction de travailleurs et de militants étaient, sinon méfiants, du moins sceptiques sur ce que cette gauche au pouvoir serait susceptible d’amener de bon. Cela explique les précautions prises par la direction du PCF pour faire apparaître la décision de participer au gouvernement comme émanant démocratiquement de la base du parti.

.....
La promesse d’une loi rendant la semaine de 35 heures obligatoire dans toutes les entreprises de dix salariés à partir du 1er janvier 2000 (chiffre qui sera vraisemblablement porté à vingt... ou plus) a l’avantage de paraître satisfaire tout de suite cette revendication en la reportant cependant à deux ans avec, de toute façon, la promesse parallèle faite au patronat de légiférer à nouveau fin 1999 pour en décider les modalités pratiques en fonction, entre autres, de la conjoncture économique. Cela laisse tout loisir au patronat d’en tirer bénéfice par les mesures qui l’accompagneront : flexibilité des horaires, déréglementation des heures supplémentaires, cadeaux fiscaux divers aux entreprises, etc., voire l’occasion de reporter purement et simplement la mesure.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.