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Le monde capitaliste pleure Nelson Mandela

3 janvier 2014, 09:57, par Robert Paris

Tu dis :

« Reprocher à Mandela d’avoir tué la révolution prolétarienne me semble être un raccourci facile. »

Heureusement que l’on a développé l’idée qu’on ne reprochait rien du tout à Mandela car il n’est en rien dans notre camp et qu’il a parfaitement réussi son opération pour la classe au service de laquelle il travaille qui est la classe qui est adversaire non seulement de celle des exploités mais aussi de celle de tous les opprimés, notamment sur des bases raciales et esclavagistes, c’est-à-dire la bourgeoisie capitaliste.

Si on reprochait aux dirigeants bourgeois d’avoir tué la révolution sociale, ce serait triste car ce boulot est le leur et il faut compter qu’ils continueront à le faire.

Si nous reprochons quelque chose, c’est aux leaders trotskystes du mouvement ouvrier sud-africain et d’ailleurs le terme reproche n’est pas le bon dans ce cas : il y a des choses qu’ils ne comprenaient pas et que leur direction internationale trotskyste en Angleterre ne comprenait pas.

Si nous reprochons quelque chose, cela ne peut être qu’à notre camp, celui du prolétariat révolutionnaire, le seul capable de libérer les exploités et les opprimés, fut-ce les opprimés sur des bases raciales.

Tu dis :

« La lutte des classes est une bagarre entre deux groupes sociaux aux intérêts contradictoire et irréconciliables selon révolutionnaires, et conciliable selon les réformistes. Chacune de ces tendances se bat pour prendre la direction de leur groupe social. On ne peut reprocher à des militants qui aspirent à prendre la tête d’un groupe social de gagner leur combat. »

Non ! Tel n’est pas mon point de vue : une classe sociale ne vise pas à diriger son propre groupe. Une classe sociale qui a un avenir historique vise à diriger toute la société et pour cela elle a besoin de diriger non seulement elle-même mais aussi d’entraîner l’adhésion d’une grande partie de la classe intermédiaire.

En effet, la lutte des classes ne concerne jamais deux classes mais le plus souvent trois et la troisième, intermédiaire, même si elle n’a pas de perspectives historiques différentes à offrir, détermine le succès des deux autres classes ou leur échec par son poids social et par son nombre.

La révolution de 1917, prolétarienne, n’aurait pas réussi si elle n’avait pas entraîné la paysannerie.

Tu écris :

« Si on prend pour exemple la révolution européenne débuté en 1917, son échec est le fait de la bourgeoisie qui a mené et gagné la guerre contre le prolétariat européen. Les réformistes sont-ils les responsables de l’échec du prolétariat ? je répondrai pour ma part, non, la bourgeoisie s’est organisée pour étouffer et isoler la révolution prolétarienne débutée en Russie, pour dissuader le prolétariat des autres pays dans une telle entreprise. La direction prolétarienne ne s’est pas désolidarisé de son groupe sociale, mais n’a fait que d’exprimer que les inquiétudes pesant sur l’entreprise révolutionnaire. »

L’échec essentiel s’est déroulé en Allemagne. Il s’est fait essentiellement en deux temps : en 1918 et en 1923.

La première partie, la social-démocratie a réussi à jouer sur les deux tableaux : d’un côté, elle a fait semblant de prendre la tête de la révolution et même des soviets allemands et de l’autre côté, elle a pris contact avec l’armée et les corps francs fascistes pour assassiner les soviets.

La deuxième partie est entièrement le fait de la direction bureaucratisée de l’Internationale, celle de Zinoviev et de Staline. Ils ont décommandé la révolution prolétarienne en 1923 alors que la situation était mure. Par incapacité à comprendre et diriger une révolution.

Le problème de l’échec ne se pose pas en termes moraux mais en termes de compréhension politique. Il ne faut chercher seulement le responsable mais étudier quelle politique a manqué.

Tu écris :

« Si le seul tort que nous avons envers Mandela c’est de n’avoir pas rejoint les communistes, et bien ce tort ne doit pas lui être adressé, mais adressé aux communistes Sud africain qui n’ont pas su gagner un homme d’une telle envergure. »

Mandela n’est nullement un homme d’une si grande envergure.

Mandela n’a nullement supprimé l’apartheid.

Mandela n’est pas celui qui a fait reculer les classes dirigeantes.

Désolé mais tout cela est mythique et mensonger.

C’est ce que les classes dirigeantes veulent nous faire croire.

C’est le prolétariat sud-africain, qui n’avait absolument rien à voir avec Mandela - rien ! -, qui a obligé les classes dirigeantes mondiales à planifier une mise en scène dans lequel était instrumentalisé Mandela d’une manière qui lui donnait le beau rôle, ce qui est très différent...

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