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Grève et explosion de colère au Mali

21 décembre 2020, 09:20, par Djim

À l’appel de l’UNTM (Union nationale des travailleurs du Mali) une grève de 72 heures (du 18 au 20 novembre 2020) a paralysé une grande partie des services publics ainsi que les banques et les assurances du pays. Si le mot d’ordre de grève a été largement suivi dans la fonction publique malgré les manœuvres d’intimidation opérées par les nouvelles autorités du pays c’est parce que la plupart des petits salariés de l’État ne supportent plus le mépris des autorités qui refusent de prendre en compte leurs revendications.

Parmi ces revendications il y a la revalorisation des salaires et des primes aussi bien dans le public que dans le privé. Certaines revendications remontent à 2014, elles concernent les salariés de l’État qui ont accepté de prendre leur retraite anticipée ou d’être muté dans le secteur privé en échange d’une certaine prime de départ ou d’un bonus dans le versement de la pension de retraite. Jusque là ils n’ont rien perçu. Il y a aussi, par exemple, l’application des mesures contre la cherté de la vie que l’État a promise depuis des années mais qui n’a jamais vu le jour, la remise en marche du chemin de fer abandonné depuis des années, l’ouverture de concours de recrutement de 20 000 diplômés dans la Fonction Publique, etc.

N’ayant pas obtenu de réponse favorable de l’État malien au bout des 72 heures de grève, l’UNTM a déposé un nouveau préavis de grève de 5 jours allant du 14 au 18 décembre prochain. Un bras de fer s’est donc engagé entre la direction de la plus importante centrale syndicale du pays et les autorités politiques sous la tutelle des militaires.

À travers ce bras de fer, un certain nombre de bureaucrates siégeant à la direction de la centrale syndicale cherchent peut-être à faire pression sur les dirigeants du CNT (Conseil National de Transition) qui tiennent les commandes de l’appareil d’État, pour obtenir des strapontins ministériels ou autres postes de sinécure. Mais il n’en demeure pas moins que les revendications avancées par cette même centrale ont un écho certain auprès des salariés du public comme du privé voire auprès d’une grande partie de la population malienne qui souffre de la cherté de la vie. Ce qui est sûr, c’est que cette grève de 72 heures a montré que sans les travailleurs rien ne peut fonctionner dans le pays. Elle a aussi montré une fois de plus qu’elle est une arme dont dispose les travailleurs pour obtenir des améliorations de leurs conditions d’existence.

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