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Où va l’Iran ?

6 juillet 2009, 13:23

Texte traduit en anglais par Pegah et publié avant-hier sur Revolutionary Road, traduit en français aujourd’hui par Pascal et publié sur Révolution en Iran.

Nous, producteurs de la richesse sociale, par notre travail et nos efforts dans les grandes et petites usines, dans les services et les soins des centres médicaux et hôpitaux, comme enseignants dans les écoles et les universités, nous qui produisons l’énergie, l’eau, les télécommunications, le gaz et le pétrole, l’acier et les voitures dans les usines et les centres, n’avons non seulement aucun contrôle sur la production et la distribution des marchandises, n’avons pas le droit de participer à la gestion de nos lieux de travail, ni aucune organisation ou conseil d’ouvriers ou d’employés indépendants, mais nous sommes payés avec le salaire minimum et des revenus qui ne sont pas suffisants pour avoir une vie normale et qui sont en dessous du seuil de pauvreté.

Après trente ans de labeur, nous ne pouvons ni avoir un véritable domicile pour vivre, ni payer les frais élevés pour l’éducation de nos enfants, ni avoir les traitements médicaux appropriés ni avoir accès aux loisirs. Et pire encore que tous ces contrats temporaires ou à durée déterminée qui donnent tout le pouvoir aux entrepreneurs avides et exploiteurs, il n’y a personne entre nous et nos employeurs pour répondre à nos revendications. Tout le temps, nous devons nous inquiéter y compris pour le minimum, et d’attendre de voir si nos contrats seront prolongés ou pas, et notre niveau de vie peut être comparé à celui des esclaves avant la civilisation humaine. Et c’est même pire, parce que les esclaves avaient au moins toujours quelque chose à manger, alors que lorsqu’ils n’ont plus besoin de notre force de travail nous n’avons plus rien à manger. Aussi pour conserver le minimum et ne pas nous retrouver au chômage, nous ne pouvons pas nous exprimer et devons nous autocensurer.

Tous nous avons fait l’expérience d’aller faire face aux patrons et directeurs pour obtenir quelque chose qui fait partie de nos droits, alors que selon leurs croyances ils peuvent nous traiter comme ils le font et comme si nous n’avions aucun droit. Lors de la révolution en novembre 1978, si nous, les ouvriers et les employés des petites et grandes usines, et des entreprises du pétrole, de l’énergie et de l’eau, ne nous étions pas mis en grève générale, le système de la dynastie des Pahlavi n’aurait pas été détruit et les actuels dirigeants ne seraient pas au pouvoir. Malheureusement, parce que nous manquions d’information et que certains d’entre nous ont suivi les mollahs et les marchands du bazar, nous en sommes arrivés à la situation actuelle.

Actuellement, nous produisons toutes les marchandises et les richesses mais pour les profits des exploiteurs, qui sont nos directeurs oppressifs sans éducation qui nous donnent des ordres. Parfois, ils ferment les usines et nous transforment en chômeurs juste pour se partager ou vendre le terrain et se faire encore plus d’argent. Il n’y a pas un seul travailleur salarié qui peut payer des études élémentaires de haut niveau ou une grande école à son fils ou à sa fille, études qui coutent au moins 5 millions de Tomans (5.000 dollars) par an, ni même les principaux frais médicaux. Et cela sera encore pire dans l’avenir puisque l’éducation sera remises aux mollahs, aux marchands, aux directeurs de hauts niveau et aux voleurs des richesses. Pourquoi notre pays devrait-il être aux mains de groupes particuliers ? Pourquoi 100% du pouvoir politique devrait-il appartenir à 200.000 mollahs et marchands, et leurs enfants et membres de leurs familles, et que le reste de la population, soit 50.000.000 de gens, n’ait aucun pouvoir politique ? Et d’avoir au final à choisir entre le mauvais et le pire ? Est-ce que cela se réfère à une quelconque règle naturelle, à l’humanité ou à une loi divine ? Si ce n’est des règles sans fondements, justifiées par les lois du leader suprême, qui restreignent les droits du peuple ? Pour la plus petite revendication, pour des droits basiques, ils utilisent les forces de police, formées avec l’argent du peuple et qui devraient avoir pour devoir de rendre la société saine et sûre, contre le peuple et pour arriver à leurs sales buts.

Enchainés ! Travailleurs, ouvriers, employés, enseignants, infirmières, femmes, jeunes, étudiants d’université et chômeurs ! Après trente ans de captivité, le son de nos chaines qui se brisent a été entendu par la présence de millions dans les rues. Le peuple n’a plus peur et le gouvernement a donné sa légitimité à la tempête du mouvement populaire. Nous devons nous saisir de cette opportunité pour obtenir nos revendications humaines. Le gouvernement n’a pas assez de forces pour les envoyer dans tous les centres industriels, de production, de formation ou de services. Qu’importe le secteur où nous travaillons, nous devons désigner nos représentants sur le plan technique, industriel et productif, pour former les conseils indépendants des salariés des usines, des hôpitaux, des compagnies de pétrole, des centres de formation et des écoles, des télécommunications, de l’énergie, du service de l’eau et, qu’en alliance les représentants de chaque branche et leurs propres conseils de branche, avec les conseils des étudiants, des femmes, des employés, des travailleurs et des ouvriers, nous puissions prendre notre part de richesses sociales et de pouvoir politique.

Dans la situation actuelle, le gouvernement n’a aucune légitimité et dans ce point culminant de crise politique et économique, il n’est plus capable de réprimer directement la population dans les usines, les centres industriels et les universités. Il est temps de ne plus être des esclaves !

Organiser des conseils dans les lieux de travail et les administrations publiques n’est pas seulement devenu un but moderne pour chaque employé, mais ces conseils doivent aussi avoir leur part dans les décisions politiques et économiques. Mais ces conseils doivent être conscients et ne pas se focaliser uniquement sur les petites revendications du lieux de travail, parce que même si nous les obtenons et qu’elles sont importantes, si nous ne les lions pas et les joignons pas aux intérêts de classe de tous les travailleurs et de tous les salariés, à la fin nous les perdrons. Il suffit de comparer les salaires des ouvriers et des employés, l’emploi stable, les assurances sociales et les droits à la participation il y a 30 ou 20 ans, pour voir que la situation est bien pire aujourd’hui. En se satisfaisant des revendications partielles, les travailleurs les ont perdu avec la hausse des prix ou une modification de loi au conseil des ministre ou au parlement, parce qu’ils n’ont pas su lier leurs revendications partielles à celles de leurs intérêts à long terme.

Aussi, tant que nous avons le temps et que le gouvernement est occupé par la crise sociale, politique et économique, nous devons organiser nos conseils. C’est simple. Dans chaque usine ou zone industrielle, les représentants des différentes équipes forment leur conseil ou organisation. A côté des questions du travail, nous pouvons travailler aux améliorations et aux réformes, et il n’est pas nécessaire que tout soit parfait dès le début. Le plus important est d’avoir des conseils représentatifs indépendants et que les représentants de différents lieux de travail et zones industrielles, de différentes villes et régions, soient en contact les uns avec les autres, et ils peuvent avoir leurs conseils généraux pour les ouvriers, les enseignants, les infirmières, etc.

Comme le clergé, les imams du vendredi, les directeurs, dirigeants et gouverneurs, nous devons avoir de véritables organisations. Ce n’est qu’en ayant des organisations indépendantes pour tous les salariés que nous pouvons revendiquer leurs droits dans les domaines politiques, économiques et de direction, et si nous sommes organisés ainsi et que le gouvernement ignore nos revendications logiques, alors nous pouvons lancer une grève générale et montrer au gouvernement que nous sommes une force importante de la société. Car ainsi, ils n’auront pas d’autres choix que de nous accorder une vie décente et de partager les richesses et les profits avec le peuple en même temps que ses efforts. C’est le moment d’avoir un peuple libre, motivé et créatif et un pays de paix et de liberté et de pouvoir avoir des discussions publiques sur tout.

En créant des conseils indépendants dans nos lieux de travail et des organisations générales des salariés, nous prendrons en main le partage des richesses sociales, la participation publique et le pouvoir politique.

Un groupe de militants ouvriers et sociaux,

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