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Le 20 février, la manifestation gagne le Maroc

18 février 2011, 04:33, par Robert Paris

Un régime anti-ouvrier !!!!

avril 2000...

Depuis plusieurs années la situation est périodiquement très tendue entre les marins-pêcheurs de la région d’Agadir et le patronat de ce secteur appuyé par le gouvernement.

Lutte des travailleurs pour imposer leurs organisations syndicales, assassinat en mai 1997 d’un dirigeant jugé trop combatif, Abdala Munacir. Grèves en août 1997 pour exiger que soient jugés les assassins de ce militant. Arrestations d’autres leaders syndicaux. Grève en février 1998 contre le patronat qui en accord avec le gouvernement dut, devant l’ampleur des grèves, renoncer à transférer tous les pêcheurs affiliés à la Caisse nationale de Sécurité sociale à une compagnie d’assurances privée. Grève en septembre 1998 pour exiger une rétribution plus équitable et plus régulière des pêcheurs, pour imposer des mesures de sécurité et obtenir aussi, entre autres, l’abolition de l’article 288 du code pénal marocain qui impose des peines de prison à qui " entrave la liberté du travail ", permettant ainsi de sanctionner les piquets de grève.

C’est en septembre 1999 que fut décidée une nouvelle grève qui fut l’occasion d’épisodes violents. C’est ainsi qu’une assemblée de grévistes fut envahie par les forces de l’ordre qui procédèrent à l’arrestation de trois dirigeants syndicaux. Devant la tentative du patronat de briser ce mouvement en embauchant des chômeurs que des hommes de main allaient recruter dans les villes voisines, les pêcheurs organisèrent l’occupation du port d’Agadir prenant position dans de nombreux bateaux auxquels la police donna brutalement l’assaut, frappant les marins et jetant certains d’entre eux par-dessus bord. De vastes manifestations de protestations eurent lieu mais le patronat réussit à empêcher l’occupation et à faire travailler les chômeurs embauchés pour briser la grève qui se termina à la fin du mois d’octobre.

novembre 2004....

Treize ouvriers des mines d’Imini à Ouarzazate, au Maroc, ont comparu le 11 novembre devant la cour d’appel de la ville et encourent des peines allant de 15 à 20 ans de prison.

Employés dans les mines de manganèse d’Imini, dirigées par la SACEM (Société anonyme chérifienne d’études minières), ces travailleurs ont été arrêtés suite à leur participation à un mouvement de grève contre la diminution de salaire de 50% qui leur a été imposée en octobre 2002, la direction de la SACEM prétextant des difficultés économiques. Leur couverture médicale et sociale aurait également subi des atteintes.

Après plus de dix-huit mois de manifestations, en particulier devant le siège local de la société à Ougoug, la direction a mis en oeuvre les grands moyens pour intimider les travailleurs, cependant que des militants syndicaux et d’autres employés de la mine avaient décidé de porter le conflit devant le Comité provincial de règlement de conflit, une instance paritaire censée avoir un rôle de médiateur. La direction, appuyée par les autorités locales, aurait organisé un groupe de 120 briseurs de grève, en recrutant pour l’occasion des chômeurs et des journaliers sous prétexte de les emmener en autocar sur un tournage de film. En fait de tournage, c’est à un affrontement avec les mineurs que la direction a entraîné les ouvriers mensongèrement recrutés.

Des blessés ont été recensés à la suite de l’affrontement, et un ouvrier "jaune" recruté par la direction dans le cadre de cette manoeuvre sordide semble être décédé à l’hôpital, dans des circonstances extrêmement floues. Déjà choqués, les mineurs grévistes ont vu plusieurs des leurs arrêtés puis mis en cause, notamment pour ce décès.

Sans connaître encore les conclusions du tribunal, on ne peut que s’indigner devant la répression que subissent ces militants ouvriers.

janvier 2005...

Verdict révoltant contre des mineurs et militants syndicaux

Le 13 janvier a eu lieu à Ouarzazate la troisième audience du procès des treize travailleurs, douze ouvriers des mines de manganèse d’Imini et un militant syndicaliste, Mohamed Khouya, ce dernier poursuivant une grève de la faim depuis le 29 décembre. Un verdict y a été rendu : 10 ans de prison ferme pour cinq d’entre eux, sursis et amende de 1000 dirhams pour le sixième ; les sept autres mineurs sont acquittés.

Ce procès fait suite à un mouvement de grève contre la diminution de salaire de 50% qui leur avait été imposée en octobre 2002 par la SACEM (Société anonyme chérifienne d’études minières), dont 42,99% des actions appartiennent à l’État. En avril 2004, au cours de ce mouvement, après plus de dix-huit mois de manifestations, la direction de la SACEM, appuyée par les autorités locales, avait organisé un groupe de 120 briseurs de grève, en recrutant pour l’occasion des chômeurs et des journaliers sous prétexte de les emmener en autocar sur un tournage de film. Les affrontements provoqués par cette initiative patronale s’étaient soldés par des blessés et des arrestations. De plus, un ouvrier recruté dans le cadre du commando avait été blessé, hospitalisé et était décédé le lendemain, dans des circonstances floues liées à son état diabétique. L’accusation a prétendu que des coups sur la tête étaient la cause de sa mort, alors que le dossier médical de l’hôpital contredit cette version des faits.

Toute cette mise en scène de la direction avait pour but de faire brutalement cesser le mouvement de grève bien légitime des mineurs, mais les poursuites, les arrestations arbitraires, la détention durant de longs mois, se sont exercées contre ces derniers. Le tribunal de Ouarzazate, ainsi qu’en témoignent des camarades des ouvriers et militants condamnés, loin de chercher à faire la lumière sur l’agression des grévistes par la milice recrutée par les patrons de la mine d’Imini, n’a fait qu’aggraver la répression antiouvrière. Les capitalistes qui prospèrent sur les richesses minières du Maroc et sur l’exploitation de la classe ouvrière peuvent être satisfaits, pour l’instant.

février 2006....

Au Maroc, six travailleurs syndicalistes des mines d’Imini, près de Ouarzazate, sont toujours emprisonnés à la suite d’une condamnation qui fait suite elle-même à une provocation de la direction des mines. Une audience du procès en appel, initialement prévue le 21 mars, a été reportée au 18 avril, tandis que des initiatives de soutien aux travailleurs emprisonnés sont organisées dans le pays.

En première instance, six mineurs ont été condamnés à dix ans de prison ferme pour entrave à la liberté du travail et coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Cela fait suite à un mouvement de grève contre la diminution de salaire de 50% qui leur avait été imposée en octobre 2002 par la SACEM (Société anonyme chérifienne d’études minières) dont 43% des actions appartiennent à l’État. En avril 2004, après 18 mois de manifestations, la direction de la SACEM avait organisé un groupe de 120 briseurs de grève, amenés sur place après avoir été recrutés sous prétexte de les emmener sur le lieu de tournage d’un film. À la suite des affrontements avec les grévistes, il y avait eu des blessés et des arrestations. Un ouvrier recruté dans le cadre du commando anti-grève, blessé, était décédé le lendemain pour des raisons liées, semble-t-il, à son état diabétique. Contredisant le dossier médical de l’hôpital, les autorités en ont rendu responsables les mineurs grévistes et notamment Mohammed Khouya, le secrétaire du syndicat des mineurs d’Imini.

Or, au cours d’une première audience en appel, le 7 mars, des témoins produits par l’accusation ont reconnu avoir reçu une somme d’argent du directeur des mines (3000 dirhams à titre d’avance, soit environ 300 euros) pour témoigner contre Mohammed Khouya. Non contents de recruter sous un prétexte fallacieux un commando pour briser une grève, les dirigeants des mines payent donc ensuite des témoins contre les militants ouvriers !

Seul le bruit fait autour de l’affaire pourrait mettre en difficulté la direction des mines et les autorités marocaines. C’est pourquoi le 6 mars un millier de personnes ont manifesté dans les rues de Ouarzazate. Le 18 mars, un meeting de solidarité a eu lieu à Rabat à l’appel du Comité de soutien aux mineurs des mines d’Imini, qui appelle à continuer la mobilisation pour la libération des six mineurs emprisonnés.

juin 2007...

Communiqué d’ATTAC Maroc :

Suite à la double attaque dont sont victimes les ouvriers de la société marocaine de production des boissons gazeuses (COCA COLA MAROC) où le secrétaire général du syndicat et délégué du personnel Mr Ryadi a été expulsé de la société, en plus de la fermeture des portes de la société depuis le 14 Mai 2007 ainsi que la répression policière sauvage (utilisation des chiens) qui s’est abattue sur les ouvriers le 16 Mai 2007 ce qui a provoqué plusieurs cas de blessures de ces ouvriers qui ont été transportés vers l’hôpital.

Maroc : Répression anti-syndicale contre les militants UMT de la ville de NADOR

Les forces de l’ordre ont encerclé tôt ce matin du 10/05/2007 le siège de l’UMT de Nador pour empêcher l’organisation d’un sit-in prévu devant le siège de la province de Nador en guise de protestation contre la situation matérielle et morales des employés et ouvriers des collectivités locales. Cette manifestation a été décidée par l’instance nationale de la Fédération nationale des employés et ouvriers des collectivités locales affiliée à l’UMT.

Repères :

UMT : Union Marocaine du Travail, est une organisation syndicale Marocaine fondée en 1955 à Casablanca avant l’indépendance du Maroc.

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