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Les 33 mineurs chiliens ont sauvé leur vie mais leur patron va-t-il enlever leur emploi à l’ensemble de ces mineurs ?

19 novembre 2010, 22:35, par toto

Retour à la mine San José

"San Esteban, nous ne sommes pas 33, nous sommes 300", ont rapidement rappelé les salariés de la compagnie San Esteban qui gère la mine San José, d’où or et cuivre sont extraits. Des salariés qui réclament leur dû : "70 jours sans argent et travail ; ça suffit maintenant. Ne nous volez pas", lisait-on aussi sur des banderoles brandies quelques jours après l’opération de sauvetage.
Accidents et négociations
Au-delà du cas de San José, les mineurs chiliens continuent de travailler dans des conditions difficiles. Un nouvel accident a d’ailleurs eu lieu ce lundi 8 novembre, à une centaine de kilomètres de la mine San José, dans le désert d’Atacama, au nord du Chili. Deux mineurs sont morts, un autre a été blessé.
Autre mine, Collahuasi, située près d’Iquique, grand port commercial du nord du Chili aux portes du désert d’Atacama. Là, on parle négociations salariales et primes liées à la hausse du prix du cuivre, qu’on y extrait. Ces discussions ont échoué et les 1500 travailleurs de la mine qui produit environ 3% du cuivre mondial sont entrés en grève vendredi 5 novembre. En mai, ils avaient déjà paralysé la production pendant 11 jours pour réclamer de meilleures conditions de travail et de logement.

Les responsables de San Esteban ont répété pendant des semaines que leur entreprise ferait prochainement faillite. Ce qui leur aurait permis d’éviter, écrivions-nous sur LEXPRESS.fr il y a un mois, de "payer les dettes, les frais de personnel et les frais de secours liés à l’accident survenu le 5 août". Ces frais ont été estimés "entre 10 et 20 millions de dollars" (7 à 14 millions d’euros) par la présidence chilienne.

"Manque de bol, raconte Rue89.com, un technicien qui a travaillé plus de deux mois autour des machines de sondage qui se sont affairées nuit et jour pour faire sortir les 33 mineurs, a lâché l’information à la presse locale : les forages ont mis à jour de nouvelles veines de la mine San José. D’or et de cuivre. Les patrons de la mine ne pourront plus parler de faillite. Il va falloir payer. Et payer cher".

Mais payer qui ? C’est tout le problème, expliquent les représentants des mineurs de San José : "L’entreprise a des arriérés à verser à ses salariés. Elle dispose de ressources financières, mais elle ne peut pas y toucher... parce qu’un tiers a mis une option dessus après le sauvetage des 33 mineurs : le fisc chilien". Du coup, les salariés se tournent vers l’Etat pour lui demander les rémunérer directement. Réponse du ministre des Mines, Laurence Golborne, dont la cote de popularité a explosé en octobre : c’est une affaire "entre acteurs privés", le gouvernement n’a pas à s’en mêler.

Les autorités chiliennes ont en revanche entrepris d’enquêter sur l’accident de San José : certains mineurs ont affirmé que la direction avait été avertie d’un risque souterrain quelques heures avant l’éboulement du 5 août. La direction, tout en s’excusant pour ces 70 terribles jours, dément. Fallait-il accorder aux mineurs la permission d’abandonner les lieux de façon préventive ? Le procureur de Copiapo se penche sur la question. Une enquête parlementaire et une enquête administrative ont également été ouvertes.

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