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Nous sommes tous des gens du voyage potentiels...

6 septembre 2010, 14:17, par Ephraïm

Cher camarade et ami lecteur,

Travailleuse, travailleur,

En tant que révolutionnaire et communiste, je suis un éternel interné et/ou expulsé, rom, juif, tzigane, manouche, tutsi arménien.

En effet, un prolétaire n’a pas de frontière et en tant que prolétaire je me sens faire partie de la force capable de changer le monde.

Je souhaiterais bien que vous qui me lisez, que toi qui me lis, camarade, vous vous reconnaissiez comme prolétaire, que tu te reconnaisses comme prolétaire, c’est-à-dire, ROM, nomade, déplacé d’usine en usine, de tôle en tôle, de centre administratif en centre administratif, de champ en champ, jour après jour pour gagner ton pain.

C’est un sentiment de révolte que se considérer ROM. Cela permet d’aller plus loin que se considérer comme prolétaire, sans frontière, et donc faisant partie de n’importe quel peuple opprimé de cette terre.

Les prolétaires sont les ratés et les exploités de ce monde.

Les roms, étant libres, sans état, sans résidence sédentaires représentent une liberté qu’il faut museler du point du vue du grand capital et de l’accumulation du capital. Il faut, du oint de vue des gouvernants de ce monde, rendre caduques toutes les aspirations à la liberté, afin de museler et renforcer les frontières qui existent dans nos têtes, dans les têtes des travailleurs, de prolétaires, des salariés.

Me sentir prolétaire, te sentir prolétaire, vous sentir prolétaire ne suffira pas bien entendu.

Je suis un ROM, à chasser de France, de Roumanie, aujourd’hui, et demain, ces mêmes ROMS, et moi-même seront des révoltés à enfermer dans un asile psychiatrique ou un camp. Mais, encore une fois comprendre cela n’est encore qu’à peine un début.

Prenons un événement historique peu connu pour approfondir.

En septembre 1939, au Vernet, sud-ouset de la France, sous Daladier, un camp de concentration a été créé pour enfermer les étrangers.

Koestler, l’écrivain et militant, dans LA LIE de la TERRE, témoigne de son enfermement, en tant que hongrois, donc étranger, de son enfermement donc dans une cave parisienne pleine de charbon, son exhibition sur une charrette avec des dizaines d’étrangers pour désigner les étrangers comme des gens sales et des ennemis à abattre, à enfermer.

Ce n’était pas sous Pétain, arrivé en juin 1940, mais sous Daladier. Les juifs de Hongrie, de Pologne étaient les ennemis du parti radical et du gouvernement, de l’état français, avant l’arrivée du fascisme.

Comme Koestler, comme les ROMS aujourd’hui expulsés, je suis un étranger. Ce qui est sûr c’est que le jour venu, nous serons toi et moi et vous des étrangers.

En Septembre 1939, ce même gouvernement Daladier, celui qui avait signé la paix de Münich, livrant les tchèques à Hitler (ce n’était pas pas Pétain arrivé seulement en juin 1940), le gouvernement Daladier donc a remis en cause les naturalisations effectuées de 1927 à 1939.

Je vois en ce jour, 6 septembre, une répétition de l’histoire précisément avec les discussions ministérielles d’aujourd’hui (voir journal de france culture ce matin à 7 ou 8 heures). Le gouvernement discute en ce jour des conditions pour la nationalité française.

Pourquoi le gouvernement discute-t-il ce matin des conditions pour RESTER français ? va-t-il vous enlever la carte de nationalité à vous en premier ou à moi ? je ne sais, mais dans quelques années ni vous ni moi n’en aurons plus.

Quelle organisation, parti ou syndicat en parle ? Ceux qui n’en parlent pas sont nos ennemis d’aujourd’hui et surtout de demain.

Seuls les prolétaires qui défendraient et s’opposeraient, qui s’opposeront aux expulsions, seuls ces prolétaires organisés autour de tels mots d’ordre seront une force pour s’opposer aux expulsions de Vaillant (sous Jospin) ou de Hortefeux (sous Fillon), et de leurs soutiens carriéristes à la tête des organisations FDG, PCF, verts, NPA...

Pourquoi expulser les ROMS si ce n’est pour nous exclure nous tous, tous les prolétaires, c’est-à-dire les salariés, quelle que soit leur couleur syndicale ou politique ?

C’est pour cela qu’il serait important, qu’il aurait été important de manifester samedi 4 septembre, CONTRE LES EXPULSIONS, ce que fort peu ont dit samedi, voire personne.

Manifestation nombreuse, effectivement, très sympathique, beaucoup s’y reconnaissaient comme les ROMS de demain, mais trop peu réunis sous les bannières, si elles existaient, disant NON A TOUTES LES EXPULSIONS, NON A TOUTES LES EXCLUSIONS !

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