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Qui était Mohamed Ali (1769-1849) ?

23 mai 2010, 00:14, par Alex

Dans « Egypte, l’envers du décor » (Sophie Pommier, éditions La Découverte, 2008) , sont décrits les aspects économiques des réformes de Mohamed Ali qui ont suivi le volet politique : l’élimination des mamelouks. Ces réformes ont transformé la propriété de la terre, initié une production artisanale et industrielle sous tutelle de l’Etat orientée vers le marché. Mais les puissances européennes ont vite entravé ces réformes par des interventions armées ouvrant la voie à des vagues de migrants et l’implantation d’une petite bourgeoisie européenne.

Quatre années de guerres civiles vont amener au pouvoir Mohalmed Ali sous le rigne duquel le apys va effectuer un décollage spectaculaire et gagner une autonomie de fait, tout en demeurant une province ottomane. Sa lignée régnera sur le pays jusqu’en 1952.

Originaire de Macédoine (Cavalla), Mohamed Ali arrive en Egypte en 1798 avec les troupes ottomanes venues combattre l’armée de Bonaparte. D’abord gouverneur du Caire après le retrait des français, il gagne le soutien des oulémas dont il épouse la cause contre la tutelle mamelouke. Nommé pacha d’Egypte par ses alliés locaux, il est confirmé dans cette fonction par un firman (décret) du souverain ottoman le 9 juillet 1805. Au nom de son suzerain, il sera amené à intervenir en Arabie, au Soudan, en Morée (Péloponèse) pour réprimer des révoltes locales.

En Egypte, Mohamed Ali se débarrasse du contre-pouvoir des mamelouks, dont les chefs sont massacrés à la citadelle du Caire le 1er mars 1811. trois mile autre sont assassinés dans les rues de la ville et l’éradication se poursuit jusqu’en Haute-Egypte. (...) De 1808 à 1811, le pacha poursuit le démantèlement du système de clientèle terrienne mis en place par les Mamelouks, l’iltizam et reprend en main le système des waqfs, biens de mainmorte gérés par les religieux. Il achève du même coup de neutraliser ces deux sources de contre-pouvoir. Il met en place de nombreuses structures qui permetten d’élargir l’assiette fiscale et d’élargir les recettes d’Etat. C’est la campagne qui va majoritairement finance sa politique. Devenu propriétaire de fait de la quasi-totalité des terres cultivées, il établit des monopoles économiques sur la production agricole et artisanale, au grand dam des puissances étrangères. Les fermes d’Etat sont confiées à des paysans pour une exploitation planifiée par le gouvernement

Une conception dirigiste de l’économie oriente l’agriculture vers une prooduction de marché (canne à sucre, introduction du coton à longues fibres, de l’olivier, du mûrier, du pavot pour l’opium, etc.) ; qui, au-delà de la consommation locale, vise l’exportation en favorisant l’émergence d’industries de transformation. L’artisanat est concurrencé par la naissance de l’industrie, qui permet l’apparition d’un embryon de capitalisme, au profit de proches de la famille dirigeante, ou de représentants des minorités - Arméniens, Libanais, Européens. Il s’agit également de conduire à l’industrialisation à grande échelle (textile, armement) sous la tutelle de l’Etat ; lancée en 1818, elle déclinera à partir de 1830 sous l’effet de la concurrence européenne. (...)

En tant que militaire, c’est pour avoir été confronté à la supériorité de l’armée française quez Mohamed Ali s’interroge au début sur les raisons du décalage Orient-Occident. Le point de départ de sa réflexion est très concretr : il s’agitr de remettre ses troupes à niveau. Le pacha comprend que l’avance acquise par les occidentaux dans ce domaine découle d’un essor beaucoup plus large de la science et de la technique, dont le militaire ne peut être dissocié. (...)

Cette montée en puissance est intolérable pour les pmays européens qui achèvent à peine le démantèlement de l’empire napoléonien (traité de Vienne, 1815). Le 15 juillet 1840, la Grande-Bretagene, la Russie, l’Autriche, la Prusse et la Turquie singnent le traité de Londres qui étendent à l’Egypte les dispositions de libre échange imposées à la Porte en 1838, à savoir l’aboliton des monopoles en échange de la hausse des droits de douane. C’est un coup dur porté à la logique économique que Mohamed Ali s’est évertué à mettre en place.(...)

Depuis 1834, le monopole d’Etat sur les tissus est aboli, les artisans ont repris le travail à domicile, les usines de l’Etat sont affermées ; en 1841 la levée des protections douanières porte un nouveau coup à l’étatisation des ressources. L’abolition des monopoles fait le jeu des communautés étrangères qui vont d’accroitre sous l’effet de vagues d’implantation massives : on dénombrera en Egypte 20 fois plus d’étrangers en 1846 qu’en 1836 (3000/60000), qutre fois plus encore en 1917 (260 300). grecs italiens et français sont les plus représentés.

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