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Eglise catholique et pédophilie : une morale étroite et arriérée n’évite pas les dérives...

22 mars 2017, 14:10

Mediapart révèle que 25 évêques, dont cinq toujours en poste, ont méthodiquement couvert pendant des années 32 auteurs d’actes pédophiles.

Explication : la dénonciation passe après la loi de Dieu. « Nous avons un devoir de charité par rapport à un frère prêtre. Il faut lui donner une chance de se repentir et de faire amende honorable », explique un témoin qui a souhaité rester anonyme. En bref, l’Eglise préfère le pardon plutôt que l’action en justice.

Et pour cause : « On n’exclut personne de l’Eglise », souligne Mgr Crépy, responsable de la cellule de lutte contre la pédophilie au sein de l’Eglise française. « Vous n’êtes pas prêt à être partie civile, aux côtés des victimes ? », demande Elise Lucet. « Non », répond-il.
La solution géographique : déplacer le prêtre pour l’éloigner des affaires

L’Eglise a trouvé le moyen d’étouffer les scandales : pour éviter que les prêtres coupables d’abus sexuels ne soient empêtrés dans des procédures judiciaires, elle les déplace dans un autre diocèse, où le cas est inconnu.

Souvent, les prêtres changent même de continent. L’Afrique fait partie des destinations privilégiées pour ces déplacements. Avec ses 200 millions de fidèles, le continent présente aussi l’« avantage » de compter plusieurs pays francophones. C’est le cas du père Albert, qui a violé l’un de ses jeunes croyants pendant six ans.

« En Guinée, j’étais un peu comme un intouchable, je ne veux pas dire que j’étais au-dessus des lois. je me sentais invulnérable », explique-t-il dans le document. Aujourd’hui, il vit dans un monastère au Puy-en-Velay (Haute-Loire). « Ici, je n’ai plus les mêmes tentations ou occasions », concède-t-il.
Des prêtres condamnés sont toujours en relation avec des mineurs

L’Eglise assure que les prêtres ayant commis des actes pédophiles ne travaillent plus en relation avec des mineurs. Cash investigation démontre que c’est vœu pieux : exemple avec le père Didier, condamné à six ans de prison pour agressions sexuelles sur dix victimes dans les années 90.

Quand les journalistes l’ont rencontré, il exerçait toujours dans une paroisse lyonnaise, au contact quotidien de fidèles de tous âges. Même inquiétude concernant le père Emmanuel, soupçonné de viol à Bertoua au Cameroun. Muté à Bologne, en Italie, il vit parmi la communauté Saint-Jean, dans les mêmes locaux qu’un cours d’éveil au théâtre pour les enfants. Prêtres et apprentis comédiens de moins de 18 ans se croisent dans les couloirs tous les jours.

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