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La zone industrielle d’Alger paralysée par la grève

16 janvier 2010, 00:02

Algérie : grève à la SNVI de Rouiba

Depuis le 3 janvier, les travailleurs de la SNVI (Société nationale véhicules industriels) sont en grève. Cette entreprise de 5 500 travailleurs fabrique des bus et des camions à Rouiba à 30 kilomètres à l’est d’Alger et la grève y a démarré spontanément. Les grévistes contestent les résultats de la dernière réunion tripartite de décembre qui a réuni le gouvernement, le patronat et la centrale syndicale UGTA et qui a décidé de « revaloriser » le smic de 12 000 à 15 000 dinars (130 euros).

Cette augmentation est en effet dérisoire face à la flambée des prix. Elle est d’ailleurs en partie annulée du fait qu’un article du code du travail intègre un certain nombre de primes dans le calcul du smic. La tripartite a annoncé également la suppression de la retraite au bout de 32 ans d’activité. Dorénavant, il faudrait travailler 40 ans avant de partir en retraite. Tout cela s’est fait avec la caution de Sidi Said, le dirigeant de l’UGTA, qui a présenté les résultats de la tripartite comme une grande victoire.

Les travailleurs ne l’entendent pas ainsi. La colère a éclaté à la SNVI et la grève s’est étendue à l’ensemble des entreprises de la zone industrielle de Rouiba. Évidemment, la centrale UGTA a tout fait pour casser la grève.

Les syndicalistes de base de la SNVI et de la zone industrielle, eux, semblent avoir été surpris au début de la grève, mais certains en ont pris la tête sous la pression des grévistes. Ceux-ci se heurtent également quotidiennement aux forces de police et de gendarmerie massivement mobilisées. Celles-ci cherchent à les empêcher de marcher en direction de la ville de Rouiba.

Aux dernières nouvelles, le mouvement semblait se renforcer et s’étendre. La grève était générale dans la zone industrielle.

Le mécontentement est général en Algérie. Au mois de novembre, une grève des enseignants a fait reculer le gouvernement. Il y a actuellement une grève des praticiens de santé. Le 12 janvier, les travailleurs d’ArcelorMittal, à Annaba, se sont mis en grève pour empêcher la fermeture de la cokerie. Ces jours derniers, les journaliers du port d’Alger ont débrayé pour obtenir leur titularisation.

Les travailleurs de Rouiba vont-ils montrer la voie vers un mouvement général ? En tout cas, on se souvient que les événements d’octobre 1988 avaient été précédés et déclenchés par une grève à la SNVI de Rouiba.

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