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SNCM 2005 : les politiques syndicales....

6 janvier 2010, 01:03, par Max

Retour sur la grève des conducteurs du RERA ..et B car justement le problème de la RATP et du gouvernement étaient bien d’endiguer ces grèves.

Mais celui des syndicats, était il de la développer ?

Il semble que Lutte Ouvrière cherche des réponses car comme on le voit dans son article de son dernier hebdomadaire, elle invite ses lecteurs à tirer des conclusions qui sont loin d’être claires.

Ou plutôt si : les syndicats voulaient la réussite de la grève et le méchant patron voulait la casser.

Mais en regardant avec un tout petit peu de recul, ce qui s’est passé depuis quelques années dans ce secteur, on comprend surtout que les travailleurs de la RATP, comme beaucoup d’autres s’opposent à un front commun dans toutes leurs luttes : patrons, gouvernements, syndicats et tous les grands relais des médias.

Donc voici un panel d’article tiré du journal Lutte Ouvrière qui devrait aider le rédacteur de l’article "RER A fin de grève" à tirer "des leçons" :

Lutte Ouvrière n°2161 du 1er janvier 2010

RER A : fin de la grève

La grève engagée le 10 décembre par les conducteurs du RER A, pour obtenir une prime de 120 à 150 euros, s’est interrompue le 28 décembre après les votes des assemblées générales.

La direction est restée sur sa proposition d’aller jusqu’à 80 euros sous condition de régularité (27 trains par heure). Cela apparaît d’autant plus inadmissible aux conducteurs que la direction fixe des objectifs qui ne sont pas raisonnablement atteignables sans augmentation d’effectifs sur la ligne dite « la plus fréquentée du monde ».

Une campagne contre les conducteurs s’est développée dans le plus pur mensonge. Il s’est agi de présenter, aux yeux de l’opinion, les grévistes comme des nantis paresseux et grassement payés.

Dans ce conflit, pour la première fois dans une grève des roulants, la direction de la RATP a mis des cadres à la conduite avec pour objectif, comme le soulignait le secrétaire de la CGT RATP, « de prouver qu’elle est en capacité de répondre à une offre de service minimum, même complètement dégradée, même avec 100 % de conducteurs grévistes ».

Le gouvernement et la direction de la RATP ont voulu faire un exemple d’intransigeance.

Selon les syndicats, aucune discussion sérieuse n’a été entamée sur la revendication de salaire, le PDG misant sur le pourrissement d’un mouvement restant isolé.

C’est une expérience dont les travailleurs de la RATP retiendront la leçon.

Lutte Ouvrière n°1892 du 5 novembre 2004

Dans les entreprises

SNCF - Après l’accord sur « la prévention des conflits », la droite et le gouvernement en veulent plus

Quelle que soit la façon dont la fédération CGT des cheminots tente de justifier l’accord qu’elle a signéle 29 octobre dernier avec la direction de la SNCF sur « l’amélioration du dialogue social et la prévention des conflits à la SNCF », sa signature apporte la caution de l’organisation syndicale la plus influente à une opération politique de la direction de la SNCF et du gouvernement dirigée contre les travailleurs.

Contre les travailleurs de la SNCF, en premier lieu, mais plus largement contre l’ensemble des salariés de la fonction publique et même contre toute la classe ouvrière de ce pays. Cet accord est une mesure visant à rogner le droit de grève, à rendre plus difficile de se défendre, à contenter les patrons et la fraction la plus réactionnaire de l’opinion.

La satisfaction affichée par le gouvernement et les élus de droite, au lendemain de la signature de l’accord par la CGT, montre qu’ils estiment avoir réussi un bon coup. Le ministre des Transports, Gilles de Robien, qualifiait l’accord d’« historique et prometteur ». De son côté, Raffarin se félicitait que « le dialogue social se montre fertile ». Fertile et prometteur, pour qui ? Dans le même temps, l’un et l’autre ajoutaient que ce n’était qu’un premier pas, « une bonne première étape » déclarait Pierre Méhaignerie, l’un des dirigeants de l’UMP, mais qu’il fallait aller plus loin.

Contrairement à ce que laissaient entendre les organisations syndicales pour justifier leur signature, l’idée d’une loi sur le service minimum n’est pas écartée. Au contraire, Raffarin a précisé que le vote d’une loi ne deviendrait inutile que « si les autres entreprises devaient suivre l’exemple de la SNCF ». Et son ministre des Transports a complété en déclarant qu’il restait encore deux problèmes à résoudre, sur lesquels il fallait que direction et syndicats continuent à travailler : « la prévisibilité des conflits et l’amélioration du service public en cas de grève ». Autant dire que la satisfaction de la direction de la CGT n’est pas justifiée, qui explique que le texte « donne des moyens et des points d’appui supplémentaires aux élus du personnel et aux organisations syndicales pour mener un dialogue social efficace ». Le gouvernement lui dit en substance : « Vous avez fait un pas. J’attends le second ». Tout juste s’il ne dit pas : « Maintenant, à plat ventre » !

Après avoir signé un engagement au « dialogue » avec la direction SNCF, la fédération CGT des cheminots aura du mal à convaincre lorsqu’elle menace « d’une phase conflictuelle », si le gouvernement propose une loi sur le service minimum. Donner un coup d’arrêt aux menées du gouvernement qui voudrait remiser le droit de grève au placard est une nécessité. Mais l’attitude des directions syndicales montre que, pour défendre leurs droits et en conquérir d’autres, les travailleurs ne devront pas compter sur ces prétendus représentants.

Tribune de la fraction dans Lutte Ouvrière

A la SNCF ou ailleurs, la direction CGT roule aussi pour Raffarin

2 novembre 2004

Raffarin s’est déclaré « très heureux de l’accord sur la prévention des conflits sociaux à la SNCF », texte qui a été signé non seulement par les syndicats CFDT, CFTC, UNSA, FGAAC, mais aussi par la CGT. Seul FO a refusé de signer, tandis que SUD se réserve un temps de réflexion. Mais c’est sans aucun doute l’aval de la CGT qui fait tout le bonheur d’un Raffarin, comme de son ministre des transports de Robien, lequel a qualifié cet accord d’historique.
Ainsi ce gouvernement de droite, qui a fait passer le plus de mesures anti-ouvrières (dont le recul sur les retraites et la protection santé) de ces dernières décennies, qui a encore sur le feu un projet permettant aux patrons d’accélérer les licenciements collectifs et un autre pour charcuter le droit du travail dans le sens réclamé par le Medef, sera celui qui aura obtenu l’attitude la plus conciliante du syndicat le plus influent du pays, considéré – à tort ou à raison – comme le plus combatif.
Cet accord prévoit, à différents niveaux, avant le déclenchement de toute grève, une rencontre entre syndicats et direction dans un délai de trois jours. Il s’ensuit une période de dix jours ouvrables consacrée à la négociation, clôturée par un relevé de conclusions transmis à l’ensemble du personnel. Un « délai de prévenance » de 24 heures est exigé avant l’engagement de toute action gréviste. Ce dispositif revient donc, dans les faits, à allonger le préavis de grève – déjà de cinq jours depuis une quarantaine d’année, il avait été imposé dans les services publics par une loi contre la volonté des syndicats – à deux voire trois semaines. Qu’est-ce donc que cet accord sinon une limitation plus importante du droit de grève ?
Cela n’empêche pas l’Humanité du 28 octobre de titrer « La CGT coupe l’herbe sous les pieds du gouvernement », reprenant l’affirmation du secrétaire de la fédération des cheminots CGT, Didier Le Reste, selon laquelle « l’amélioration du dialogue social et la prévention des conflits » ce n’est pas « le service minimum ». Evidemment comme pour chacune des attaques contre les travailleurs et leurs droits, le gouvernement avait commencé par présenter un « programme maximum » comprenant au travers du rapport Mandelkern – qui a fait office de combustible depuis près de deux ans dans les négociations syndicats-direction à la SNCF – des dispositions comme l’obligation pour les grévistes de se déclarer 48 heures à l’avance, ainsi que la mise sur pied d’un service minimum. La discussion se déroulant sous la menace de faire voter une loi par le Parlement.
Si face aux offensives du gouvernement, lui « couper l’herbe sous le pied » consiste à se coucher devant lui avant le combat, on n’en a pas fini de faire son bonheur.
Dorénavant une loi sur le service minimum est considérée par Raffarin comme « devenue inutile » … « si les autres entreprises (de transports) devaient suivre l’exemple de la SNCF ».
Une victoire syndicale cette moindre probabilité d’une loi ?
C’est sur cette affirmation que Didier Le Reste, et derrière lui Bernard Thibault, essaye de justifier et faire passer le paraphe de la CGT. Il n’est heureusement pas dit que les dirigeants de cette dernière réussissent à faire avaler la couleuvre aussi facilement qu’ils le souhaitent par les militants cheminots CGT, dont certains avaient tenu, avant même la décision des organismes au sommet, à faire connaître leur totale opposition à la signature.
La signature de la CGT peut incontestablement peser sur les possibilités de lutte à venir. Car bien des militants, en dépit de nombreuses démonstrations faites par la direction de la CGT freinant ou s’opposant carrément à des grèves – et notamment encore lors de conflits récents comme la grève des conducteurs sur l’application des 35 heures en mai 1999 ou celle sur les retraites du printemps 2003 – veulent croire jusqu’à présent qu’ils bénéficieraient du soutien de leur appareil dirigeant lorsqu’ils veulent en découdre ; et s’ils n’y croient plus, ils risquent de baisser les bras. Là serait l’effet le plus néfaste de l’accord. Mais heureusement, celui-ci pourrait aussi bien révéler rapidement ses limites si les militants et les travailleurs eux-mêmes refusent de se sentir engagés par la signature des directions syndicales.
Bien des exemples montrent en effet qu’il ne suffit pas que les syndicats et les patrons s’entendent pour empêcher les grèves. Et le dernier en date est celui d’Opel Bochum où, les travailleurs n’ont demandé à personne l’autorisation non seulement pour bloquer la production de leur usine, durant six jours, mais encore paralyser en conséquence d’autres sites du groupe, ailleurs en Allemagne et en Europe. Et pourtant en Allemagne le droit de grève est bien plus encadré qu’il ne le sera dorénavant à la SNCF.
Avis donc aux amateurs de « grèves sauvages ».

Lutte Ouvrière n°2035 du 3 août 2007

Service minimum - La réaction doit être maximale

Les fédérations syndicales cheminotes CGT, CFDT, FO, SUD-Rail, UNSA, CGC et FGAAC s’étaient rencontrées le 2 juillet afin de prendre une position commune contre « le service minimum » qui constitue une atteinte au droit de grève dans les transports. Elles appelaient « à rester vigilants et mobilisés afin d’être en capacité d’intervenir durant le débat parlementaire de manière à placer les discussions (...) sous la pression revendicative », et avaient appelé à des manifestations pour le 31 juillet.

Le moins que l’on ait pu constater, c’est que cette mobilisation ne s’est pas faite au maximum. Dans certains secteurs de la SNCF des préavis de quelques heures ont bien été déposés, mais dans d’autres il n’y eut pas de préavis, uniquement des appels à des rassemblements. En région parisienne, bien des cheminots ne savaient même pas qu’il y avait un rassemblement devant l’Assemblée nationale, beaucoup ne l’ayant appris qu’au dernier moment, par la presse ou la télé. De nombreux militants syndicaux étaient amers, certains critiquant ouvertement l’inaction des directions syndicales car l’excuse de la période ne tient pas. Les trains sont aujourd’hui nombreux à circuler et tout aussi nombreux sont les cheminots au travail.

Dans la réalité, à la SNCF, les directions syndicales privilégient les discussions devant avoir lieu à l’issue des débats sur cette fameuse loi-cadre discutée actuellement par les parlementaires qui, espèrent-ils, leur permettrait d’obtenir un accord d’entreprise avant la fin de l’année. C’est donc dans le cadre voulu par le gouvernement qu’ils situent leur intervention.....

Lutte Ouvrière n°2054 du 14 décembre 2007

Editorial

Une riposte unie de tous les travailleurs est nécessaire

Après avoir appelé à une grève de 24 heures pour le mercredi 12 décembre à la RATP et le jeudi 13 à la SNCF, la CGT accompagnée de la CGC ont finalement décidé de renoncer, laissant sans voix bon nombre de cheminots et d’agents des transports publics parisiens. Le fait d’avoir refusé de programmer ces grèves le même jour était déjà incompréhensible, mais lever les préavis devenait tout bonnement ridicule même si cela n’étonnait pas bon nombre de cheminots et d’agents de la RATP, qui n’attendaient rien de bon de ces appels divergents lancés par les directions syndicales. Pour ajouter à la cacophonie, SUD-Rail annonçait qu’il proposerait le dépôt d’un préavis à compter du 18 décembre, la CFTC le 17 au soir ; quant à la CFDT c’est le 20 qu’elle appellerait les cheminots à 59 minutes de grève.

Cette dispersion est dans la suite logique de l’attitude des confédérations syndicales qui ont accepté, alors que les cheminots et les travailleurs de la RATP étaient engagés dans une même lutte pour la défense de leurs régimes de retraite, de négocier entreprise par entreprise, c’est-à-dire de les diviser. Ce n’était vraiment pas dans la ligne du « Tous ensemble » scandé dans toutes les manifestations, et qui appelle à un mouvement de l’ensemble des travailleurs, du public comme du privé.....

....La dispersion des appels lancés par les directions syndicales, les reculades sans raisons, ne vont évidemment pas dans ce sens-là. Mais en novembre, les cheminots et les agents de la RATP ont su faire la jonction entre leur lutte et celle des fonctionnaires en poursuivant leur grève jusqu’à celle de la Fonction publique, et au-delà. Car indépendamment de ce que veulent les confédérations syndicales, les travailleurs les plus combatifs ont un rôle à jouer pour redonner au monde du travail confiance dans sa force, dans sa capacité à changer le cours des choses.

C’est sur cette capacité des travailleurs à aller au-delà de ce que proposent les directions syndicales qu il faudra compter à l’avenir et non sur l’absence de volonté affichée par ces dernières, qui s’ingénient à diviser les mouvements alors qu il faudrait au contraire les unifier.

Arlette LAGUILLER

RATP - Ils discutent... et la réforme passe

À la RATP, les négociations tripartites ont lieu depuis le 21 novembre. La quatrième séance s’est déroulée le mardi 11 décembre et une dernière séance, dite conclusive, devrait avoir lieu le 17 ou le 18 décembre.

Devant le contenu et les résultats de ces discussions, l’Union CGT avait appelé à une journée de grève le 12 décembre, tandis que les autres syndicats se refusaient à toute action. Un appel fait dans la confusion, puisque le dirigeant de l’Union CGT RATP, qui chapeaute entre autres le syndicat du métro et celui des bus, envisageait, en même temps qu’il déposait le préavis de grève, de le retirer si de la dernière réunion de négociation sortaient des mesures pouvant être qualifiées de positives. De fait, le mardi 11, ce dirigeant appelait à d’autres formes d’actions pour le 12, tandis que de leur côté la CGT du métro maintenait l’appel à la grève et que la CGT des bus appelait à un rassemblement au siège de la RATP à l’occasion d’une réunion du comité d’entreprise.

De toute façon, dans une telle cacophonie, la journée du 12 ne pouvait avoir strictement aucun impact, même si elle a été l’occasion de discussions entre travailleurs sur les moyens de réaffirmer leurs revendications, de montrer qu’ils n’étaient pas démobilisés par les tergiversations et la capitulation des directions syndicales en train de brader leurs retraites.

Car c’est bien d’un bradage qu’il s’agit. Dans les discussions en cours, le principe des quarante annuités (à partir du 1er décembre 2012) et de l’indexation des retraites sur les prix (et non plus sur les salaires) a été entériné. Quant aux multiples petites mesures, elles sont très complexes et très insatisfaisantes. Il est difficile, par exemple, de calculer aujourd’hui les effets des mesures de compensation annoncées. Deux nouveaux échelons seraient créés, l’un obtenu au bout de vingt-six années d’ancienneté (mais les syndicats discutent encore pour qu’il soit accordé au bout de vingt-cinq années), l’autre obtenu au bout de vingt-huit années. L’attribution des points de retraite supplémentaires, correspondant à ces deux échelons supplémentaires, conduirait à une augmentation de 3,75 % du montant de la retraite.

Plus grave, il y a le fait qu’à partir de 2009 les nouveaux embauchés ne bénéficieront plus de la bonification des retraites : une année pour cinq années travaillées - qui permettait jusqu’à présent à un salarié qui avait vingt-cinq ans d’ancienneté d’avoir sa retraite calculée sur trente années.

D’autres mesures portent sur le rachat par les salariés des années d’études (cela concerne surtout les cadres), les travailleurs handicapés, ou en cessation progressive d’activité, ou encore ceux entrés tardivement à la RATP (les années travaillées avant l’entrée à la RATP devraient être prises en compte pour réduire un peu la décote), etc.

Toutes ces mesures ne coûteront pas cher à la RATP car elles ne s’appliquent qu’à une minorité de travailleurs en fin de carrière. Les salariés actuels ne devraient pas avoir de perte sur leur retraite... mais ils devront travailler deux ans et demi de plus à la RATP. Pour ceux qui seront embauchés après 2009, avec le passage à quarante annuités de cotisation retraite, voire bientôt quarante et un ou quarante-deux, et avec la perte de la bonification, la facture sera lourde. Ils devraient travailler quelque sept ans et demi de plus pour partir dans les mêmes conditions de retraite qu’aujourd’hui.

Enfin, le retrait des jours de grève se fera en deux fois : cinq jours en décembre, le reste en janvier. Et comme la direction se sent aujourd’hui les coudées franches, elle menace de représailles des grévistes accusés d’avoir coupé le courant pendant la grève pour empêcher le départ de trains : certains ont reçu des « demandes d’explication » et deux grévistes de la ligne 6 ont même été retenus en garde à vue quelques heures !

Autant dire que bien des travailleurs ont des raisons d’être amers vis-à-vis des directions syndicales. Mais là où la grève était restée forte, le sentiment de n’avoir pas été au bout de ce qui était possible est important, autant que la volonté de préparer une suite à ce mouvement.

Correspondants LO

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