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L’intégrisme est-il un véritable ennemi de l’impérialisme ?

30 novembre 2015, 06:40

Les États-Unis auraient pu tuer ou capturer Oussama ben Laden en décembre 2001 à Tora Bora dans l’est de l’Afghanistan, mais l’administration Bush a choisi de ne pas pousser plus loin et permis sa fuite au Pakistan, selon un rapport d’une commission du Sénat américain.

Le rapport, intitulé « Tora Bora revisité : comment nous avons manqué Ben Laden et ce que cela change aujourd’hui », a été rédigé par les membres démocrates de la commission des Affaires étrangères sous la houlette de son président, John Kerry, ancien candidat démocrate à la présidence en 2004.

Le document, visible sur le site Internet de la commission et qui doit être officiellement rendu public aujourd’hui, affirme que le commandement américain, appliquant la stratégie du secrétaire à la Défense de l’époque Donald Rumsfeld, a refusé de donner les moyens aux troupes pour finaliser la capture du chef d’al-Qaïda, alors terré dans les grottes de Tora Bora.

« Notre échec à conclure l’affaire représente une occasion perdue pour toujours qui a altéré le cours du conflit en Afghanistan et le terrorisme international, laissant le peuple américain plus vulnérable au terrorisme », dit le document.

La publication de ce texte de 50 pages intervient alors que le président américain, Barack Obama, annoncera demain sa décision sur l’envoi de renforts en Afghanistan.

« On aurait pu en finir là »

Selon le rapport, trois mois après les attentats du 11 septembre 2001, moins de 100 commandos américains étaient sur le terrain alors que du renfort était demandé pour traquer le chef d’al-Qaïda.

Le rapport cite des témoignages de responsables militaires sur le terrain selon lesquels des demandes pour obtenir des unités de seulement un millier de marines, pour bloquer une vallée vers le Pakistan ou pour visiter des grottes bombardées, étaient parfois refusées.

M. Rumsfeld disait alors craindre un sentiment anti-américain si les États-Unis frappaient trop fort et optait plutôt pour une stratégie dite « d’empreinte légère » basée sur des bombardements aériens et la coopération, plus ou moins fidèle selon le rapport, de milices afghanes.

« Nous avons besoin de soldats américains sur le terrain ! », réclamait pourtant Gary Bernsten, un responsable de la CIA en Afghanistan cité dans le document. « On aurait pu en finir là », assure-t-il après coup dans le rapport.

Le document explique qu’en décembre 2001, l’étau se resserre sur Ben Laden. La CIA sait qu’il était à portée de main dans les montagnes de Tora Bora, accompagné probablement d’un millier d’hommes.

Une attaque aérienne exceptionnelle est lancée, avec largage d’une bombe de 7 tonnes jamais utilisée depuis la guerre du Vietnam par un cargo C-130 baptisé « coupeur de pâquerettes », et semble se révéler efficace.

Des messages radios interceptés attestent que les grottes « sont bouillantes », enfumées et que Ben Laden se dit prêt à mourir.

Mais cette offensive n’est pas suivie massivement et le chef d’al-Qaïda parvient finalement à gagner la frontière du Pakistan quelques jours plus tard.

Huit ans plus tard, « al-Qaïda s’est reconstitué et Ben Laden a survécu pour inspirer une nouvelle génération d’extrêmistes capables de frapper à partir de nombreux endroits », conclut John Kerry, citant les attentats de Londres en 2005.

Les États-Unis ont 68 000 soldats déployés en Afghanistan. Le conflit, d’un coût de 243 milliards de dollars pour les États-Unis jusqu’ici, a fait 950 morts chez les soldats américains, 600 chez les soldats alliés.

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