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Révolte au Mali contre Moussa Traore

19 mars 2017, 08:24

Au cours de la décennie 1980, le Mali, était amené à appliquer le PAS (programme d’ajustement structurel) qui a entraîné l’accroissement des clivages sociaux en favorisant l’émergence d’une grande frange d’exclus du système économique. Pauvres esprits, que ceux-là qui feignent d’oublier (et tentent de faire oublier) que, c’est sous et par Moussa Traoré, que notre pays s’est trouvé sous ajustement structurel !

La paupérisation des couches sociales connut ainsi un véritable coup d’accélérateur : compressions, réduction de l’enveloppe des bourses universitaires, chute du pouvoir d’achat et surtout une accumulation des salaires des travailleurs qui n’étaient payés qu’une ou deux fois par trimestre.

Pendant ce temps, le pouvoir n’a cessé de se fasciser.

C’est le début des provocations, intimidations, et interdictions des manifestations programmées par les associations CNID-ADEMA.

On gaze et on matraque les responsables des associations démocratiques dont le seul crime aura été de vouloir incarner les aspirations du peuple, au changement par voie démocratique. Ensuite, l’on s’attaque aux élèves et étudiants.

Couvre-feu, Etat d’urgence, Etat de siège, étaient vécus quotidiennement par le peuple.

Ils ont osé tirer sur les jeunes jusque dans les hôpitaux et cimetières. Ils ont froidement brûlé des manifestants dans l’enceinte du “Sahel Vert », le transformant en four crématoire à l’instar des “nazis”.

Ainsi, le Mercredi 20 Mars 1991, à l’instar de Bamako, d’autres villes du Mali subissent l’enfer promis par le Général tyran Moussa Traoré. Après Koulikoro, Kita, Sikasso et Ségou, c’est la petite ville de Dioila qui ramassait ses morts. Quatre blessés graves sont évacués sur l’hôpital Gabriel Touré de Bamako. C’était quatre élèves : Moussa Mariko (14 ans, 4e année école Soloura de Dioila) Alamako CAMARA (20 ans, lycée de Dioila) ; Issa Diarra (13 ans 4è année) et Tidiani Sissoko (13 ans 4e année). Alamako Camara a perdu à jamais l’usage de son œil gauche ; Moussa Mariko a dû subir une opération chirurgicale de l’abdomen afin d’en extraire les plombs qui y étaient logés ; Issa Diarra et Tidiani Sissoko, avaient quant à eux, reçu des plombs sur tout le corps. Pendant ce temps, à Sikasso le jeune Dramane Konaté, élève en 9e année, était tué et plusieurs autres grièvement blessés.

A Bamako, c’est surtout le 23 Mars 1991 que devait avoir lieu le grand carnage. Il était ce jour-là 11 h 50 mn, lorsque des manifestants brisèrent les vitres de la boutique ADC – Mali, sise à l’immeuble Sahel Vert. La marée humaine s’y engouffra. Quelques minutes après, un camion militaire chargé d’hommes en uniforme, armés de fusils de guerre et de grenades offensives et du blindé n° 3508, arrivèrent sur les lieux. Les engins se vidèrent de leurs occupants en uniforme qui lancèrent les grenades dans la boutique pleine (de monde) comme un œuf, avant de « canarder » les occupants. Les flammes hautes, de plus de 2 mètres, atteignirent facilement le premier otage. Impuissants, les autres manifestants n’ayant pu trouver refuge dans la boutique infernale, assistèrent à la cuisson de leurs compagnons.

A 12h 22 mn, il n’ y avait plus aucun espoir de sauver une seule personne.

Tous les manifestants qui étaient à l’intérieur de l’immeuble Sahel Vert ont été calcinés. Et, des fenêtres noircies par les flammes, l’on pouvait observer les ossements humains : crânes, fémurs, etc.

Une équipe de secours de l’hôpital Gabriel Touré et les sapeurs pompiers, arrivèrent une heure plus tard… Mais, c’était seulement pour constater l’horreur.

Au même moment, la folie meurtrière de GMT frappait partout, dans tous les quartiers de Bamako.

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