A notre camarade Michel de Pierrepont, dit Nemours
6 août 2022, 06:31, par un ancien
On voit la différence avec le compte-rendu de la gauche syndicale officielle selon lequel à Billancourt tout aurait commencé le 16 mai :
« Le 16 mai 1968, à 12 h 21, les Renseignements généraux de la Préfecture de police de Paris signalent que la direction de l’usine Renault-Billancourt craint une occupation pour 18 heures. De fait, à partir de 16 heures, des débrayages se multiplient notamment dans les départements d’outillage, puis dans les forges. Le soir, la grève est votée et l’occupation s’organise. C’est alors qu’entre 1 500 et 4 000 étudiants partis de la Sorbonne se rendent à Billancourt pour y rencontrer les ouvriers. Craignant des débordements, la CGT fait fermer les grilles d’accès, de sorte qu’ouvriers de la Régie repliés dans leur usine et étudiants ne parviennent guère à se rencontrer et encore moins à échanger. C’est la première image de la grève de mai-juin 1968.
Le 27 mai, à 8 heures du matin, sur l’île Seguin, commence le meeting au cours duquel la poursuite de la grève est votée puis les clauses du protocole d’accord de Grenelle rejetées. Cette décision des grévistes de Billancourt, connue par la radio, a un impact considérable : dans la journée, les préfets du Loiret, du Calvados et de la Marne rapportent ainsi que les grévistes de leur département suivent la décision des ouvriers de Renault. Billancourt à l’avant-garde des luttes et lieu où se décide le prolongement d’un mouvement national, telle est la seconde image de la grève de mai-juin 1968. »
« Dans l’après-midi du jeudi 16, les ouvriers apprennent que Renault Cléon avait démarré la veille. Certains réduisent les cadences sans être en grève déclarée. Le bruit de répand au département 37 que la grève a commencée. Vers 17 heures, 200 à 300 ouvriers du département 37 remontent en cortège l’Ile Seguin, traversent les chaînes d’assemblage où travaillent en majorité des immigrés qui quittent les chaines et l’usine. Pas assez nombreux pour occuper l’usine, les grévistes partent fermer l’accès sud de l’Ile Seguin en bloquant le pont de Meudon. Le lendemain, vendredi 17, l’usine est arrêtée. Après le meeting convoqué le matin par la CGT, celle-ci prend les choses en main. En deux jours, les 38 000 travailleurs sont en grève occupation. Les patrons ont pris le soin de se réfugier dans les bureaux du groupe sur les Champs-Elysées…Les revendications : pas de salaire à moins de 1000F par mois, 40 heures payées 48, la retraite à 60 ans, extension des libertés syndicales, sécurité de l’emploi. Dès le 17 mai cent trente entreprises sont en grève et occupées avec des revendications similaires. »
En fait, si le 16 mai l’usine c’est mise en grève, c’est parce que, bien avant, début mai, le secteur Outillage s’était déjà mis en grève reconductible et avait mis en place un comité de grève, la CGt ne soutenant pas la grève. C’est ce que les syndicats et les média préfèrent oublier…
On voit la différence avec le compte-rendu de la gauche syndicale officielle selon lequel à Billancourt tout aurait commencé le 16 mai :
« Le 16 mai 1968, à 12 h 21, les Renseignements généraux de la Préfecture de police de Paris signalent que la direction de l’usine Renault-Billancourt craint une occupation pour 18 heures. De fait, à partir de 16 heures, des débrayages se multiplient notamment dans les départements d’outillage, puis dans les forges. Le soir, la grève est votée et l’occupation s’organise. C’est alors qu’entre 1 500 et 4 000 étudiants partis de la Sorbonne se rendent à Billancourt pour y rencontrer les ouvriers. Craignant des débordements, la CGT fait fermer les grilles d’accès, de sorte qu’ouvriers de la Régie repliés dans leur usine et étudiants ne parviennent guère à se rencontrer et encore moins à échanger. C’est la première image de la grève de mai-juin 1968.
Le 27 mai, à 8 heures du matin, sur l’île Seguin, commence le meeting au cours duquel la poursuite de la grève est votée puis les clauses du protocole d’accord de Grenelle rejetées. Cette décision des grévistes de Billancourt, connue par la radio, a un impact considérable : dans la journée, les préfets du Loiret, du Calvados et de la Marne rapportent ainsi que les grévistes de leur département suivent la décision des ouvriers de Renault. Billancourt à l’avant-garde des luttes et lieu où se décide le prolongement d’un mouvement national, telle est la seconde image de la grève de mai-juin 1968. »
https://www.cairn.info/renault-sur-seine--9782707152466-page-137.htm
« 16 mai 1968
« Dans l’après-midi du jeudi 16, les ouvriers apprennent que Renault Cléon avait démarré la veille. Certains réduisent les cadences sans être en grève déclarée. Le bruit de répand au département 37 que la grève a commencée. Vers 17 heures, 200 à 300 ouvriers du département 37 remontent en cortège l’Ile Seguin, traversent les chaînes d’assemblage où travaillent en majorité des immigrés qui quittent les chaines et l’usine. Pas assez nombreux pour occuper l’usine, les grévistes partent fermer l’accès sud de l’Ile Seguin en bloquant le pont de Meudon. Le lendemain, vendredi 17, l’usine est arrêtée. Après le meeting convoqué le matin par la CGT, celle-ci prend les choses en main. En deux jours, les 38 000 travailleurs sont en grève occupation. Les patrons ont pris le soin de se réfugier dans les bureaux du groupe sur les Champs-Elysées…Les revendications : pas de salaire à moins de 1000F par mois, 40 heures payées 48, la retraite à 60 ans, extension des libertés syndicales, sécurité de l’emploi. Dès le 17 mai cent trente entreprises sont en grève et occupées avec des revendications similaires. »
https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/010518/16-mai-68-billancourt-et-tout-renault-basculent
En fait, si le 16 mai l’usine c’est mise en grève, c’est parce que, bien avant, début mai, le secteur Outillage s’était déjà mis en grève reconductible et avait mis en place un comité de grève, la CGt ne soutenant pas la grève. C’est ce que les syndicats et les média préfèrent oublier…