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Août 2008 : révolte des indiens du Pérou

8 février 2010, 00:05, par Ramiro

Bolivie sous le couperet parti 2

L’attitude de ceux de la paz face à ceux de Sucre n’est pas faire play non plus : une fois qu’ils ont gagné la confrontation avec les ’républicains’, en évitant le plus posible de verser le sang ’blanc’, ils deviennent plus centralistes et unitaires que ceux de Sucre. En 1899, la capitale du pays est transférée de Sucre à La paz, qui devient la capitale de facto, même si les gens de Sucre, vivant de leur passé, continuent d’intituler leur ville "capitale de la République".

Ayant été trahis une nouvelle fois et se sentant menacés d’extermination, le 10 Avril 1899, les Indiens s’organisent de manière indépendante et proclament à Oruro le gouvernement du peuple. Ils se fixent 3 objectifs :

1. Destruction par le feu des haciendas et restitution des terres usurpées aux communautés.

2. Jugement des assassins et des spoliateurs des terres.

3. Châtiment des coupables des innombrables injustices commises à l’encontre des indiens.

Les propriétaires des mines et des haciendas, de La Paz et Sucre, forment le gouvernement minoritaire de la Bolivie. Ils sont incapables de songer à une solution démocratique. Tout autour d’Oruro, les terres communales arrachées aux indiens sont à nouveau occupées par ceux ci. Le mouvement fait tâche d’huile, menaçant tous les propriétaires terriens du pays. C’est l’affrontement violent. Les campagnes de Bolivie se vident des propriétaires créoles. Ceux qui ne sont pas arrêtés et remis à la justice populaire fuient vers les villes : La Paz, Potosi, Cochabamba, Sucre. D’autres quittent les Andes. Ils ne reviendront jamais. Ils sefixent dans les villes créoles de la côte, Buenos aires, Santiago, Lima ou se réfugient en Europe.

Dans une région du nord de potosi, les femmes et les filles des propriétaires de haciendas sont punies selon leur cruauté envers leur domestiques. Les plus coupable sont violées par leur serfs. La société créole exige le pire châtiment pour les auteurs. Elle oublie le droit de cuissage, qui permet au patron de la Hacienda sous la république comme dans la colonie de déflorer les jeunes filles Quechuas et Aymaras la veille de leur mariage.

Mais les mitrailleuses et l’artillerie des créoles finissent par avoir raison des pierres, bâtons, frondes, couteaux et quelques vieux mousquetons des indiens : le siège du gouvernement à Oruro est investi, son président, Juan Lero, est arrêté le 23 Avril 1899. Il mourra en 1901, à 60 ans , des tortures qu’on lui a infligées en prison. Pablo Zarate Willka aussi est arrêté. On fait son procés à Oruro. Mais rapidement celui ci se retourne en jugemnt des atrocités commises par les blancs : Willka est acquitté. Onfeint alors de transférer à La paz le "redoutable willka", comme il a été surnommé. Les soldats de l’escorte l’assassinent en route, en même temps que 30 chefs indiens.

De 1868 à 1900 s’écoulent 33 années de guerre ininterrompue. La nation Quechuaymara résiste les armes à la main à l’attaque de l’armée régulière.

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