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L’auto-organisation et la prise de conscience au travers des grèves

24 octobre 2010, 11:37, par Max

Les révolutions ne se sont jamais développées sous le fouet d’un cocher. Excès, erreurs, sacrifices sont la nature même de la révolution.

Si le parti communiste avait dit aux ouvriers : "Je suis trop faible encore pour pouvoir vous servir de guide, aussi attendez un peu, ne vous pressez pas trop, ne donnez pas, en vous mettant en grève, le signal du combat, laissez-moi une chance de gran­dir !", il se serait couvert à tout jamais de ridicule, les masses en train de s’éveiller seraient passées par-dessus sa tête, et, au lieu de se renforcer, il n’aurait fait que s’affaiblir.

EN 2010 en FRance les partis de gauche, extrème gauche, syndicats, appellent à des grèves reconductibles dans certains secteurs, des journées d’actions, de grèves interprofessionnels ponctuels.

Alors on pourrait dire que ces partis,syndicats collent à la réalité car pour l’instant les rares menaces de jonctions des secteurs en lutte, raffineries, jeunesse, enseignants, routiers, éboueurs, dockers, ont été contenus ou détournés.

D’ailleurs ils sont assez prudent pour ne pas trop s’engager sur des mots d’ordre de type "grève générale" car dans cette expression, il y a ce que les syndicats y mettent de la même façon que pour un mouvement localisé d’ailleurs, et ce que des militants honnêtes peuvent en attendre.

Aujourd hui est ce que les travailleurs sont prêts à la grève : oui et non .

La plupart des salariès n’ont pas discuté collectivement de leurs problèmes : conditions de travail, salaires, emplois, retraites, papiers, chomage, licenciement, précarité, temps de travail.

ESt ce que des travailleurs peuvent néanmoins arrêter le travail en suivant un mot d’ordre : oui pour ceux qui ont des traditions "syndicales".

Est ce que des groupes militants peuvent par blocage amener des travailleurs à la grève : Non et mille fois non et tous ceux qui font croire que les blocages remplacent la décision consciente et collective des travailleurs, nuisent gravement à l’idée de grève.

Les prolétaires apprennent en marchant mais encore faut il qu’ils aient décidés de marcher.

En 2006, des militants ont tenté de défendre que les jeunes devaient se lier aux travailleurs en s’adressant à eux directement dans leurs entreprise.

En 2003 pareil des militants ont défendu que les enseignants attaqués sur la décentralisation et les retraites, ne se fassent pas piéger par cette double attaque (comme le CPE, CNE et toute la loi) et s’adressent à l’ensemble du monde du travail pour préparer une grève générale.

En 2009 le mouvement des universités répond à une attaque apparemment très ciblé, mais à nouveau ce découpage des restructurations ou plan social publique cache difficilement les enjeux de l’Etat et des classes dirigeantes à une échelle nationale et internationale : les suppressions d’emploi se font à la maternelle, dans les crèches, dans les maternités de la Floride, Madrid, Lisbonne, Athène en passant par Dakar, Johannesburg et Tokyo.

De plus dans le secteur privé, l’Etat avec le patronat organise mondialement le chomage technique et les licenciements.
Molex reçoit les fonds publics français pour payer les indemnités des ouvriers licenciés et aux USA les faillites d’entreprises permettent aux ouvriers de partir avec de quoi s’acheter un camping car.
En Chine l’Etat intervient militairement et socialement pour calmer la colère des ouvriers jetés des villes usines.

Le monde entier connait des soulèvements ouvriers depuis 2 ans qui obligent la bourgeoisie à diviser encore plus la classe ouvrière, à opposer ceux qui travaillent à ceux qui ne travaillent pas, ceux qui travaillent dans tel secteur, telle entreprise, qui ont tel statut, qui ont tel grade, tel coefficient, telle ancienneté, nationalité, ceux qui ont un travail "pénible" et les autres.

Quand les patrons et les gouvernements commencent à reprendre les discours des syndicats sur la dureté de certains métiers, ce n’est pas pour favoriser une catégorie, c’est pour la flatter et l’endormir car dans le fond la bourgeoisie n’a aucune raison de lacher le moindre centime si elle sent que les exploités peuvent mourir en silence.

Car dans les entreprises en chine ou en France, dans le public ou le privé, le capitalisme tue.
Le système d’exploitation et d’organisation de la société dans son ensemble, avec ses fausses préoccupations sécuritaires qui créent la terreur, ou sociales qui sont des bouées de sauvetage percées, poussent les opprimés à retourner cette révolte contre eux même faute d’une autre perspective.

Alors tous les militants ouvriers qui tissent sincèrement des liens fraternelles entre eux déjà et évidemment donnent envie aux autres prolétaires d’en faire autant, ont raison.

Et comme toute fraternité, c’est à l’épreuve des actes et de la confrontations d’idées qui leurs sont liés, que se forge un respect et une confiance ; éléments indispensables sur le chemin de la lutte de classe.

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