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On achève bien les vieux…

3 novembre 2020, 07:46

Certes, ce n’est pas la première « civilisation » à s’adonner au rite de l’élimination des « vieillards », même si ce n’est pas pratiqué de manière ritualisée, permanente, officielle, mais circonstancielle comme lors des deux Guerres mondiales où le grand capital international avait sacrifié plus de 80 millions d’individus afin de déterminer quelle puissance impérialiste aurait l’hégémonie sur l’économie mondiale. D’autres sociétés archaïques se livraient à ces sacrifices des aînés. En effet, dans certaines sociétés primitives, les « vieux » étaient abandonnés. Les Yakoutes, en Sibérie, expulsaient leurs aînés. Les Koriaks, les éliminaient. Les Esquimaux les laissaient périr dans la neige. Les Tchouktches les étranglaient après leur avoir réservé un ultime hommage offert sous forme d’une cérémonie festive. D’autres les bannissaient, livrés à eux-mêmes en pleine nature.
Néanmoins, sa mise en œuvre en pleine société technologiquement avancée pose problème. Elle interpelle notre conscience. Indéniablement, elle révèle la faillite du système capitaliste. Elle corrobore la preuve de son inhumanité, de sa barbarie. Effectivement, comment interpréter cette incurie scandaleuse dans la gestion sanitaire du Covid-19, sinon comme une véritable opération d’« euthanasie économique » orchestrée par les gouvernements, exécutée au nom de la rigueur budgétaire, responsable de l’impréparation logistique sanitaire et de la pénurie des équipements médicaux. Que des grandes puissances économiques se révèlent incapables de protéger leurs aînés est moralement scandaleux. Qu’elles abandonnent les séniors dans les maisons de retraite sans soins, sans tests, sans protection, est humainement révoltant ; qu’elles entassent des malades dans des hôpitaux sous-équipés, voués à la mort, est indigne de ces pays capitalistes développés.
D’autant plus que, pour prendre l’exemple de la France, selon le journal Le Canard Enchaîné publié le 22 avril 2020, une circulaire ministérielle du gouvernement français du 19 mars « suggérait de limiter fortement l’admission en réanimation des personnes les plus fragiles », sous couvert d’éviter l’acharnement thérapeutique (sic), mais en vérité par manque (programmé) de lits pour les plus jeunes. Le Canard s’interrogeait : « Les vieux ont-ils été privés de réanimation ? ». Il se demandait si « cette circulaire du ministère de la Santé n’aurait pas conduit à une aggravation du bilan de l’épidémie pour les patients les plus âgés ? ». Aujourd’hui, on reprend à notre compte la même interrogation : six mois après le « déconfinement », en dépit du déblocage de centaines de milliards d’euros pour soutenir prétendument l’économie, comment expliquer qu’aucun nouvel hôpital n’a été construit, ne serait-ce que sous forme d’un chapiteau, les établissements de soin manquent toujours cruellement de matériels sanitaires, de lits de réanimation, de personnels soignants ? N’est-ce pas cette défaillance planifiée qui a conduit à l’aggravation délibérée du bilan de l’épidémie ces dernières semaines, pour justifier et légitimer toutes les mesures antisociales et liberticides promulguées ces derniers mois, décrétées dans le cadre de la militarisation rampante de la société.

En l’espèce, il s’agit d’une véritable opération d’« euthanasie économique », autrement dit d’une extermination des plus faibles, exécutée au nom de la refondation d’un nouvel ordre économique dématérialisé, numérisé, « ubérisé », dominé par le télétravail, purgé de ses infrastructures productives et tertiaires obsolètes et de ses populations laborieuses marginales surnuméraires. Curieusement, « l’euthanasie économique » des personnes âgées et vulnérables, opérée à la faveur de la pandémie du Covid-19, a une résonance historique avec une pratique de l’État nazi appelée l’Aktion T4, programme d’extermination de plus de 300 000 Allemands handicapés physiques et mentaux. L’Aktion T4, appelé aussi « programme d’euthanasie » est un véritable protocole d’élimination des handicapés physiques et mentaux mis en œuvre dès 1939 à la demande expresse d’Adolphe Hitler. À cet égard, il n’est pas inutile de relever que le terme euthanasie contient le mot nazi (euthanazi). L’État nazi voyait ces personnes comme une charge pour la société, n’ayant aucune utilité pour la nation (sic).

M. Khider

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