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Une pandémie mondialement mortelle, est-ce bien le moment de parler de révolution et de renversement du capitalisme ?

22 avril 2020, 16:47, par F. Kletz

Cher Rubion,

Merci de ta réponse. Je vois que, bien que tu ne sois pas au CCI, tu défends son texte, alors que précisément, ce que tu apportes va dans le sens de ce que je dis.

Je ne peux qu’aller plus loin dans ma critique. Mais peut-être est-ce cela que tu attends ?

Tu écris : « Quand le CCI dit à la fin de son tract ’l’avenir appartient à la lutte de classe’ c’est pour dénoncer l’union sacrée comme l’ont toujours fait les révolutionnaires vis à vis des différentes guerres ».

1/ Je dis : si une formule sert à dénoncer l’union sacrée, pourquoi ne pas dire simplement « Non à l’union sacrée » ? Pourquoi le dire autrement ? si le tract est codé, alors, en effet, aucune critique ne peut avoir prise sur lui. Cette manière de défendre un texte en disant qu’il veut dire autre chose ne peut pas fonctionner. D’ailleurs, le tract ne mentionne pas l’union sacrée. On ne peut donc dire si le CCI que le CCI dénonce l’union sacrée dans ce texte. Au mieux, il propose de s’en démarquer : « la solution n’est pas de s’unir derrière l’État assassin mais au contraire de se dresser contre lui »

Moi, je lis les mots qui sont écris et je comprends le sens des phrases à partir des mots écrits. Ce n’est pas avec la phrase finale du tract qu’on peut se démarquer de l’union sacrée.

2/ Quand le texte du CCI dit : « C’est cette perspective de combats de classe que nous devons préparer. », je maintiens que la perspective est erronée. Là encore, le rédacteur n’a pas lu le Manifeste communiste, et il semble que toi non plus. Ou alors tu ne l’as pas compris. Mais peut-être que ce texte n’est pas fondamental pour toi ? Pour celle ou celui qui a écrit le texte du CCI, il semble que le Manifeste communiste ne soit pas un jalon incontournable pour définir le communisme à venir et les moyens d’y parvenir.

Pour ma part, c’est ce texte qui permet de définir que le CCI ne s’en tient pas à ce texte fondamental. En effet, le combat de classe est permanent selon Marx et Engels. En substance, le Manifeste dit : soit l’une des classes triomphe, soit les deux classes disparaissent. Si la bourgeoisie triomphe, c’est la barbarie. Si le prolétariat triomphe, c’est qu’il aura réussi à créer le communisme. Si les deux classes disparaissent, ce sera un grand recul pour l’humanité, la fin d’une civilisation, voire la fin de l’humanité.

Ce n’est donc pas une perspective de combats de classe que nous devons préparer, c’est la perspective de la prise de pouvoir par le prolétariat qu’il faut préparer. Le combat de classe est déjà présent. Il s’agit de savoir si ce sont les syndicats qui vont continuer à désarmer le prolétariat pour qu’il se plie à l’union sacrée et qu’il aille à la mort au travail à cause du virus ou si le prolétariat va refuser et se préparer à renverser le pouvoir bourgeois. Les deux tendances sont à l’œuvre. Laquelle va l’emporter ? rien n’est joué d’avance, mais le texte du CCI ne permet pas de faire advenir la préparation du renversement du pouvoir capitaliste.

La suite du paragraphe que tu cites, et que j’ai lu plusieurs fois, est complètement creuse. On ne discute par sur les réseaux sociaux, mais dans des comités, assemblées, de grève, de lutte, d’associations, de parti. Sur les réseaux sociaux on laisse des traces pour mieux se faire piéger lorsque la dictature va arriver, et elle est déjà là, déjà en train de se mettre en place.

Le rédacteur de ce texte est au mieux un syndicaliste, mais il est à tendance irresponsable parce qu’il ne comprend pas la situation dans laquelle nous sommes. Et son texte ne permet pas de comprendre dans quelle situation nous sommes.

Ces questions sont d’autant plus cruciales à comprendre que l’on assiste à la mort du capitalisme sous nos yeux. Ou plus précisément, le coma artificiel qui lui a permis de faire comme s’il était encore vivant depuis 2008, est terminé.

On le voit, ces questions sont loin d’être anodines. Elles sont vitales. La discussion est ouverte. Je souhaite pour le moment conclure avec le propos de R. Paris : « C’est à quelque chose de tout à fait nouveau que le capitalisme nous amène : non pas à une crise capitaliste de surproduction mais à la rupture de tout son système d’accumulation du capital. Et cela change complètement la perspective pour la classe capitaliste et pour ses gouvernants ! »

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