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Les "plans de relance" du capitalisme, un symptôme de la mort annoncée de l’ancien système socio-économique dominant en survie artificielle

10 avril 2020, 04:39, par Olivier

Salut Robert,

Une question.

Est-ce que quand tu étais à LO, tu défendais l’idée de différence entre le capitalisme ascendant du XIX° siècle et le capitalisme décadent d’hier ? J’emploie le mot d’hier car je crois que nous sommes encore passé à un niveau supérieur aujourd’hui du capitalisme et de sa structure étatique avec ce que tu décrit fort justement des "financements fictifs [qui] ont atteint en 2008 et 2020 des sommets himalayens qui prétendent couvrir les abîmes abyssaux".

Et donc, sans la béquille de l’Etat interventionniste, ce serait plus de capitalisme : ce serait un krak gigantesque. Quelle différence avec le XIX° siècle où, par exemple, la Banque de France était une société privée et gérée par les capitalistes eux-mêmes. Je ne cherche pas mais il doit y avoir d’autres exemples du même type d’un Etat peau de chagrin au niveau économique.

Dans ce cadre, quelle erreur théorique, celle qu’a faite Hilferding et la droite de la social-démocratie avec ses théories du socialisme étatique ! Ils pensaient que le socialisme pourrait survenir avec la propriété d’Etat (nationalisation) des moyens de production. Le prolétariat pourrait utiliser sa suprématie politique pour arracher, par degrés et sans révolution, tous les capitaux de la bourgeoisie, et centraliser tous les instruments de production entre les mains de l’Etat. Il a confondu les modifications du capitalisme de la fin du XIX° et ses progrès (notamment sociaux en Allemagne) avec une évolution possible vers le devenir de la société quand tout serait "nationalisé" ou "socialisé".

L’Etat dans une société décadente devient autoritaire. Cela peut être une loi de la société.

Lors de la chute de l’Empire romain tout au moins en occident (en Orient, il n’en va pas de même car l’Empire avait intégré beaucoup d’aspect de ce que deviendra la société féodale : c’est à dire des sorte de régions autonomes comme les fiefs en occident), les gens quittaient la ville pour survivre à la campagne et les empereurs sont allés jusqu’à marquer au fer rouge sur le corps les métiers des gens pour les ramener à la ville et les obliger à continuer leurs tâches. (les Etats capitalistes feront-ils des mesures semblables pour faire travailler les ouvriers qui font usage du droit de retrait ?). Il s’agit d’un exemple d’Edit impérial. On pourrait en trouver d’autres.

Cette évolution est encore plus forte pour la bourgeoisie, car l’idéologie se marie encore plus à cette politique autoritaire avec l’aide des médias, des communicants et des psy, etc...

L’évolution de l’idéologie religieuse amplifie le mouvement. Dans l’antiquité, le polythéisme permettait à ce que l’idéologie soit moins prégnante. Quand on asservissait un pays, on n’imposait pas ses dieux on assimilait les nouveaux dieux à son Panthéon.

Les religions monothéistes vont dans le sens inverse de : un dieu, un maître, un führer, un petit père des peuples....

L’Etat est donc de plus en plus la béquille du capitalisme et se transforme en une machine autoritaire avec une seule pensée et une seule langue : la "novlangue".

Bien à toi

Olivier

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