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Réflexions sur la nature de l’État et de la dictature du prolétariat dans la transition au communisme - La discussion sur la question de l’Etat a démarré

27 septembre 2019, 08:18

La nature de la révolution en Russie ?

Voyons la, pour Trotsky, avant la révolution d’Octobre…

« Les gens qui pensent sommairement, ou qui ne pensent pas du tout, supposent qu’ils ont résolu la question en disant : en Russie se déroule actuellement « une révolution bourgeoise ». En réalité, la question se pose ainsi : quelle est cette révolution bourgeoise ? Quelles sont ses forces intérieures et ses perspectives futures ? Pendant la grande Révolution française, la principale force motrice était la petite bourgeoisie urbaine entraînant la masse paysanne. (...) Entre la Révolution du « Tiers Etat » en France et notre révolution (de 1905), il y a eu la Révolution allemande de 1848. Il y a eu la révolution allemande de 1848. Cette dernière était également bourgeoise. Mais la bourgeoisie allemande était incapable de remplir son rôle révolutionnaire. Pour caractériser les événements de 1848, Marx écrivait : « La bourgeoisie allemande se comporta de façon si débile, poltronne et lente, que quand elle se dressa contre l’absolutisme et le féodalisme, elle trouva devant elle la menace agitée par le prolétariat (. .) ». En lisant ce tableau caractéristique (...), ne reconnaissons-nous pas notre propre bourgeoisie et ses guides ? La bourgeoisie russe est entrée dans l’arène politique après la bourgeoisie allemande. Le prolétariat russe est incomparablement plus fort, plus indépendant et plus conscient que les travailleurs allemands de 1848. Le développement général européen a mis à l’ordre du jour la Révolution sociale. Toutes ces circonstances ont enlevé à la bourgeoisie libérale les derniers restants de confiance en soi et dans le peuple. (...) A la veille de la guerre, le prolétariat se trouvait au point culminant d’agitation révolutionnaire. Le nombre de travailleurs en grève en 1914 égalait celui des grévistes de 1905. (...) Le mouvement entre 1912 et 1914 se développa sur une plus grande échelle qu’au début du siècle. Comme il y a dix ans, la guerre stoppa le développement du mouvement ouvrier. La chute de l’Internationale frappa l’avant-garde du mouvement ouvrier. Trente et un mois s’écoulèrent, mois de défaites, de vie chère, de scandales, de faim (...) avant que les prolétaires ne descendent dans la rue. Et ils le firent contre le gré des libéraux bourgeois. Le 6 mars, à la veille de la grève générale, la presse invitait les travailleurs à ne pas troubler le cours normal de la production pour ne pas gêner les opérations militaires. Mais ceci ne retint pas les femmes affamées. Elles descendirent dans la rue en criant le slogan : « du pain et la paix ». Les ouvriers les soutinrent. (...) Les prolétaires de Pétersbourg n’étaient pas encore assez forts, assez organisés, n’avaient pas de contacts suffisants avec les prolétaires de toute la Russie, pour pouvoir conquérir le pouvoir. Mais ils étaient assez forts pour envoyer, du premier coup, le Tsarisme au musée historique. (...) Tous les efforts des libéraux pour écarter la lutte des classes (...) resteront lettre morte. »

Léon Trotsky dans le journal « Die Zukunft » (avril 1917)

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