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Ce que nous devons aux Gilets jaunes

5 mai 2019, 13:20

Christophe Castaner a eu beau revenir sur l’emploi du terme « attaque » à propos de l’intrusion mercredi de manifestants dans la Pitié Salpêtrière, la polémique est loin d’être close pour eux. Ce samedi, les contestataires, interpellés alors qu’ils tentaient de s’introduire dans l’hôpital, ont donné leur version des faits.

Réunis dans un collectif dit « des 34 de la Pitié », ils estiment avoir été « victimes d’abus de pouvoir » alors qu’ils tentaient simplement de « se réfugier » face aux « coups de matraque ». Ils racontent leurs arrestations dans une ambiance de chaos, les « fouilles abusives » et les « violences psychologiques » des gardes à vue.

« Nous voudrions remercier les travailleurs et travailleuses de l’hôpital qui ont fait émerger la vérité », ont-ils lancé pour commencer leur conférence de presse, où certains représentants du personnel étaient venus les soutenir. Devant les médias, ils ont lu, à tour de rôle, un long texte résumant leur sentiment d’incompréhension à l’égard du déroulé des faits du 1er mai.

« Avant notre arrivée aux abords de la Pitié, nous manifestions dans un parcours autorisé, racontent-ils. Un cordon de CRS est venu couper le cortège. Nous nous sommes retrouvés encerclés, sous une pluie de gaz lacrymogène et de tirs de LBD. Tout le monde était visé, y compris un grand nombre d’enfants », accuse le collectif, qui précise s’exprimer « au nom de la majorité » des personnes interpellées.

Ensuite, « nous avions donc deux options, résument-ils. Soit subir les coups de matraques, soit se réfugier. Nous sommes donc allés derrière une grille ouverte pour respirer, car nous étions terrifiés. » Et d’insister : « Le seul objectif était de fuir les gaz lacrymogènes ! La grille de l’hôpital était ouverte. Les médecins et infirmières nous ont distribué du sérum physiologique (NDLR : pour apaiser la douleur du gaz dans les yeux). »

« Tout s’est passé très rapidement, insistent-ils. Nous avions peur, nous nous faisions charger des deux côtés. L’escalier était la seule issue possible mais nous ne savions pas qu’il s’agissait du service réanimation. Nous demandions droit d’asile au personnel hospitalier, tant nous avions peur de nous faire frapper par la police. »

Les manifestants présents ce samedi affirment avoir été « témoins de l’ultra violence de la police » alors qu’ils ont obéi « sans résistance » aux demandes des CRS. « Nous ne comprenions pas la situation, détaillent-ils. Certaines femmes ont été fouillées par des hommes, malgré nos plaintes. (…) Un moment, l’ordre a été donné de nous encager. Nous sommes montés dans un bus, sans savoir ce que l’on nous reprochait. »

La suite ? « Il y a eu des fouilles abusives, des violences psychologiques, poursuivent les 34 de la Pitié. On est restés entre 28 et 30 heures en garde à vue. » Le collectif énumère ce qu’ils affirment y avoir subi. « Trois femmes ont été mises en cellule de dégrisement pendant 30 heures. Certains ont signé des papiers sans leurs lunettes de vue, sans savoir ce qu’il y avait d’écrit. D’autres ont demandé un médecin qu’ils n’ont jamais vu. On a été appelés à déposer en pleine nuit. Nous n’avons pas vu nos avocats. »

« C’était une pression psychologique intense. Plusieurs d’entre nous ont été insultés et humiliés », continuent-ils de dénoncer. Les manifestants passés par la garde à vue évoquent également une femme enceinte, pas revue ensuite. « Certains n’ont même pas encore récupéré leurs affaires », souffle l’un d’eux.

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