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La destruction de l’hôpital public ne sert que des intérêts privés !

16 avril 2019, 08:56, par Edith

L’alerte a été lancée sur Twitter ce week-end par le Dr Gérald Kierzek. De garde à l’Hôtel-Dieu (AP-HP), l’urgentiste a découvert avec stupeur que les patients blessés au cours des rassemblements de gilets jaunes étaient inscrits nominativement dans le fichier Sivic. Il dénonce un "fichage politique" et une atteinte au secret professionnel. Direction et autorités tempèrent. "J’étais de garde pour la première fois un samedi. J’ai entendu un coup de fil, où la cadre de santé, c’est-à-dire l’infirmière en chef, disait ’comme d’habitude, vous appelez l’administrateur de garde… Durant l’acte 22 des gilets jaunes, les docteurs Gérald Kierzek, médecin urgentiste à l’Hôtel-Dieu, et Jérôme Marty, médecin généraliste et président du syndicat UFML-S, rapportent avoir constaté des « consignes d’appeler l’administrateur de garde » lorsque des patients gilets jaunes sont pris en charge aux urgences et jugent qu’« il n’est pas admissible de demander aux médecins de participer à un fichage de malades. » Le docteur Gérald Kierzek dit avoir été témoin de ces consignes ce samedi à l’hôpital Hôtel-Dieu, à Paris : « J’étais de garde pour la première fois un samedi. J’ai entendu un coup de fil, où la cadre de santé, c’est-à-dire l’infirmière en chef, disait "comme d’habitude, vous appelez l’administrateur de garde quand c’est un gilet jaune". » Le médecin s’est alors renseigné pour connaître les raisons de ce signalement et découvre que l’administrateur de garde doit entrer les données de ces patients « dans le fichier SI-VIC, qui est un fichier de traçabilité en cas d’attentats ou d’évènements graves. » CheckNews a pu constater que des gilets jaunes avaient été enregistrés dans ce fichier de gestion des victimes, le 22 mars 2019, au motif de l’évènement « violences urbaines ». Pour Gérald Kierzek, ce « fichage politique », débuté au mois de décembre, « contrevient au code déontologique des soignants et vient rompre la base de la relation médecin-malade, qui est le secret professionnel ». Il se défend de toute indignation à but politique, estimant qu’il trouverait tout aussi choquant qu’on enregistre des données personnelles, telles que la préférence sexuelle ou la couleur de peau des patients.
Le 11 janvier 2019, Médiapart avait révélé que la Direction générale de la santé avait « activé le dispositif SIVIC, normalement prévu pour les situations d’attentat afin d’assurer un suivi des victimes et aider à la recherche de personnes » lors des manifestations du 8 et 15 décembre, et notait déjà les réactions indignées de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF).

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