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Deux mois de gilets jaunes : premier bilan

20 janvier 2019, 13:17

Le mardi 8 janvier, Hedi Martin, un manifestant de 28 ans, a été condamné à six mois de prison sans libération conditionnelle par un tribunal correctionnel de la ville de Narbonne. Son seul « crime » a été d’avoir publié sur Facebook, le 2 janvier, un article appelant à une manifestation des « Gilets jaunes » pour bloquer la raffinerie de pétrole de Port-la-Nouvelle. La police l’a arrêté dans les premières heures du 3 janvier, peu après la publication de son article.

Les déclarations du procureur de la République et du juge lors de l’audience de Martin ont clairement indiqué que l’emprisonnement visait à intimider les appels à des manifestations. Le président du tribunal, Philippe Romanello, l’a attaqué pour la « notoriété certaine » de ses vidéos Facebook Live sur les ronds-points lors des manifestations des Gilets jaunes dans la région, notant qu’il avait démissionné de son contrat à durée déterminée dans une usine de chocolat pour « passer entre quatre et sept heures par jour » à manifester.

Citant les messages de Martin sur Facebook, Romanello poursuit : « Ce message [posté le 2 janvier] donne l’impression que vous êtes au centre de l’information ». Le poste de Martin avait appelé à « tenir face au CRS » qui ont brutalement attaqué les manifestants avec des grenades éclair, des projectiles en sachet, des grenades lacrymogènes et des charges à la matraque. « Ça veut dire quoi ? » a demandé Romanello, « vous pouvez concevoir que ce message soit ambigu ? »

La procureure de la République, Marie-Agnès Joly, avait exigé une peine encore plus sévère de deux ans d’emprisonnement et trois ans d’interdiction de manifester dans les lieux publics pour Martin, mais avait admis qu’il n’avait commis aucun acte violent réel. « Il ne s’agit pas de lui reprocher le passage à l’acte (violences ou dégradations) mais bien la participation à un mouvement violent », a-t-elle dit.

De tels arguments, qui piétinent le droit de grève et celui de manifester, protégés par la Constitution, appartiennent à l’arsenal judiciaire d’un État policier fasciste et non d’une République démocratique. Selon cette logique, des dizaines de milliers de personnes qui ont participé aux manifestations des Gilets jaunes pourraient être jetées en prison.

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