Accueil > ... > Forum 44514

Ce qui gêne vraiment le pouvoir d’Etat et les classes possédantes dans le mouvement des gilets jaunes

29 janvier 2019, 14:33, par CAN84

Gilets jaunes : les antinucléaires aussi

Le soulèvement populaire contre les politiques de paupérisation conduites par les gouvernements successifs ne faiblit pas. L’entrée en lutte de personnes qui jusqu’à présent se tenaient hors du champs de l’expression et de l’action en représente une donnée essentielle. Le symbole du gilet jaune est un des outils que les antinucléaires portent depuis des années contre l’ordre oppressif atomiste. Logique donc de les retrouver au sein de la contestation.

__

Samedi 12 janvier, neuvième temps forts du refus de l’asservissement du peuple et du mépris des castes dirigeantes, a été marqué par plusieurs regroupements et manifestations dans le Vaucluse. A Avignon en matinée et à Carpentras en après-midi les antinucléaires étaient présent.es et porteur.es de l’exigence de l’arrêt immédiat du nucléaire. Là, une banderole "Ecologie oui, mensonges et rackett non", plus loin un chant "Dignité des travailleurs" ou un slogan "Libérez Christophe on vous donne Benalla". Une forte présence de femmes de toutes conditions ouvrières, déterminées et sous-payées, une peu plus loin des travailleurs d’origines étrangères. Des "décroissants" aussi. Ce mouvement est ce que chacun-e en fait. Pas de chef ni de leader auto-proclamé. Ca discute, ça débat, ça se confronte, ça s’engueule (rarement), ça veux en finir avec ce vieux monde. Certes Avignon n’est pas Carpentras et les présents sont à l’image de ce qui se passe dans les territoires.

2019-01-12_gilets-jaunes_Avignon_arret-immediat-nucleaire.jpgBien loin de la propagande d’Etat relayée par les médias aux ordres du capital visant à criminaliser le soulèvement pour mieux asseoir sa répression et empêcher toute perspectives d’émancipation, la diversité des manifestant.es - tant dans leur composition sociale qu’en terme d’expérience de luttes - a révélé une dynamique nouvelle. Loin des a-prioris et des pensées toutes prêtes à calquer sur une réalité en effervescence, les échanges comme la détermination révèlent l’expérimentation d’un mouvement se construisant au présent, créant de nouvelles solidarités et fraternités, se construisant au jour le jour, s’expérimentant lui-même.

Mais la violence institutionnelle d’Etat, sociale et culturelle, se traduit aussi depuis plusieurs semaines par des rafles préventives d’opposants, des gardé.es à vue, des déféré.es devant l’appareil judiciaire, des interdits de territoires par milliers à travers tout le pays. Elle se couple aussi à des bastonnades policières, des tirs de grenades, des coups et blessures engendrant des mutilations sévères parmis les manifestants : mains et pieds arrachés, brûlures sur les corps, yeux crevés, morts. L’appareillage de propagande est décuplé aussi par les forces économiques dominantes. Il faut faire peur. A ceux et celles qui restent chez eux comme à ceux et celles qui résistent et luttent sur le terrain.

2019-01-12_gilets-jaunes_Avignon_arret-immediat-nucleaire_02.jpgCes derniers mois et depuis plusieurs années, le pouvoir avait eu l’occasion de se faire la main contre les opposants au projet délirant de poubelle nucléaire à Bure (1, 2, 3) contre les porteurs de vie émancipée à Notre-Dame des Landes, contre le opposants au barrage fou de Sivens, contre les antinucléaires traînés en justice sans que grand monde ne réagisse, contre les syndicalistes rebelles. A présent c’est à toute la société que le pouvoir des banques, des actionnaires, des militaristes nucléocrates s’en prend. Il a déclaré la guerre à l’espoir et à l’avenir.

Que les biens-pensants, les appeurés, les conservateurs de tous poils, les petits possesseurs étriqués de biens, les spectateurs de salons et juges de la pensée, les puristes de la révolution pré-formatée, les adeptes névrosés du sur-consumérisme, les obscurantistes du nucléaire ou les antinucléaires bon teint, les écologistes institutionalisés se libèrent de leurs schémas réducteurs pour saisir à bras le corps la vie qui bouillonne et viennent, enfin, se parer de la couleur du soleil. Le nucléaire nous tue : tuons le nucléaire.

La forge bruisse de mille échos, la pulsion de vie renverse l’ordre des choses. On n’arrête pas l’éruption de la faim ni l’aspiration à la Liberté et à la dignité.
Par Rédaction le dimanche 13 janvier 2019, 12:03 - Vaucluse -
J.R

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.