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Marseille : la guerre de classes fait rage dans l’immobilier

12 novembre 2018, 06:21

Dans une expertise établie en 2013, la société publique d’aménagement de la ville de Marseille rapportait que 48 pour cent des immeubles étaient indécents ou dégradés. 20 pour cent étaient en procédures d’insalubrité ou de péril. Seuls 11 pour cent se trouvaient dans un bon état structurel. Le manque d’investissement des autorités publiques dans les quartiers ouvriers contraste avec les milliards dépensés dans le réaménagement du quartier de la Joliette sur Marseille en centre d’affaire et de tourisme.

L’Etat est aussi responsable que la municipalité dans la dégradation du parc immobilier. Un autre rapport daté de 2015 par l’administration du développement durable pointait du doigt l’état et la mairie qui mettaient de la mauvaise volonté dans l’habitat insalubre à Marseille.

L’architecte urbaniste Eric Baudet parle du quartier de Noailles « d’une grande pauvreté » où « les locataires vivent de minimas sociaux, les propriétaires louent aux prix des APL et font le minimum de travaux, voire aucun. Et ça se dégrade lentement. La catastrophe de la rue d’Aubagne était prévisible ».

L’effondrement des trois immeubles sur Marseille n’est pas un phénomène isolé. Au Royaume-Uni, des dizaines de travailleurs ont trouvé la mort dans l’effroyable incendie de la Tour Grenfell parce que le riche quartier Kensington de Londres où ils habitaient leur avait imposé un revêtement hautement inflammable afin de réduire les dépenses sociales. Comme à Marseille, les autorités publiques les laissaient vivre sans aucune sécurité, parfaitement conscients du danger imminent.

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