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Marseille : la guerre de classes fait rage dans l’immobilier

11 novembre 2018, 07:47, par Robert Paris

On s’en est aperçus mais tout a trainé !

Quand il a été désigné par le juge des référés en décembre 2014 pour se rendre aux 63, 65 et 67 de la rue d’Aubagne - déjà les trois immeubles étaient ciblés -, l’expert en construction Bruno Pluchino ne savait pas ce qui se produirait trois ans plus tard. Remis le 18 décembre 2015, son rapport est accablant. Il livre des clés de compréhension qui font froid dans le dos. La première certitude est que la situation dégradée était connue de tous et depuis longtemps. Dès le 23 juin 2006, la mairie avait pris un arrêté de péril sur le 63. Il faut pourtant attendre sept ans pour que le syndicat des copropriétaires du 63, rue d’Aubagne vote, le 13 juin 2013, des travaux de réhabilitation. En juillet 2013, le tribunal déclare la carence du syndicat de copropriétaires. Le 10 octobre 2014, le 63 est déclaré d’utilité publique au profit de Marseille Habitat, désormais seul maître à bord avec le commerçant du rez-de-chaussée. En décembre 2014, le juge mandate un expert. Mais la consignation n’est pas payée. On va ainsi perdre presque un an. La visite technique a lieu le 23 septembre 2015, le rapport définitif sera rendu trois mois plus tard. Il accablant sur l’état de l’immeuble. Les ouvertures avaient alors été murées et une visite faite par les services de la mairie le jeudi précédent le drame avait été organisée. Constat avait été fait qu’aucune personne ne squattait les lieux. Mais quel risque d’effondrement présentait ce bâtiment délabré et muré ?
Que s’est-il passé dans les immeubles voisins ? Les enquêteurs ont néanmoins pu recueillir des témoignages selon lesquels l’immeuble du numéro 65 avait bougé avant son effondrement. A 2 heures du matin ce 5 novembre, une locataire de cette copropriété privée avait appelé les pompiers pour signaler "l’augmentation d’une fissure qu’elle avait observé dans son appartement". Elle a finalement rappelé les secours pour leur dire "qu’il n’était pas nécessaire qu’ils interviennent", a détaillé le procureur. Enfin, le matin de la catastrophe, un locataire du troisième étage n’avait pu ouvrir la porte de son appartement et un autre était parti sans pouvoir fermer son appartement. L’immeuble du 65 semblait avoir bougé la veille de la catastrophe.

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