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Service public : qui veut noyer son chien, l’accuse de la rage !

4 janvier 2018, 07:23

La politique pilotée par Macron, que les Français traitent avec méfiance et dédain de « président des riches », vise à faire revenir les travailleurs des décennies en arrière. La filiale Opel-Vauxhall de PSA voulant éliminer 4.500 postes dans la seule Allemagne, des dizaines de milliers d’emplois PSA sont menacés à travers l’Europe. Une décennie après la restructuration de l’automobile américaine, qui a réduit de moitié les salaires des recrues, PSA veut accélérer les cadences et la flexibilité des horaires, et généraliser le recours aux intérimaires, payés à peine plus de 9 euros de l’heure.

A travers le monde, l’aristocratie financière prépare une attaque historique sur la classe ouvrière en 2018. Siemens élimine 15.000 emplois pour réaliser des milliards en bénéfices, et GE veut éliminer 12.000 postes. En Europe, les Etats préparent de nouvelles attaques sociales afin de libérer des milliards d’euros pour augmenter l’effort de défense et réduire les impôts comme vient de le faire Washington : ce sont 1.400 milliards de dollars qui iront surtout aux super-riches, avec des effets dévastateurs sur les soins et les programmes sociaux.

Cette offensive provoquera une opposition explosive, aux dimensions révolutionnaires, parmi les travailleurs à l’international et soulèvera des questions essentielles de perspective et de stratégie. La lutte ne pourra se développer en cherchant sur le terrain national un compromis avec la classe capitaliste : celle-ci n’en veut pas. Il faut la mener en tant que lutte internationale contre le capitalisme, armé d’une perspective révolutionnaire et socialiste, contre les appareils syndicaux et les partis petit-bourgeois, qui sont alignés sur l’Etat bourgeois.

Ceci ressort clairement de l’expérience des travailleurs en France. Macron et son prédécesseur, François Hollande du PS, a foulé l’opinion aux pieds afin d’imposer le diktat des banques. 70 pour cent des Français s’opposaient à la loi travail. Mais le PS a réprimé le mouvement contre la loi travail en envoyant les forces de l’ordre attaquer lycéens, étudiants et grévistes, alors que les appareils syndicaux organisaient une démobilisation lâche face aux menaces du PS.

La politique de Macron, un banquier réactionnaire, n’ont aucune légitimé démocratique. Elu par défaut en mai face à la candidate néo-fasciste Marine Le Pen, il ne peut prétendre qu’il fonde sa majorité législative sur la volonté de la majorité des Français : moins de la moitié des électeurs sont allés voter aux législatives après sa victoire aux présidentielles. Mais il agit comme s’il avait reçu un soutien populaire large et enthousiaste pour une politique de licenciements de masse et de démantèlement des acquis sociaux établis par des générations de lutte au 20e siècle.

Macron a transposé les principales dispositions de l’état d’urgence dans la loi antiterroriste et commandé pour quatre ans de munitions anti-émeute, puis imposé par ordonnances les mesures que le PS avait enlevées temporairement de la loi travail pour faire taire la contestation. Parmi ses ordonnances se trouve la rupture de convention collective qu’utilise PSA. Celle-ci permet à un patron de licencier même s’il réalise d’énormes profits, et de refuser aux travailleurs licenciés des formations et leurs privilèges à la ré-embauche, même si sa position financière s’améliore.

Il ne devrait pas y avoir d’illusions quant aux appareils syndicaux et leurs alliés parmi les partis petit-bourgeois de pseudo gauche : ils n’organiseront aucune opposition efficace à Macron. En 2012, ils ont déjà approuvé un large recul social à PSA-Sevelnord, que la presse traite à présent d’usine PSA de l’avenir. Jean-Pierre Mercier, un dirigeant de Lutte ouvrière (LO) et responsable syndical qui a participé à la fermeture en 2013 de PSA-Aulnay, dirige à présent le travail de la CGT à PSA.

Les mobilisations des travailleurs de l’automobile en Serbie et en Roumanie, et des travailleurs de Siemens en Allemagne sont les signes avant-coureurs d’une contre-offensive ouvrière, qui entrera en collision avec la classe dirigeante et ses truchements politiques. 50 ans après la grève générale de Mai-juin 1968, qui a lancé des luttes révolutionnaires à travers l’Europe, cette offensive aura un impact décisif sur la situation politique dans chaque pays. Ceci souligne la nécessité de construire des organisations indépendantes de la classe ouvrière, ainsi que sont avant garde révolutionnaire.

Il s’agit pour les travailleurs de construire leurs propres comités et organisations sur les lieux de travail et dans les quartiers, indépendamment et par opposition aux appareils syndicaux et aux partis petit bourgeois, pour discuter des ordonnances illégitimes de Macron et y organiser une réelle opposition. Leur activité sera liée à des revendications anti-impérialistes, anti-capitalistes et socialistes claires, qui s’adressent aux besoins urgents des masses. Après la mise à disposition instantanée en 2008 de milliards d’euros aux banques, l’idée qu’il n’y aurait pas d’argent pour satisfaire ces besoins est manifestement fausse et dérisoire.

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