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Qu’est-ce qui a changé dans le monde, et qu’est-ce qui va changer ?

24 novembre 2017, 07:59, par R.P.

Karl Marx :

« A un certain degré de leur développement les forces productives matérielles de la société entrent en collision avec les rapports de production existants, ou avec les rapports de propriété au sein desquels elles s’étaient mues jusqu’alors ... Alors commence une ère de révolution sociale. »

« Hier encore formes de développement des forces productives ces conditions se changent en de lourdes entraves. »


« Les forces productives dont elle dispose ne favorisent plus le régime de la propriété bourgeoise ; au contraire, elles sont devenues trop puissantes pour ce régime qui alors leur fait obstacle ; et toutes les fois que les forces productives sociales triomphent de cet obstacle, elles précipitent dans le désordre la société bourgeoise tout entière et menacent l’existence de la propriété bourgeoise. Le système bourgeois est devenu trop étroit pour contenir les richesses créées dans son sein. »


« Au-delà d’un certain point, le développement des forces productives devient une barrière pour le capital ; en d’autres termes, le système capitaliste devient un obstacle pour l’expansion des forces productives du travail. Arrivé à ce point, le capital, ou plus exactement le travail salarié, entre dans le même rapport avec le développement de la richesse sociale et des forces productives que le système des corporations, le servage, l’esclavage, et il est nécessairement rejeté comme une entrave… Le travail salarié et le capital sont, à leur tour, niés par les conditions matérielles et spirituelles issues de leur propre processus de production. C’est par des conflits aigus, des crises, des convulsions que se traduit l’incompatibilité croissante entre le développement créateur de la société et les rapports de production établis. L’anéantissement violent du capital par des forces venues non pas de l’extérieur, mais jaillies du dedans, de sa propre volonté d’autoconservation, voilà de quelle manière frappant avis lui sera donné de déguerpir pour faire place nette à une phase supérieure de la production sociale. »


« La limite du capital apparaît dans le fait que tout ce développement se déroule de manière antagonique et que l’éclosion des forces productives, de la richesse générale, du savoir etc., se manifeste de telle façon que le travailleurs s’aliène lui-même… Mais cette forme antagonique est elle-même transitoire et produit les conditions de sa propre abolition… Parvenu à un certain niveau, le développement des forces productives matérielles – qui implique celui des forces de la classe laborieuse – entraîne l’abolition du capital lui-même. »


« Il y a un fait éclatant qui est caractéristique pour notre siècle, un fait qu’aucun parti politique n’oserait contester. D’un côté nous avons vu naître des forces industrielles et scientifiques qu’on n’aurait pu imaginer à aucune époque antérieure de l’histoire humaine. De l’autre, on aperçoit les symptômes d’une débâcle telle qu’elle éclipsera même les horreurs de la fin de l’Empire romain. De nos jours, chaque chose paraît grosse de son contraire. La machine qui possède le merveilleux pouvoir d’abréger le travail de l’homme et de le rendre plus productif entraîne la faim et l’excès de fatigue. Par un étrange caprice du destin, les nouvelles sources de richesse se transforment en sources de misère. On dirait que chaque victoire de la technique se paie par une déchéance de l’individu. A mesure que l’homme se rend maître de la nature, il semble se laisser dominer par ses semblables ou par sa propre infamie. La pure lumière de la science elle-même semble avoir besoin, pour resplendir, des ténèbres de l’ignorance. (…) Les forces nouvelles de la société réclament des hommes nouveaux, les ouvriers. Ils sont le produit des temps nouveaux, au même titre que les machines elles-mêmes. Aux signes qui déconcertent la bourgeoisie, l’aristocratie et les pauvres annonciateurs du déclin, nous reconnaissons la vieille taupe qui sait si vite travailler sous la terre, le digne pionnier – la révolution. »

« Pour opprimer une classe, il faut pouvoir lui garantir des conditions d’existence qui, au moins, lui permettent de vivre dans la servitude. (...) Il est donc manifeste que la bourgeoisie est incapable de remplir plus longtemps son rôle de classe dirigeante et d’imposer, à la société, comme loi régulatrice, les conditions d’existence de sa classe. Elle ne peut plus régner, parce qu’elle est incapable d’assurer l’existence de son esclave dans le cadre de son esclavage, parce qu’elle est obligée de le laisser déchoir au point de devoir le nourrir au lieu de se faire nourrir par lui. La société ne peut plus vivre sous sa domination, ce qui revient à dire que l’existence de la bourgeoisie n’est plus compatible avec celle de la société. »

« La véritable barrière de la production capitaliste, c’est le capital lui-même : le capital et sa mise en valeur par lui-même apparaissent comme point de départ et point final, moteur et fin de la production ; la production n’est qu’une production pour le capital et non l’inverse : les moyens de production ne sont pas de simples moyens de donner forme, en l’élargissant sans cesse, au processus de la vie au bénéfice de la société des producteurs. Les limites qui servent de cadre infranchissable à la conservation et la mise en valeur de la valeur-capital reposent sur l’expropriation et l’appauvrissement de la grande masse des producteurs ; elles entrent donc sans cesse en contradiction avec les méthodes de production que le capital doit employer nécessairement pour sa propre fin, et qui tendent à promouvoir un accroissement illimité de la production, un développement inconditionné des forces productives sociales du travail, à faire de la production une fin en soi. Le moyen développement inconditionné de la productivité sociale entre perpétuellement en conflit avec la fin limitée : mise en valeur du capital existant. Si donc le mode de production capitaliste est un moyen historique de développer la force productive matérielle et de créer le marché mondial correspondant, il représente en même temps une contradiction permanente entre cette tâche historique et les rapports de production sociaux qui lui correspondent. »


« Voici les résultats qui découlent, entre autres, de la conception de l’histoire, telle que nous l’avons développée : 1- A un certain degré de développement des forces productives, surgissent des forces de production et des moyens de communication tels que, dans les conditions existantes, ils ne font que provoquer des catastrophe. Ce ne sont plus alors des forces de production mais des forces de destruction (la machine et l’argent)… »

« Lors d’une prospérité générale, au cours de laquelle les forces productives de la société bourgeoise se développent avec toute la luxuriance possible dans les rapports sociaux bourgeois, il ne peut être question de véritable révolution. Celle-ci n’est possible qu’aux périodes où deux facteurs, les forces productives modernes et les formes bourgeoises de production, entrent en conflit les unes avec les autres… Une nouvelle révolution ne sera possible qu’à la suite d’une nouvelle crise : l’une est aussi certaine que l’autre. »


« Le capitalisme ne sera jamais aussi vulnérable que quand il atteindra son apogée. »


« La production du capitalisme engendre, tel une loi de la nature inexorable, sa propre négation. »

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