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Les meilleurs écrits athées - Huitième partie – L’Inde et le Pakistan, continent historique de l’athéisme

9 septembre 2018, 06:38

Alexandra David-Neel, qui signe ici Myrial, française devenue bouddhiste et ayant traversé le Tibet dans les années 1900, témoigne qu’avant l’introduction du Bouddhisme, les habitants du Tibet, gouvernés par un roi, ne pratiquaient aucune religion proprement dite mais seulement la sorcellerie.

« Fanatisme, dévotion, religiosité, sont des termes inexacts impuissants à définir le sentiment réel que décèlent la littérature et les mœurs du « Pays des Neiges »…. Avant l’introduction du Bouddhisme, les habitants du Thibet, gouvernés par un roi, ne pratiquaient aucune religion proprement dite. Des sorciers, du genre des shamans de la Sibérie, évoquaient les génies pour connaître l’avenir, conjuraient les démons afin de les empêcher de nuire et se livraient à toutes les pratiques de nécromancie généralement usitées parmi les anciennes populations de race jaune. ??? Ce qui lui tient à cœur, c’est la conquête des secrets magiques (les fameux « siddhis » dont il est tant question dans l’Inde) donnant à l’homme le pouvoir de commander à la matière sous toutes les formes qu’elle revêt : pierres brutes, nuages, animaux, impalpable éther, démons ou dieux. »

Puis le pouvoir des prêtres prit le pouvoir politique au Tibet :

« Les simples supérieurs de monastères, que l’imagination intéressée des moines avait transformés en idoles vivantes, ne tardèrent pas à jouir d’un prestige qui éclipsa celui des souverains du pays. En possession de la puissance morale, les Dalaï Lamas n’avaient qu’un pas à franchir pour s’emparer de la puissance matérielle. N’étaient-ils pas des dieux… la royauté ne leur revenait-elle pas de droit ?… La tentation était trop grande pour qu’ils pussent y résister. Dès lors, nombre de difficultés, sans cesse renaissantes, s’élevèrent entre les deux autorités thibétaines. Le Pouvoir laïque, représenté par le roi, lutta énergiquement contre les empiétements du Pouvoir religieux. La guerre civile éclata. Ce fut à ce moment que l’un des papes de Lhassa : Nga-vang-Lo-bgang Gyam-tso, pour brusquer l’issue des hostilités, appela à son aide les tribus mongoles disséminées sur les rives du lac Bleu. Le roi fut vaincu (en 1640) et les Mongols laissèrent le Dalaï Lama s’emparer de l’autorité souveraine qu’il exerce encore de nos jours. »

Le Lama en chef devint roi du Tibet…

« Le Dalaï Lama est effectivement considéré comme l’autocrate par excellence, non seulement souverain, mais possesseur, sans partage, du pays entier et de tout ce qu’il contient. Les productions naturelles du sol, tant végétales que minérales, les animaux sauvages aussi bien que le bétail, les marchandises diverses, les produits, quels qu’ils soient, du travail des habitants, et ces habitants eux-mêmes, enfin, passent pour appartenir, de droit, au Dalaï Lama. En principe, celui-ci peut, à son gré, disposer de tous ses sujets, leur enlever les richesses qu’ils ont acquises, diviser les familles, les transporter d’un lieu dans un autre et leur réclamer, aussi souvent qu’il le juge bon, tels impôts qu’il désire. Mais, il y a loin, très loin de la pratique à la théorie. Au lieu du despote que l’on se figure volontiers, l’idole vivante de Lhassa n’est, bien souvent, qu’un instrument inerte aux mains de son entourage. »

« Malgré son caractère tout à fait particulier, la Cour de Lhassa n’est pas le majeur sujet d’intérêt présenté par le « Pays des Neiges ». Ce qui mérite de retenir notre attention, c’est la mentalité, unique au monde, d’un peuple où la moitié, peut-être, de la population mâle appartient au sacerdoce. »

On notera qu’Alexandra David-Neel parle seulement de population mâle pour le sacerdoce bouddhiste.

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