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Quand les puissances occidentales ont soutenu, armé, financé et même organisé des bandes terroristes…

16 septembre 2018, 08:10

Lundi, l’émission de télévision publique néerlandaise Nieuwsuur (l’Heure des Nouvelles) a rapporté que le gouvernement néerlandais finançait un groupe djihadiste en Syrie, que les procureurs ont qualifié de « terroriste ».

L’affaire est une révélation dévastatrice du caractère criminel de la guerre pour le changement de régime menée par Washington et l’Union européenne (UE) en Syrie depuis 2011. Elle fait suite au scandale impliquant le conglomérat franco-suisse Lafarge, qui a financé les milices de l’État islamique en Irak et en Syrie qui ont mené des attaques terroristes en Europe.

Nieuwsuur a rapporté qu’Amsterdam avait fourni une « assistance non létale » à 22 groupes d’opposition djihadistes luttant contre les forces gouvernementales syriennes. Cela comprenait la fourniture d’uniformes et des véhicules de type pick-up à la milice « al-Jabhat al-Sham » dans le cadre d’un programme secret d’assistance aux groupes rebelles en Syrie de 2015 au début 2018.

Jusqu’à ce que l’affaire soit dévoilée, le ministère néerlandais des Affaires étrangères a affirmé ne soutenir que des « groupes modérés » en Syrie. Il a déclaré à la Tweede Kamer (Chambre des représentants néerlandaise) que les « groupes modérés » respectent le « droit humanitaire de la guerre », ne coopèrent pas avec les extrémistes et recherchent une « solution politique inclusive » pour la Syrie.

Cependant, un scandale a éclaté après le procès d’un Hollandais accusé d’avoir rejoint la milice al-Jabhat al-Sham en 2015. Les procureurs ont qualifié al-Jabhat al-Sham d’organisation terroriste, la qualifiant de groupe « salafiste et djihadiste » qui « s’efforce d’établir un califat » et insistant sur le fait qu’il ne pouvait être qualifié d’autre qu’une « organisation criminelle à but terroriste ».

Il s’est avéré cependant que les Pays-Bas faisaient partie d’une coalition de puissances de l’OTAN qui a financé al-Jabhat al-Sham, également connu sous le nom de : « Front du Levant », un groupe de défense des rebelles soutenus par la Turquie dans le nord de la Syrie. En 2016, Amnesty International a accusé le groupe d’avoir procédé à des exécutions sommaires et de créer des tribunaux chargés de faire respecter un code pénal strict basé sur l’islam.

Le scandale intervient alors que la tentative de l’OTAN pour imposer un changement de régime en Syrie risque une défaite militaire imminente. Le régime d’Assad, avec l’appui aérien de la Russie, s’empare des zones contrôlées par les rebelles et lance une nouvelle offensive à Idlib pour capturer les derniers bastions islamistes.

Quelques jours auparavant, le parlement néerlandais avait annoncé que le gouvernement avait décidé de mettre fin à son soutien aux groupes rebelles syriens, affirmant que cela ne fournissait pas les « résultats escomptés ». Une lettre du 7 septembre signée par les ministres des affaires étrangères et du commerce a déclaré : « La possibilité de changer rapidement la situation [en Syrie] est très faible ».

Il a révélé qu’Amsterdam avait dépensé 70 millions d’euros pour des projets dits de « stabilisation » destinés à soutenir les milices de l’opposition syrienne. Amsterdam a offert 25 millions d’euros à un fonds d’assistance « non létale », 12,5 millions d’euros aux Casques blancs et 15 millions d’euros au programme d’accès à la justice et à la sécurité communautaire (AJACS). La lettre du 7 septembre a reconnu que cet engagement avait cependant échoué, car les forces pro-gouvernementales syriennes sont au bord de la victoire.

Les médias russes ont indiqué que le programme de l’AJACS était impliqué dans le projet controversé de police syrienne libre, qui avait fait l’objet d’un documentaire de la BBC selon lequel « beaucoup de financements venant de Londres ont été confiés à des éléments djihadistes ».

Les prétentions « humanitaires » de la guerre sanglante de l’OTAN pour un changement de régime en Syrie se sont complètement effondrées. Alors qu’ils qualifiaient l’État islamiste de dangereuse milice et affirmaient qu’ils la combattaient dans le cadre d’une « guerre contre le terrorisme », les puissances de l’OTAN ont utilisé des organisations terroristes comme intermédiaires à l’étranger pour poursuivre leurs intérêts impérialistes et attiser la guerre au Moyen-Orient.

Ils ont compté sur les milices islamistes lors de la guerre de 2011 en Libye, puis en Syrie, travaillant avec des cheikhs pétroliers du golfe Persique tels que l’Arabie Saoudite pour injecter des milliards de dollars dans des réseaux terroristes islamistes. Ils ont recruté des dizaines de milliers de combattants d’Europe, du Moyen-Orient et d’Asie pour mener des raids ou des attentats dans les deux pays. En 2012, le Pentagone a désigné une de ces milices qui servaient d’intermédiaires, Al Nusra, comme groupe terroriste affilié à Al-Qaïda, bien qu’il ait continué à recevoir le soutien de l’OTAN.

Les révélations sorties aux Pays-Bas révèlent le caractère frauduleux des mesures de police imposées par les puissances européennes – comme l’état d’urgence en France, ou mettant Bruxelles en couvre-feu, ou mettant des forces armées dans les rues pour faire appliquer la loi au Royaume-Uni – après les attaques terroristes de l’État islamique. En fait, les mêmes gouvernements ont acheminé des quantités massives de fonds publics vers les réseaux terroristes qui ont mené les attaques.

Ces mesures de la police ne visaient pas à stopper le terrorisme, mais à supprimer l’opposition sociale croissante à la guerre et à l’austérité.

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