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Mort de la psychanalyse infantile, fin de l’hôpital de jour ? Est-on en train de casser l’accès des enfants aux traitements psychanalytiques ? Faut-il se contenter de la « première dame » pour soigner l’autisme ?

30 août 2017, 12:39

Je crois que la psychanalyse n’a jamais été socialement évaluée pour la pertinence de ses connaissances et l’efficacité de ses méthodes, mais toujours du point de vue de ses affinités idéologiques avec les valeurs d’une société. Dans la culture d’un 
capitalisme paternaliste, la psychanalyse a pu être adulée. Elle était considérée comme un savoir légitimant l’ordre social, avec notamment une vision du sujet responsable pour une bonne part de ce qui lui arrivait. Les théories sur un conflit entre la sexualité et la morale bourgeoise, le désir et la culpabilité, le rapport à l’autorité, entraient en résonance avec les rapports sociaux de production et leurs modes d’aliénation. Aujourd’hui, à l’heure du capitalisme financier, ce savoir «  tragique  » de la psychanalyse ne séduit plus les promoteurs de la religion intégriste du marché. Comme Pasolini l’avait montré, l’hédonisme de masse fait bon ménage avec une marchandisation généralisée de l’existence humaine. L’individu est un «  entrepreneur de lui-même  », poussé à la réactivité immédiate, aux relations liquides et jouissives sans égard pour le travail de la culture psychanalytique qui exige du temps, du sens et de l’histoire. De mon point de vue, c’est ce niveau idéologique qui explique aujourd’hui 
principalement ce désamour entre la psychanalyse et la nouvelle civilisation des mœurs. Les formes de savoir sont inséparables des pratiques sociales en vigueur à un moment donné, dans une société donnée.

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