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L’homme fort au pouvoir, l’Etat fort, un vieux mythe qui revient…

17 juillet 2017, 08:17

Parmi les mesures envisagées jusque là par le gouvernement, il y a l’imposition définitive de l’« inversion de la hiérarchie des normes », c’est-à-dire de la prépondérance des accords d’entreprise sur les conventions de branche et le code du travail. Cela donnera toute latitude à l’employeur pour flexibiliser et précariser l’emploi, exerçant un chantage permanent par la menace de l’emploi au cas où les travailleurs refuseraient des conditions pires que celles garanties par les branches et la législation du travail.

Une autre mesure est le « contrat de projet » qui est en fait un contrat d’intérimaire limité à la durée, déterminée par l’entreprise, d’une « mission » particulière sur le mode des contrats de chantier qui finissent avec la fin d’un chantier. Un tel contrat est destiné à remplacer le CDD (Contrat à durée déterminé), trop peu « flexible » du point de vue du patronat. Il remplacera aussi invariablement les CDI (Contrat à durée indéterminée) et signifiera pour les travailleurs une augmentation énorme de la précarité.

Le compte pénibilité sera jeté aux orties. Il permettait encore à certaines catégories de travailleurs au travail physiquement pénible et/ou dangereux, sous certaines conditions, de partir en retraite avant l’âge légalement requis, une mesure d’ailleurs systématiquement sabotée par le patronat qui en demandait la suppression. Le gouvernement Philippe a supprimé la moitié de ces conditions, lui enlevant le peu d’efficacité qu’il avait et scellant sa disparition.

Les ordonnances concernent aussi une baisse du plafonnement des indemnités accordée aux travailleurs en cas de licenciements « abusifs » contestés devant les prud’hommes. Ce que le gouvernement envisage est une baisse de moitié de l’indemnité maximum qui pouvait avoir un effet dissuasif pour le patron. Une forte réduction enlèverait toute efficacité aux prud’hommes et encouragerait fortement les employeurs à licencier.

Dans un geste destiné directement à encourager les fonds d’investissement à investir en France, on veut permettre les licenciements économiques au seul vu de difficultés d’une entreprise au niveau national ou européen au lieu de les prendre en compte globalement, comme jusque-là. Il suffira alors à toute société internationale de créer des difficultés artificielles dans ses entreprises en France pour justifier des licenciements. Cette mesure avait été retirée de la loi travail face aux manifestations l’an dernier.

L’intention du gouvernement Macron est de renforcer radicalement la déréglementation déjà massive introduite par la loi El Khomri du marché du travail, rendant les travailleurs entièrement « flexibles » pour les besoins du patronat et créant les conditions qui encourageront les fonds d’investissement contrôlés par les oligarchies financières dans le monde, y compris en France, qui recherchent le plus haut retour sur investissement possible, à investir en France. Il ouvre la porte à une extension massive de l’exploitation de la classe ouvrière dans le pays.

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