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Les idées d’Ilya Prigogine

8 décembre 2009, 17:46, par Robert Paris

Lu sur internet :

Les structures dissipatives

Introduisons deux gaz dans des contenants fermés reliés par un conduit. Ces gaz se mélangeront, comme l’eau versée dans un récipient finit par se stabiliser. Alors que la science classique voyait dans ces phénomènes le signe d’une évolution vers le désordre , Prigogine observe qu’en amenant certains systèmes chimiques loin de l’équilibre (en les chauffant), apparaissent des configurations inédites qui se maintiennent tant que le système est agité. Ce sont les « structures dissipatives », ainsi dénommées parce qu’elles consomment, ou « dissipent », l’énergie reçue. Les cas les plus spectaculaires rapportés par Prigogine sont l’instabilité de Bénard, une couche liquide chauffée qui finit par former des tourbillons générant des cellules régulières, et les oscillateurs chimiques, des systèmes qui, loin de l’équilibre, présentent des comportements rythmiques. Pour aider à imaginer ces structures dissipatives, Prigogine propose l’analogie de la ville. Comme la ville, en effet, la cellule et le comportement rythmique forment des structures caractéristiques. Et autant l’existence de la ville dépend de ses interactions - pour la main-d’œuvre, la nourriture, les matières premières, etc. - avec les banlieues et les campagnes environnantes, autant celle de la cellule et du comportement rythmique est liée à la modification du milieu ambiant.

Le rôle constructif du temps

En quoi les structures dissipatives sont-elles remarquables ? Ne constituent-elles pas des formes d’organisation omniprésentes dans la nature, comme le montrent, outre l’exemple de la ville, ceux de l’étoile, de la cellule ou du cerveau ? Sans doute sont-elles légion, mais leur caractère irréversible oblige à reconnaître un fait unanimement rejeté par la science classique, le rôle constructif du temps. En effet, alors que la physique newtonienne étudie des systèmes réversibles, ou « remontables » dans le temps, et considère comme purement subjective l’expérience de la durée , les phénomènes dissipatifs, eux, mettent à jour la dimension créative du temps en nous dévoilant une matière en train de s’organiser et dont aucune loi déterministe ne permet de rendre compte.

Un nouveau mode d’intelligibilité scientifique

Encore faut-il montrer comment est possible une science assumant ce rôle créateur du temps, c’est-à-dire capable d’expliquer les phénomènes d’auto-organisation, l’aléatoire et le chaotique. Prigogine pense pouvoir construire cette science en substituant à l’idéal de certitude de la physique classique un nouveau mode d’intelligibilité scientifique fondé sur la notion de probabilité.

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