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On prend les mêmes trompeurs et on recommence ?

23 mai 2017, 09:03

Face à la lutte des salariés de GM&S, Le Maire a obtenu un sursis avec le soutien des syndicats, car il craint que le conflit des travailleurs de l’équipementier automobile avec les constructeurs comme PSA et Renault ne se développe en un mouvement plus large. Le gouvernement Macron est très faible et impopulaire. Il a été élu alors qu’un Français sur trois a voté nul ou s’est abstenu. Bruno Le Maire ne voulait pas risquer un mouvement des travailleurs plus large contre les licenciements alors que le gouvernement assure l’intérim en attendant les législatives de juin.

Toutefois, cette victoire partielle ne doit obscurcir ni le caractère fondamentalement réactionnaire du nouveau gouvernement Macron, ni la défaillance des syndicats, qui ont totalement isolé la lutte des travailleurs de GM&S.

Le gouvernement Macron se prépare à mener une contre-révolution sociale avec la participation des syndicats pour la réforme du Code du Travail, que l’exécutif imposera par ordonnances, sans passer par le parlement. C’est une offensive sans merci contre l’emploi.

Cette réforme prévoit l’instauration d’un plafond et d’un plancher pour les indemnités prud’homales pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, ce qui veut dire faciliter les licenciements et la suspension des allocations en cas de refus de 2 emplois décents (selon des critères de salaire et de qualification) ou si l’intensité de la recherche d’emploi est insuffisante.

Les syndicats qui ont soutenu Macron au second tour de la présidentielle feront partie des négociations pour la réforme du Code du Travail, qui ira plus loin que la loi El Khomri. Le rapport de France Stratégie remis au Premier ministre le 5 mai dernier « considère qu’il serait souhaitable qu’avant le lancement des travaux le Gouvernement consulte tout d’abord les partenaires sociaux sur les réformes importantes qu’il souhaite réaliser sur les sujets relatifs au Code du travail, ainsi que sur les objectifs et la nature des travaux qu’il entend confier à cette commission. »

Plus largement, la bourgeoisie ne pardonne pas l’opposition de la classe ouvrière comme l’avait noté le négociateur pour GM&S Industry : « Ce qui leur est reproché, c’est un mouvement social qui avait conduit au blocage de l’approvisionnement il y a plusieurs années, ainsi que la défaillance des deux derniers repreneurs ».

Dès que le gouvernement qui sera avec Macron sera stabilisé après les élections législatives, il voudra lancer l’offensive contre les travailleurs pour rendre l’économie française plus compétitive.

La défense des travailleurs de GM&S nécessite l’élargissement de la lutte aux travailleurs des autres branches pour préparer un mouvement politique contre les licenciements de masse que prépare Macron et la bourgeoisie dans son ensemble. Le rôle des syndicats, comme le démontre entre autres le cas de GM&S, sera de temporiser le plus possible et puis d’engager les luttes sous les conditions les plus défavorables, en les isolant, afin de ne pas trop déstabiliser Macron.

Les travailleurs ne pourront remporter aucune victoire réelle sans ôter le contrôle de leurs luttes aux appareils syndicaux et lutter indépendamment de tous les partis et organisations liées au PS et à Macron. Pour cela il faut que les travailleurs rompent avec les syndicats qui font partie prenante de la politique d’attaques contre les acquis sociaux et les emplois des travailleurs, et qu’ils luttent sur un programme révolutionnaire, internationaliste et socialiste.

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