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Chronologie des révolutions bourgeoises et populaires en Europe

1er août 2010, 21:21, par Robert

La bataille de Roosebeke : l’armée de la noblesse française écrasait l’armée bourgeoise et populaire flamande ( novembre 1382), prenant sa revanche sur la bataille de Courtrai

Louis de Male, comte de Flandre, est en butte à la révolte des tisserands gantois depuis 1379. Forcé de se retrancher à Lille après l’attaque de Bruges menée par Philippe van Artevelde, il doit faire appel à son gendre Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, pour le soutenir. Ce dernier, qui sait devoir hériter du comté à la mort de Louis, convainc facilement le jeune Charles VI, dont il est l’oncle et le tuteur, d’organiser une expédition en Flandre.
En novembre 1382, l’ost français est rassemblé à Arras. Le connétable Olivier de Clisson se voit adjoindre les maréchaux de France Louis de Sancerre et Mouton de Blainville, accompagnés de troupes de Bretons et de Normands. À la fin du mois, l’armée arrive sur les lieux de la rencontre. les Français comptent environ 16 000 hommes. À Gand, Philippe van Artevelde décrète la mobilisation générale et rassemble une troupe de miliciens flamands dont l’effectif est estimé à 40 000 hommes.
La nuit précédant la bataille, chacune des deux armées campe non loin de Roosebeke. Les combattants flamands sont disposés en rangs serrés sur le Mont d’Or, d’une hauteur de 50 mètres. Dans le camp den face, au centre du dispositif français, se trouvent la piétaille et des chevaliers sans leur destrier. Sur les flancs, des troupes légères et des chevaliers à cheval. Charles VI est entouré de la fine fleur de la chevalerie française dont son écuyer Colard de Tanques.
Le matin du combat, une épaisse brume d’automne recouvre le champ de bataille et le camp de chacune des deux armées. Philippe van Artevelde décide de miser sur le difficile environnement climatique. Les troupes flamandes progressent ainsi dans la brume épaisse, se donnant le bras pour ne pas s’égarer dans ce frimas et ne faisant qu’un seul corps. Mais la brume se dissipe brusquement, au moment où Pierre de Villiers, porte-étendard de Charles VI, lève l’oriflamme du royaume de France, étendard rouge semé de flammes d’or. Tandis que L’armée française reste immobile, les Flamands continuent d’avancer face au soleil. L’ordre d’attaque est donné, les canons flamands crachent leurs boulets, 60 archers anglais et des arbalétriers commencent à tirer. Vient alors le tour du combat au corps à corps. L’infanterie française se jette dans la bataille, le cliquetis des épées résonne dans l’épouvantable vacarme produit par les bombardes, les ribaudequins et les cris des combattants. Charles VI est maintenu éloigné de la bataille. La puissante artillerie flamande fait reculer l’avant-garde commandée par Louis de Sancerre et l’armée du souverain français. Le centre de l’armée française est submergé par les troupes flamandes mais les combattants placés sur les flancs fondent sur les Flamands et les encerclent. Les Français exercent alors une forte pression sur leurs adversaires. Cernés de toutes parts, les Flamands tombent et se piétinent.
La victoire appartient à l’armée française, les Flamands subissant une lourde défaite. Pourchassés par les Français, fatigués, éreintés et manquant de lucidité après cette dure bataille, les Flamands qui ne peuvent s’échapper de la mêlée s’égarent dans les roseaux et les marécages où beaucoup périssent noyés. Près de 26 000 cadavres jonchent le champ de bataille, et Philippe van Artevelde, trouvé mort dans un fossé, est pendu à un gibet ou à un arbre. A cette occasion, les Français récupèrent les éperons perdus lors de la bataille de Courtrai et les exposeront à leur retour à Paris dans la basilique Saint-Denis.

C’était déjà ... la guerre de classe sans merci !

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