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Après Trump, Le Pen ?

26 avril 2017, 07:57

Depuis plusieurs années, les médias français débordaient de reportages sur la « dédiabolisation » du Front national (FN). On mettait également l’accent sur le remplacement du fondateur du parti Jean-Marie Le Pen, négationniste et ex-lieutenant d’une unité de parachutistes tortionnaires en Indochine et en Algérie, par sa fille Marine Le Pen.

À quelques jours des élections, alors qu’elle est en bonne position pour accéder au second tour, Marine Le Pen inverse cette tendance, pour se référer directement aux fondamenttaux de son parti : l’agitation contre les immigrés et la référence au régime fasciste de Pétain.

Elle a déclaré lors d’un meeting à Paris lundi soir qu’elle souhaite « un moratoire sur toute l’immigration légale » de plusieurs semaines, qualifiant l’immigration de « délire » et exprimant le souhait d’établir un solde de zéro entre les entrées et les sorties d’immigrants. Elle a également parlé de « conditions beaucoup plus drastiques » qu’elle souhaite appliquer à l’immigration.

Jusqu’en 2015, son programme mentionnait un objectif de seulement 10 000 entrées d’immigrants par an (au lieu de 200 000). Dans l’objectif des présidentielles, le parti s’était ensuite contenté de réclamer un « solde migratoire » de 10 000.

L’autre point d’ancrage politique du FN, c’est la référence au régime fasciste du maréchal Pétain. À la fondation du parti en 1972, le FN était déjà la vitrine électorale du groupe néofasciste Ordre nouveau. Le terme « ordre nouveau » était tiré du premier grand discours politique de Pétain après son arrivée au pouvoir en 1940.

Dans le cadre de la « dédiabolisation » Marine Le Pen avait qualifié en 2011 les chambres à gaz de « summum de la barbarie ». Puis, elle avait accepté l’exclusion de son père en 2015 afin de se positionner en parti de gouvernement bourgeois crédible, décision approuvée par 53 pour cent des adhérents du parti, notamment des adhérents récents.

Elle est revenue sur cette orientation plus présentable lors d’une déclaration sur la rafle du Vélodrome d’Hiver (Vél d’Hiv) en 1942, affirmant que « la France n’est pas responsable du Vél’ d’Hiv ». Auparavant, elle s’était déjà plainte qu’une trop grande place était accordée à la collaboration dans les programmes d’enseignement de l’Histoire.

Avec ces provocations, Le Pen lance un appel aux éléments les plus réactionnaires de son camp, dans le contexte d’une crise sérieuse de sa stratégie électorale. Le

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