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Hitler et l’Eglise catholique

10 février 2018, 08:45, par Robert Paris

Lors du Consistoire réservé aux cardinaux, qui se tint le 13 mars 1933, dans l’allocution papale "Iterum vos", le pape déclarait :

"Hitler est le premier et le seul homme d’Etat à avoir depuis condamné et combattu le communisme".

Le 7 mars 1933, lors d’une audience à l’ambassadeur de France Charles Roux, Pie XI avoua clairement : "J’ai modifié mon opinion sur Hitler à la suite du langage qu’il a tenu ces jours-ci sur le communisme. C’est la première fois, il faut bien le dire, que s’élève une voix de gouvernement pour dénoncer le bolchevisme en termes aussi catégoriques, et se joindre à la voix du pape."

Lors du vote des pleins pouvoirs à Hitler, Mgr Kaas déclare : "…Nous tendons en cette heure la main à tous, nous la tendons même aux adversaires d’hier, pour assurer la continuation de l’œuvre de salut national pour accélérer la restauration de l’ordre et du droit dans la vie de l’État, pour opposer une digue solide aux développements chaotiques. […] Quant à certains points essentiels concernant la vie de l’État, le droit et la culture allemands, tenant compte des discussions menées avec le gouvernement et nombre de déclarations positives que vous avez faites, Monsieur le Chancelier, nous nous sentons permis - je le constate ici publiquement et avec satisfaction - de porter un jugement différent sur toute une série d’objections réelles ou virtuelles à propos de la volonté du gouvernement d’élargir ses pouvoirs exceptionnels et d’en étendre la durée. […] …le parti du centre allemand vote pour des pouvoirs exceptionnels"

Cardinal Faulhaber : "…Qu’on veuille bien se rappeler la parole du Saint-Siège qui, lors d’un consistoire, sans en donner le nom, a désigné Hitler face au monde entier comme l’homme d’État qui le premier, après le Saint-Père, a élevé la voix contre le bolchevisme".

La conférence épiscopale de Fulda du 28 mars entérina le ralliement engageant désormais tous les évêques : " Il faut actuellement reconnaître que le représentant suprême du gouvernement du Reich, en même temps chef reconnu de ce mouvement, a fait des déclarations publiques et solennelles qui tiennent compte de l’inviolabilité de la doctrine de la foi catholique et des missions et des droits immuables de l’Église et dans lesquelles le gouvernement du Reich assure expressément que les traités d’État conclus entre l’Église et certains pays allemands conserveront leur vigueur.
Sans abroger la condamnation de certaines erreurs religieuses et morales incluses dans ses déclarations précédentes, l’épiscopat croit pouvoir exprimer sa confiance si bien que les susdites interdictions et avertissements généraux ne devront plus être considérés comme nécessaires.Le chrétien catholique, pour qui la voix de l’Église est sacrée, n’a pas besoin, même au moment présent, d’être spécialement exhorté à la loyauté envers l’autorité légitime (c’est nous qui mettons en gras) et à l’accomplissement consciencieux des devoirs civils en rejetant par principe toute conduite illégale et révolutionnaire…"

Le 20 juillet 1933, le cardinal Pacelli, futur Pie XII, signe un accord avec Hitler !!

L’article 14 du concordat disposait : « Les nominations d’archevêques, d’évêques et toute autre nomination ne deviendront définitives que lorsque le représentant du Reich aura donné son accord pour ce qui est de savoir si ces nominations ne présentent pas d’inconvénients au point de vue politique générale ».
« La conclusion du concordat me paraît apporter la garantie suffisante que les citoyens du Reich de confession catholique se mettront dorénavant sans réserve au service du nouvel État national-socialiste. » déclarera Adolf Hitler

Quant au seul texte de dénonciation du nazisme par la papauté, l’encyclique Mit brennender Sorge, elle était destinée à être diffusée en Allemagne et le fut tellement que les nazis n’en ont pas eu connaissance !!! Elle se plaignait d’abord et avant tout des manquements des nazis à leurs obligations envers l’Eglise et seulement en deuxième du racisme du régime. Pas un mot des camps de concentration !!!

Lors du Noël 1941, le pape se contente de parler de « l’oppression, ouverte ou dissimulée, des particularités culturelles et linguistiques », ce que certains estiment être une dénonciation des camps de la mort !!!

Lors de son intervention de Noël 1942, le pape Pie XII ne mentionne toujours pas explicitement les camps et ne le fera jamais !!!

L’ambassadeur de l’État français au Vatican, Léon Bérard, s’inquiète de l’avis du Vatican sur le statut des Juifs promulgué par le régime de Vichy en octobre 1940. Le secrétariat d’État du Vatican lui confirme que la papauté ne s’y oppose pas.

Pour la Croatie, en avril 1941, Pie XII accorde une audience à Ante Pavelić, le nouveau dictateur croate. Cette entrevue provoque une note du Foreign office britannique qui décrit Pie XII comme « le plus grand couard de l’époque ».

Dans une allocution prononcée le 29 juin , Pie XII, faisant allusion aux avancées de l’armée allemande en Russie , parle d’un « courage généreux au service de la défense des fondements de la civilisation chrétienne » et affirme « une espérance assurée de son triomphe ».

En octobre, Harold Tittman, délégué américain au Vatican demande au pape de condamner les atrocités commises contre les Juifs ; la réponse du pape fait état de son souhait de rester « neutre »…

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