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Le tournant d’extrême droite de la bourgeoisie turque

18 août 2018, 08:34

Washington mène sadiquement une guerre commerciale avec la Turquie, même si l’effondrement financier déchire son économie. Les prix des produits de première nécessité doublent ou triplent à mesure que la lire turque s’effondre, mais les banques et le gouvernement Erdogan annoncent néanmoins des mesures visant à attaquer davantage les travailleurs.

Le ministre turc des Finances, Berat Albayrak, a annoncé jeudi, lors d’une conférence téléphonique avec 6.000 investisseurs internationaux, son intention d’imposer des réductions budgétaires de 10 à 30 % à tous les ministères.

Même si Erdogan a prétendu qu’il mène une « guerre nationale pour l’indépendance » contre l’administration Trump, il est évident que cette guerre cible principalement les travailleurs. Albayrak s’est engagé à ne pas imposer de contrôles de capitaux afin de rassurer l’aristocratie financière en montrant qu’Erdogan ne prendra aucune mesure menaçant ses intérêts. Tandis que certaines rumeurs laissent croire que la Turquie pourrait se tourner vers un plan de sauvetage du Fonds monétaire international (FMI), qui serait fondé sur les « réformes structurelles » et l’austérité du FMI, il a indiqué que la Turquie avait établi « des contacts normaux » avec le FMI.

Les engagements d’Albayrak n’ont cependant pas réussi à satisfaire les banques. Le Financial Times de Londres, la voix du capital financier européen, a déclaré qu’il « ne parvenait pas à annoncer d’autres plans que les stratèges ont jugés essentiels pour stabiliser durablement l’économie. Les analystes estiment qu’il faudra une forte hausse des taux d’intérêt pour mettre un terme à la hausse de l’inflation qui devrait s’aggraver cette année, mais le président Recep Tayyip Erdogan s’oppose depuis longtemps aux taux d’intérêt élevés. »

Avec des taux d’intérêt à 17,75 % et une inflation à 16 % dans le contexte de la chute de la lire, la presse financière réclame une hausse des taux d’intérêt pour stimuler les profits des investisseurs et réduire les emplois.

« La Turquie doit augmenter ses taux de 5 ou 10 points de pourcentage pour atteindre quelque 25 % afin de créer un “vrai” taux d’intérêt au-dessus du taux d’inflation », a écrit Business Insider-Germany. « L’inconvénient, bien sûr, est que la réduction des liquidités en circulation entraînerait également une augmentation du chômage... »

Une décennie après le krach de Wall Street en 2008, les conflits économiques et militaires du capitalisme mondial sont encore plus difficiles à résoudre. Il y a le danger croissant d’un krach en Turquie qui pourrait propager l’instabilité financière sur les marchés des changes à l’échelle mondiale et provoquer la propagation rapide de la guerre au Moyen-Orient, notamment en Irak et en Syrie et aussi les menaces de guerre des États-Unis contre l’Iran. La seule voie progressiste à suivre est la lutte des classes.

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