Accueil > ... > Forum 40167

Qui a tué le peuple des Inuit de l’Arctique ?

10 novembre 2017, 16:32

Le 9 novembre 2017 restera peut-être comme le jour où la Chine a achevé de mettre la main sur une gigantesque région du monde, certes déserte mais riche de ressources : l’Arctique.
C’est la conviction du spécialiste des mondes polaires Mikaa Mered, après l’annonce, en marge de la visite de Donald Trump à Pékin, d’un gigantesque projet d’investissement chinois dans le gaz naturel terrestre d’Alaska :

"C’est une nouvelle absolument majeure. D’un montant de 43 milliards, c’est le plus gros investissement jamais conçu dans la région polaire, toutes industries confondues."
Le chercheur n’a désormais plus de doutes : "les Chinois sont désormais maîtres de l’Arctique", dit-il.

"Ils étaient présents dans des projets d’infrastructures minières au Canada, ils ont investi dans les deux grands projets gaziers en Russie, leurs relations se réchauffent avec la Norvège. On pensait qu’ils auraient du mal à prendre pied aux Etats-Unis, à cause des positions prises par Trump à leur égard. Et finalement, comme on le voit avec l’annonce de ce deal, ils y parviennent…"

Donald Trump s’est laissé convaincre par le gouverneur Bill Walker et les élus de l’Alaska, pour la plupart républicains. Depuis la baisse des prix du pétrole, l’économie et les finances de cet Etat souffrent, et ce projet "AlaskaLNG" est considéré comme la planche de salut. Il s’agit de transporter et liquéfier du gaz de North Slope, au nord de l’Alaska : le projet comporte un gazoduc de 1.288 km, une usine de traitement de gaz, des stations de compression, et un terminal à Nikiski, au sud d’Anchorage.
Le projet avait été mis en route en 2014, avec comme partenaires initiaux ExxonMobile, TransCanada, BP, ConocoPhillips. Mais avec la baisse des prix des hydrocarbures, ces opérateurs ont été refroidis (hum) et l’an dernier, ils se sont tous retirés. Il faut dire qu’un cabinet d’analyse très respecté, Wood Mackenzie, avait considéré dans un rapport qu’AlaskaLNG était "l’un des projets les moins compétitifs" dans le secteur gazier.

Pour la Chine, qui travaille toujours à très très long terme, la rentabilité immédiate n’est pas le souci principal. C’est donc un consortium de trois groupes chinois qui va reprendre en main l’affaire : l’industriel China Petrochemical Corp (ou "Sinopec"), le fonds souverain CIC et la banque d’Etat Bank of China. Pékin, qui cherche à minimiser le recours au charbon afin de "décarboner" son énergie, entend importer une partie du gaz alaskan.

Pour les Etats-Unis, s’ouvre donc la double perspective de créations d’emplois (on parle de 12.000 jobs) et d’une réduction de 10 milliards de dollars du déficit commercial avec la Chine - il était de 350 milliards l’an dernier. On le voit, la situation très tendue de la Corée du Nord n’est pas la seule raison pour laquelle Donald Trump a mis sous son mouchoir sa rhétorique anti-chinoise. Des arguments plus sonnants et trébuchants ont joué.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.