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Comment la bourgeoisie apprécie la nouvelle CGT

13 avril 2009, 15:03, par Max

Comment y voir clair derrière la loi de représentativité des syndicats ?
Sortant de la période du syndicat réformiste influent sur les luttes, de la fin des années 30, jusqu’au début des années 80, la bourgeoisie est confrontée à un double problème concernant la tactique par rapport aux syndicats : anticiper les débordements des syndicats par des salariés s’organisant eux mêmes, et celui de s’assurer que les syndicats représentent nationalement l’alternative la plus visible à la crise économique et sociale.
Mais revenons à la période précédente, celle ou les syndicats sont capables d’arrêter rapidement une grève générale :
Cette période est souvent regrètée par le milieu syndical et de gauche (et d’E.G.) au nom de luttes plus nombreuses et plus déterminées ou les solidarités étaient plus présentes. En réalité, les problèmes sont posés de façon assez morales, mais pas politiques.
Que s’est il passé depuis "la grève , l’arme des trusts "de Thorez en 1945 à "on ne peut pas transposer la grève aux Antilles à la métropole" en 2009.
Econmiquement, la situation est passée par la pénurie d’après guerre, au développement rapide de l’industrie, et donc à un régime "favorable" aux revendications salariales jusqu’à la fin des années 70.
A partir des années 80, c’est le blocage des salaires avec le début des licenciements massifs. Les répercussions de la crise de 73 et la réponse politique à mai 68.
Dans ce contexte et depuis 25ans, il n’y a plus de place pour le modèle réformiste. Les ouvriers ont d’ailleurs quitté le navire syndical qui coulait : les patrons n’ont plus intérets à céder aux pressions isolés et aux corporatismes. Les vieux réflexes de l’aristocratie ouvrière qui avait rabaché et démontré que la lutte secteur par secteur pouvait rapportée, ces réflexes s’opposaient maintenant au changement économique : montée du chomage, concurrence accrue entre salariés, division et précarité pour les travailleurs, la classe ouvrière subissait à nouveau l’atomisation et la peur de la misère.
Dans ce nouveau monde, les travailleurs syndiqués sont rares et souvent plus par intérêt perso (l’attaque individuel des patrons pousse les gens vers des "avocats" d’entreprise").
Pourtant la mentalité change aussi : des professionnels (P1, P2, P3) sont écoeurés par la dégradation de l’ambiance dans les boites, l’aggressivité patronale, le mépris du travail par la hierarchie, le mépris de leur statut, le mépris de leur enfant qui n’ont pas de boulot ou des ptit boulot, la baisse de leur revenu suite à une réembauche à 50ans.
Tout cela détourne ces prof. des syndicats qui ont fait la pub de l’entreprise idéale, avec des acquis etc...
Ces prof. ne digèrent pas le mensonge, ne le comprennent pas car aucun militant ne s’en préoccupe. La plupart des révolut cherche à restaurer un passé révolu, une gloire passée des orga ouvrière.
Ces derniers révolut. vivent dans le passé, pas de celui de Marx ou Trotsky, mais celui du PC et de la CGT qui pouvaient cracher au visage d’un chef pendant que son syndicat signait des accords de fin de grève.
Alors la coupure entre les syndicats et les travailleurs s’est installée au point de faire peur aux patrons.
Car les patrons associent les syndicats à la cogestion depuis longtemps, et renforcent 2 idées : le rapport de force comme la grève n’est pas la solution, l’interlocuteur entre direction et travailleurs est plus que jamais le syndicat.
Mais cet état de fait, qui a de l’influence parmi une fraction des prolo, est contesté par de plus en plus de travailleurs.
De fait les prolo, se retrouvent majoritairement en direct face à des patrons car les syndicats n’ont même plus le service minimum des délégués qui passaient dans les ateliers. Souvent la contestation des salariés n’a plus d’intermédiaire : refus d’heure sup., refus d’obtempérer à un ordre, pause sauvage, sabotage du travail, jeux au travail, discussion dans les coins, esprit d’équipe tourné en ridicule, pas de faux respect entre ancien et jeune .
Les travailleurs se moquent de l’entreprise, ce n’est pas leur vie, ni leur passion, ils ne défendent pas Renault, Psa, disney ou la sncf en soi. Souvent les arguments du type si l’entreprise va, tout va, sont de plus en plus suspicieux, tout simplement car cela n’empêche pas les bas salaires et la précarité.
La crise permanente a modelé des rapports patrons / ouvriers dépouillés de beaucoup d’illusion.
En même temps, les orga ont abandonnées des perspectives collectives, sous prétexte de déception (fin de l’URSS)et de désertion (dans des entreprises de 2000, on est content quand 5 ou 10 travailleurs se réunissent).
Et la bourgeoisie n’a donc plus beaucoup de garantie de stabilité sociale, car le système a détruit ce qui l’a sauvé à chaque crise : la croyance des prolo dans le réformisme pour s’en sortir.
Evidemment, en détruisant cette croyance, d’autres idées sont passées à la trappe car la transmission de cette culture propre aux travailleurs a été rompue en partie.
Mais on a rompu avec des idées qui en entravaient d’autres : le stalinisme qui végétait sur le communisme par exemple.

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