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Les "bizarreries" de l’état d’urgence en France

19 décembre 2015, 07:58

L’Etat pourra, sans qu’aucune décision de justice soit nécessaire, mener des perquisitions et des assignations à résidence en masse. Ceci constitue un avertissement que la classe ouvrière est la première visée par le dispositif créé par l’état d’urgence.

Plusieurs cas révélés par la presse donnent une idée des actions à grande échelle de la police.

Mickaël L, auto-entrepreneur dans le secteur du nettoyage industriel, a été suspecté d’appartenir à « un réseau terroriste et salafiste ». Le 15 novembre, il a reçu un coup de téléphone d’un ami qui venait d’être perquisitionné par le RAID et la BRI, et qui lui a annoncé qu’il était recherché par la police. Selon Mickaël, cet ami « que je connais assez bien ... avait été concerné par l’affaire Mohamed Merah ». Mickaël s’est donc rendu au commissariat de Toulouse et s’est vu immédiatement notifier son assignation à résidence.

Dès le lendemain de la notification de son assignation, il s’est rendu au commissariat de Blagnac. Aux policiers, il dévoile un énorme tatouage sur son bras droit représentant une main tenant un chapelet. « Je suis catholique pratiquant. Le tatouage, je l’ai depuis environ quatre mois. Je suis même allé à Lourdes avec mes enfants il y a trois semaines. J’adore visiter les églises et j’y vais souvent avec les gamins pour leur montrer. » Finalement auditionné le 24 novembre, il passe seulement une demi-heure au commissariat.

A la sortie du commissariat en compagnie d’un journaliste du Monde qui l’avait interviewé, le 4 décembre, il rencontre un policier qui l’a reconnu et lui dit : « C’est le bordel entre les services. La DGSI nous envoie des dossiers comme on les jette à la poubelle. Je comprends votre désarroi. ».

La Voix du Nord rapporte l’histoire d’un jeune homme, Sophiane, dont le père de 67 ans a été « plaqué au sol » le 17 novembre, à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) « après avoir découvert que des policiers avaient défoncé la porte de son appartement, en l’absence de tout occupant ». Il a ensuite été placé en garde à vue. La police a fouillé l’appartement de fond en comble. Le tout parce que son fils avait été soupçonné d’avoir pris, la veille, des photos à la préfecture de police d’Arras où il avait été pour une démarche administrative.

Sur la base des données en masse récoltées par les services de renseignement, la police monte des actions de masse que l’on n’avait plus connues en France métropolitaine depuis le régime de Vichy.

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