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Connaissez-vous Francis Bacon alias Shakespeare ? - Do you know that Shakespeare was Francis Bacon ?

13 mars 2018, 05:48, par Robert Paris

Tout d’abord, ce personnage réel n’a rien d’un homme capable de telles prouesses intellectuelles. Ce petit-bourgeois assez peu fortuné d’une petite ville de province ne l’a quasiment jamais quittée, dont les enfants ne savent ni lire ni écrire, ne connaît rien de l’Angleterre et encore moins du monde, rien de la Cour royale anglaise et français qu’il décrit pourtant dans ses pièces de théâtre aussi bien que les Flandres et la Bohême, et où aurait-il pu prendre une telle connaissance sur tous les milieux qui sont décrits dans ses pièces ? Pourquoi, d’un seul coup cet auteur de théâtre se tait et cesse d’écrire et pourquoi Francis Bacon n’écrit rien de grand tant que Shakespeare écrit et se met à écrire de grands ouvrages de science et de philosophie dès que Shakespeare arrête d’écrire ? Sinon parce que Francis Bacon et le véritable écrivain Shakespeare sont un seul et même homme !!!

La pièce de théâtre « Richard III » de Shakespeare se conclue ainsi sur une réconciliation des deux partis de la noblesse anglaise, les « deux roses » :

« Richmond : - Qu’on enterre les morts comme il sied à leur naissance ! Qu’on proclame une amnistie aux soldats fugitifs qui reviendront à nous en toute soumission ! Et ensuite, comme nous en avons fait le serment, nous unirons la rose blanche à la rose rouge. Que le ciel, si longtemps assombri par leur inimitié, sourie à leur heureuse alliance ! Y a-t-il un traître qui m’entende et ne dise pas amen ? L’Angleterre, longtemps folle, se déchirait elle-même ; le frère versait en aveugle le sang de son frère ; le père furieux égorgeait son propre fils, et le fils, par représailles, devenait le boucher de son père : tous ainsi divisés par les terribles divisions d’York et de Lancastre. Oh ! maintenant que Richmond et Elisabeth, les vrais héritiers de chaque maison royale, s’unissent par un heureux décret du Seigneur ; et puissent leurs successeurs, si c’est ta volonté, ô Dieu ! enrichir les temps à venir de la paix au visage serein, de la riante abondance et des beaux jours de la prospérité ! Gracieux Seigneur, émousse la lame des traîtres qui voudraient ramener ces jours funèbres et faire pleurer des flots de sang par la pauvre Angleterre ! Qu’ils cessent de vivre et de goûter les fruits de cette terre, ceux qui voudraient par la trahison la blesser dans son repos ! Enfin nos plaies civiles sont fermées, et la paix renaît. Dieu veuille qu’elle vive ici longtemps ! »

Nous avons là exactement la proclamation de la reine Elisabeth, face aux conflits entre les deux camps de son époque, les protestants radicaux et les jacobites. C’est sa manière aussi de casser sa sœur Marie, adepte des jacobites ou catholiques papistes radicaux.

Quelle que soit la capacité de Shakespeare à décrire les cours royales étrangères, il vise surtout à discuter des problèmes politiques de l’Angleterre. Son « il y a quelque chose de pourri au royaume de Danemark » dans « Hamlet » vise certainement bien plus des situations nationales qu’étrangères.

Hamlet applique finalement la philosophie de Francis Bacon :

“Celui qui rend violence pour violence ne viole que la loi, et non l’homme.”

Ou encore

“Avoir pitié de son ennemi, c’est être sans pitié pour soi-même.”

Que veut dire Shakespeare par le saisissant « Etre ou ne pas être » qu’il place dans la bouche d’Hamlet, celui dont le père, roi, a été assassiné par son propre frère pour lui prendre le pouvoir ?

Tout d’abord, Hamlet est tout entier une dénonciation de la violence, des mœurs détestables de la société et de son pouvoir, sans cesse acquis à coups de crimes et de trahisons… Peu avant son « Etre ou ne pas être », Hamlet déclare :

« Le monde est une vaste prison, dans laquelle il y a beaucoup de cellules, de cachots et de donjons. »

« Notre époque est détraquée. Maudite fatalité, que je sois jamais né pour la remettre en ordre ! Eh bien ! Allons-y ! Partons ! »

En ce sens, « être », c’est se révolter, c’est se battre, c’est trouver cette force en soi, c’est cesser de se contenter d’exister passivement…

La déclaration « Etre ou ne pas être » doit être lue en ce sens :

« Etre ou ne pas être, c’est là la question. Y a-t-il plus de noblesse d’âme à subir la fronde et les flèches de la fortune outrageante, ou bien à s’armer contre une mer de douleurs et à l’arrêter par une révolte ?... Qui, en effet, voudrait supporter les flagellations et les dédains du monde, l’injure de l’oppresseur, l’humiliation de la pauvreté, les angoisses de l’amour méprisé, les lenteurs de la loi, l’insolence du pouvoir, et les rebuffades que le mérite résigné reçoit d’hommes indignes, s’il pouvait en être quitte d’un coup de couteau ? Qui voudrait porter ces fardeaux, grogner et suer sous une vie accablante, si la crainte de quelque chose après la mort, de cette région inexplorée, d’où nul voyageur ne revient, ne troublait la volonté, et ne nous faisait supporter les maux que nous avons par peur de nous lancer dans ceux que nous ne connaissons pas ? Ainsi la conscience fait de nous tous des lâches ; ainsi les couleurs natives de la résolution blêmissent sous les pâles reflets de la pensée ; ainsi les entreprises les plus énergiques et les plus importantes se détournent de leur cours, à cette idée, et perdent le nom d’action… »

Bien des gens y voient une question existentielle (la vie vaut-elle d’être vécue, comme être soi-même, qui suis-je et autres) alors que Shakespeare pose la question de l’action, de réaliser une révolte, d’aller au bout de ses propres idées, de sa propre révolte

Faut-il abandonner les grandes actions par faiblesse, par manque de courage, par défaut de conscience ? Bacon-Shakespeare y a répondu : non !

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