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Les conseils ouvriers et la révolution en Allemagne

27 novembre 2017, 06:44

Le KAPD (gauche communiste) écrivait :
LIGNES DIRECTRICES SUR LA NATURE ET LES TACHES
DES COMITES D’ACTION REVOLUTIONNAIRES

I.
L’intensification des antagonismes de classe comme résultat de l’effondrement économique place le prolétariat toujours plus devant la question d’une confrontation ouverte avec la société capitaliste ou d’une chute continuelle dans une misère toujours plus grande. Cependant, le prolétariat incarne lui-même en soi la contradiction qu’il porte en lui, qu’il ne peut se libérer de sa de sa situation qu’à travers l’action révolutionnaire, mais que celle-ci exige le dépassement des illusions et conceptions petites-bourgeoises. Il s’effraie à l’idée du moment décisif, tant que cette question n’est pas implacablement et inévitablement mise à l’ordre du jour de l’histoire ; il se dérobe constamment à la lutte et reste soumis à l’influence des syndicats et des partis parlementaires. Il se rebelle à l’intérieur d’eux, mais place ces organisations objectivement devant une tâche impossible, celle d’améliorer la situation de la classe ouvrière dans le cadre de la société capitaliste. La déficience des syndicats et de leurs prolongements (comités légaux d’entreprise) développe dans les masses travailleuses, en période d’exacerbation de la crise, une atmosphère d’abandon et d’impuissance totale.
Il se trouve que les vieilles armes des organisations syndicales et parlementaristes ne peuvent plus être mises en avant ; elles sont devenues au contraire des armes de la contre-révolution. Le prolétariat voit bien aujourd’hui que la plus grande partie des moyens de lutte doit être changée, mais il n’a pas encore réalisé que même avec des « méthodes radicales » et sans le renversement du capital lui-même, il n’est aucun salut possible pour le prolétariat. Dans cette perspective, se pose la question de la création de comités d’action, où le Parti et l’Union par leur propagande pour ces comités doivent dissiper à l’intérieur du prolétariat les idées fausses, reprises consciemment ou inconsciemment, ainsi que toutes nouvelles illusions.

II.
De même que la propagande du Parti et de l’Union doit exprimer ses principes programmatiques, de même l’action révolutionnaire doit suivre la même ligne de cette propagande. La propagande pour les comités d’action n’est pas un simple mot d’ordre s’opposant aux slogans petits-bourgeois du KPD, mais se confronte aussi avec le programme révolutionnaire du KAPD et de l’AAU. La création de comités d’action ne dépend pas d’une simple volonté de voter pour eux, mais de la décision du prolétariat conscient de rompre avec toutes les traditions et méthodes réformistes, et de mener la lutte dans le sens du programme du KAPD et de l’AAU. Anticiper au niveau organisationnel une attitude révolutionnaire surtout intuitive ne peut nullement renforcer et favoriser la conscience de classe nécessaire au combat ; au contraire, cette « anticipation » étaye la croyance que des raccourcis organisationnels pourraient se substituer à l’action ; par-là, elle entretient la passivité dans le prolétariat. C’est uniquement lorsque le surgissement des comités d’action est l’expression d’une conscience de classe révolutionnaire croissante, dont la liquidation est non seulement perçue comme un échec d’une expérience après une défaite par le prolétariat, mais être de valeur durable qui se réalise dans le renforcement du Parti et de l’Union dans une relation d’organisation et d’idées, augmentant ainsi leur efficacité pour des combats ultérieurs.

III.
La classe ouvrière ne s’engage pas spontanément dans la lutte, mais sous la poussée des contraintes économiques, quand la confrontation devient un devoir impérieux. Les explosions révolutionnaires – causes objectives nécessaires de la crise mortelle (Todeskrise) grandissante du capital – peuvent cependant devenir facteur de révolution prolétarienne, lorsqu’elles trouvent une base politique et principielle commune, lorsqu’elles surgissent du champ des conditions locales et sont dépouillées de leur caractère plus ou moins flou. Seul un objectif réalisable conjointement peut nourrir le sol d’une véritable solidarité de classe. Cependant, la condition sine qua non pour atteindre cet objectif réside dans le fait que les conséquences organisationnelles du mouvement lui-même – être un élément le portant en avant –, les comités d’action deviennent un instrument de la révolution, pas une chose entre les mains de manipulateurs réformistes, en continuant à véhiculer des illusions petites-bourgeoises.

IV.

Les tâches des comités d’action formés avec cette orientation résultent de la situation actuelle face à l’ennemi de classe. Après leur formation comme expression de la violence prolétarienne, ils doivent immédiatement poursuivre, pour leurs tâches révolutionnaires, une nécessaire division du travail et appeler à faire surgir des conseils révolutionnaires, économiques et politiques. L’Union et le Parti doivent mobiliser la totalité de l’énergie du prolétariat pour soulager les points nodaux de la lutte et même mener le combat pour des comités d’action, pour coordonner aussitôt les comités d’action ou les conseils dans toute la zone où se déroulent les luttes ; en un mot, il s’agit de tout mettre en avant pour accroître la capacité à lutter du mouvement, afin d’élargir le mouvement lui-même.

V.

Ce ne sont pas les comités d’action en soi mais leur nature qui est cruciale pour le soutien du mouvement par le Parti et l’Union ; aussi les membres du Parti et de l’Union actifs dans le comité d’action doivent nécessairement y mener un travail de fraction. La politique et les mesures adoptées par les membres du parti et de l’union adhérents du comité d’action doivent exprimer la volonté de toute l’organisation. Pour agir dans un sens révolutionnaire de manière unitaire et stimulante, la collaboration la plus étroite entre Union et Parti, dans tout le Reich, est un devoir impérieux et une absolue précondition. L’Union et le Parti condition doivent être étroitement liés non seulement au sommet, mais dans les districts et les usines, en préservant pleinement leur mutuelle indépendance organisationnelle ; ils doivent se soutenir mutuellement de la façon la plus énergique.
Si le mouvement emprunte des voies légalistes ou « particulières », le Parti et l’Union ont tous deux le devoir – conformément à leur programme – de mener une lutte inébranlable et sans faiblesse contre les tendances qui se font jour, de dissoudre le comité d’action ou d’en démissionner, et de reprendre et poursuivre la lutte, dans le prolétariat lui-même, pour les buts et les principes.

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