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Abolir la propriété privée des moyens de production et des capitaux ou la laisser détruire l’humanité, il faut choisir !

7 octobre 2019, 08:08, par alain

Karl Marx dans « L’Idéologie allemande » :

« Nous en sommes arrivés aujourd’hui au point où les individus sont obligés de s’approprier la totalité des forces productives existantes non seulement pour pouvoir manifester leur personnalité, mais tout simplement pour donner un fondement sûr à leur existence. Cette appropriation est, en premier lieu, fonction de l’objet à approprier, c’est-à-dire les forces productives totalement développées, et n’existant que dans le cadre des échanges universels. Vue sous ce seul angle, cette appropriation doit avoir un caractère universel répondant à l’universalité des forces productives et des échanges. L’appropriation de ces forces n’est elle-même rien d’autre que le développement des facultés individuelles correspondant aux instruments matériels de production. L’appropriation d’une totalité d’instruments de production est de ce seul fait le développement d’une totalité de facultés dans les individus eux-mêmes. Cette appropriation dépend en outre des individus qui la pratiquent. Seuls les prolétaires du temps présent, totalement exclus de toute affirmation de leur personnalité, sont capables de réaliser leur affirmation de soi, complète et illimitée, qui consiste en l’appropriation d’une totalité de forces productives et dans le développement correspondant d’une totalité de facultés.

Toutes les appropriations révolutionnaires antérieures avaient un caractère borné. Des individus dont l’auto-affirmation était entravée par des instruments de production et un commerce limités s’appropriaient ces moyens productifs et ne pouvaient, en conséquence, parvenir qu’à une autre limitation de leur activité. Leur instrument de production devenait certes leur propriété, mais ils restaient eux-mêmes subordonnés à un seul instrument de production ; dans l’appropriation prolétarienne, une masse d’instruments de production doit être soumise à chaque individu et la propriété doit être mise à la disposition de tous. Le commerce universel moderne ne peut être subordonné aux individus qu’à condition de s’étendre à tous.

L’appropriation dépend en outre de la manière dont elle sera effectuée. Elle ne peut être réalisée que par une association qui, en raison du caractère du prolétariat, ne peut être elle-même qu’universelle, par une révolution dans laquelle, d’une part, la puissance de l’ancien mode de production et de communication aussi bien que de l’organisation sociale sera renversée et dans laquelle, d’autre part, le caractère universel du prolétariat et l’énergie qui lui est nécessaire pour réaliser l’appropriation se développeront. C’est dans cette révolution que le prolétariat se dépouillera en outre de tout ce qui lui est resté de son ancienne position sociale.

Ce n’est qu’à ce stade du développement que l’auto-affirmation des individus se confondra avec leur vie matérielle, fusion qui correspond à la transformation progressive des individus en individus totaux et à l’abandon de ce qu’ils avaient de primitif. Alors il y aura coïncidence parfaite entre la transformation du travail en auto-affirmation et la transformation du commerce jusqu’ici limité en commerce des individus comme tels…

Le communisme se distingue de tous les mouvements connus jusqu’à présent en ce qu’il bouleverse les fondements de toutes les anciennes conditions de production et de commerce, et en ce que, pour la première fois, il traite délibérément tous les facteurs naturels comme des créations des générations passées. Ces facteurs, le communisme les dépouille de leur spontanéité naturelle et les soumet à la puissance des individus associés. Son organisation est donc essentiellement économique. Elle poursuit la création matérielle des conditions de cette association en lui faisant correspondre les conditions déjà existantes. Ce que le communisme crée de concret, c’est la base réelle permettant de supprimer tout ce qui existe indépendamment des individus, pour autant que ce qui existe n’est encore que le produit exclusif des anciennes relations des individus. Les communistes traitent, par conséquent, les conditions résultant de l’ancienne production et de l’ancien commerce pratiquement comme si elles étaient des conditions inorganiques. Toutefois, ils ne se figurent pas que ce fut l’intention ou la mission des générations passées de leur fournir des matériaux. (…)

Ce n’est que dans la communauté que la liberté personnelle devient possible. Dans les formations sociales anciennes – substituts de la communauté – dans l’Etat, etc., la liberté personnelle n’existait que pour les individus élevés dans les conditions de la classe dominante et pour autant qu’ils appartenaient à cette classe. La pseudo-communauté que les individus ont, jusqu’ici, pu former a toujours pris vis-à-vis d’eux la forme indépendante de l’union d’une classe en face d’une autre ; elle était en même temps pour la classe opprimée non pas seulement une communauté tout à fait illusoire, mais encore une nouvelle chaîne. Dans la véritable communauté, les individus acquièrent leur liberté dans et par l’association. »

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