Accueil > ... > Forum 33799

Pourquoi l’avenir de l’Afrique sera socialiste ou ne sera pas

29 janvier 2016, 21:02, par Audi

Bonjour,
Merci de votre réponse.

Il faut savoir que je lis beaucoup vos articles car ils sont intéressants et enrichissants. Il me permette d’étoffer mon analyse. Mais ce que la théorie marxiste m’a appris et ce de que par dessus tout, je ne veux et ne peux me détacher est la critique constructive. C’est parce que la plupart de vos articles sont argumentés que je me suis permis de remettre en cause l’argumentation de celui-là. Non pas pour soutenir certains leaders comme vous le dites mais pour avoir un article et une analyse honnête avec argument et source comme vous avez l’habitude de le faire.

Voilà, les deux phrases que je trouve dans le texte : "http://www.matierevolution.fr/spip.php?article1599"

(1) Il contient toutes les illusions qui ont plombé la lutte de ce peuple comme celle des autres peuples colonisés

Vous nous faites croire que ce sont les illusions de Lumumba qui ont plombé la lutte de ce peuple. Depuis quand un homme fait l’histoire seul, ça va à l’encontre de la vision d’une lutte des classes. De plus, un peuple arriéré, illusionné, n’ayant peu de conscience politique et notamment de théorie marxiste et engrainé par l’aliénation religieuse ne pouvait qu’être idéaliste. Contrairement, à l’Afrique la petite bourgeoisie russe possédait l’outil marxiste et un parti révolutionnaire. Le manque d’organisation politique révolutionnaire et d’idéologie révolutionnaire sont les principales causes de l’échec au congo. L’impérialisme US et Belge ont été dévastateurs au Congo, car les enjeux économiques étaient et sont encore gigantesques. Un homme révolutionnaire par la pratique et idéaliste par l’éducation qu’était Lumumba ne pouvait voir dans ces conditions et dans l’arriération que connaissait le Congo, les réalités objectives de la lutte des classes. Trotsky, Gramsci, Karl Marx, Cabral, Ben Barka, Fanon, Che, ont été des révolutionnaires, et ont commis des erreurs ou n’ont pas pu voir des choses qu’à d’autres époques nous pouvions voir. Mais parler d’authentique révolutionnaire est une vision romancée des choses. Ce qui caractérise un révolutionnaire est qu’il veut renverser le capitalisme et donc le rapport de force. Karl Marx parlait de nécessité historique de la société socialiste. Il l’a voyait comme un aboutissement historique.

(2) Il ne compte pas sur la lutte des travailleurs mais sur l’évolution de la politique des grandes puissances...

C’est faux, il a une illusion religieuse, c’est la raison pour laquelle il croit en la bonté de l’homme. Est ce à dire qu’il est un non-révolutionnaire, qu’il ne croyait pas en la lutte des travailleurs ? Non, pas du tout. Par la pratique, il le dit lui-même dans la lettre à sa femme, il expliquera que l’Onu,les Belges et les valets congolais n’ont jamais voulu l’aider pour l’indépendance. Il comprendra par la pratique et non la théorie, que l’impérialisme ne fait pas de cadeaux. Il comprendra la lutte des classes et il le dira dans son texte en liant la lutte de façon internationale. C’est pour cela, qu’il est mort et pour cela que les Africains voient en lui un révolutionnaire et un anti-impérialiste. Il ne pouvait pas apprendre autrement vu le contexte. Aujourd’hui, Lumumba a un rôle révolutionnaire pour les Congolais, il cristallise un rêve Africain. Mais la critique que l’on doit faire est celle de son idéalisme, mais toujours en reconstituant dans un contexte particulier et non pas de façon moraliste ou dogmatique.

(3) C’est pourquoi, vous devez comprendre que votre article est à refaire. Car ce n’est pas contextualiser les choses, c’est ne pas remettre en contexte, c’est juste appliquer de façon dogmatique, une théorie trop bien apprise. C’est comme dire, qu’Harriet Tubman, ou encore Toussaint L’ouverture n’était pas des révolutionnaires de leur temps.

Par rapport à l’article :http://www.matierevolution.org/spip.php?article1545

(4) Sankara a été et est un révolutionnaire pour tout un peuple, les organisations Burkinabé se réclament de sa descendance. Malgré cela, ils n’ont pas encore créé l’organisation révolutionnaire ou du moins n’est pas encore visible. Le manque de connaissance révolutionnaire est un frein pour la révolution africaine et ce n’est pas du à Sankara. La bourgeoisie elle l’utilisera pour créer un mythe religieux, celle qu’il l’a tué.

(6) deux chefs militaires qui avaient misé sur un discours nationaliste et radical pour encadrer la révolte d’un peuple.
C’est faux. Sankara n’était pas plus nationaliste que Trotsky ou Lenine. Dans un de ce discours, il dit : "Le peuple français peut voir un ami dans le peuple burkinabé." La parole est une action dans une époque où l’idéalisme religieux(la bonté de l’homme) est partie prenante. La révolution consiste a supprimé les classes. Sankara a cru qu’il pouvait les supprimer sans le peuple. Là est la différence.

(7) Ils se sont dit qu’on pouvait faire jouer à l’armée un tout autre rôle.
C’est faux. Il dit « Malheur à ceux qui bâillonnent le peuple ! ». Et c’est parce qu’il pensait pouvoir délivrer son peuple, qu’il prend le pouvoir. Ce qu’il regrettera après, car il a pris conscience que c’est par le peuple qu’on fait le chose. Il le dira avant sa mort. J’ai fait pour le peuple et non par le peuple. C’est l’idéalisme religieux qu’il a permis de faire ce qu’il a fait. Les valeurs de la religion chrétienne vidés de sont contenues endormeurs sont révolutionnaires.

(8)Nasser et Sadate ou comme Khadaffi... Ils ont tenu un discours nationaliste radical qui a enflammé la population mais la réalité a, bien vite, montré dans quel camp ils étaient face à la réalité : à la lutte des classes !
Vous le dites vous même, la réalité le montre. Comment des milliers de marxiste africain ne voient pas cette réalité alors que votre condescendance, elle voit. La différence est dans la connaissance du contexte. Voilà où mène votre dogmatisme. Vous occultez le contexte, les conditions etc. Les moyens de productions appartenaient à l’état. Il y avait une redistribution sociale. Les femmes retrouvaient une place. Il n’y avait pas d’inégalité, pas de classes. Mais il existait une oppression impérialiste forte et plus forte que celle de Khadafi. Car il y avait des résultats probants. La seule erreur est d’avoir fait les choses à l’envers. Il a fait pour le peuple, au lieu de faire par le peuple. Khadafi appliquait lui un capitalisme libyen autocratique. Sankara un socialisme burkinabé autocratique. Il était tous les deux anti-impérialiste. Mais Sankara était pour une solidarité avec les autres peuples.

(9)Aux 4 questions que vous soulevez.
Je réponds simplement en faisant le lien avec la révolution russe. Comment se fait il qu’ils ont tué les Bolchéviques, et Trotsky ? Pourquoi le peuple n’a rien empêché ?Pourquoi il a fallu leurs morts pour qu’il y est une dictature militaire et sanglante ? En répondant, à ces questions vous aurez les vôtres.

(10) Vos multiples critiquent sans fondement.
Aucune objectivité dans le reste des commentaires car vous n’avez pas regardé les conditions matérielles dans lesquelles les gens vivaient. Les conditions économiques et sociales entre l’arrivé au pouvoir de Sankara et sa mort, ont changé de façon fameuse. Quand il parle de la dette, il explique qu’il est impossible de s’émanciper sans qu’il y est une solidarité des leaders d’états. Il a une vision internationaliste. De plus, il dit qu’il ne veut pas payer la dette, mais à bien conscience que s’il le fait, il va mourir et dans tous les pays africains aujourd’hui encore ils payent des dettes est ce la faute de Sankara ? Mourir, c’est aussi mettre en péril, les avancées (agriculture, lutte anti capitaliste) pourquoi parce que la révolution n’a pas été appropriée par le peuple. Pourquoi parce que le contexte ne le permettait pas. Beaucoup d’ennemis (Afrique et impérialiste) , peu de conscience et beaucoup d’idéalisme de la par du peuple.
Il le dira à la fin, il fera son mea culpa, et parlera de son épuisement, de son envie d’arrêter,d’abandonner et de laisser tomber. Il avait compris qu’il n’avait pas fait avec le peuple et par le peuple mais pour le peuple. L’erreur de Sankara est due au faite qu’il avait un idéal par éducation et avait étudié la théorie du Che qui lui-même était idéaliste sur les bords. Mais contextualiser, remis dans l’état d’arriération de l’Afrique, dans le contexte colonial et néo-colonial, les erreurs sont les outils d’un révolutionnaire. Il ne faut pas romancer des faits ou les interpréter. Ce n’est pas parce qu’il se dit marxiste qu’il n’a pas une part d’idéalisme. Comme tu le dis toi-même, le FMI a vu ses efforts. Et la France a voulu s’en débarrasser car il allait remettre en cause les bases mêmes du néo-colonialisme français, la soi-disant aide. "Il nous faut une aide qui nous aide à nous passer de l’aide".

(11)Sankara face à la classe ouvrière
Tu prends deux phrases d’un même discours. Pour donner un argument faux.

(12) C’est comme si tu disais que Staline a suivi Lenine et Trotsky. Tu n’as pas besoin de raccourci de bas étage.

Il s’est beaucoup inspiré de Cuba et du Che. Ils n’avaient pas critiquer la théorie et donc l’a appliqué avec l’idéalisme dogmatique. C’est l’erreur principale de Sankara. Le reste n’est que fantaisie et vision non scientifique.

Sankara a voulu dicter la révolution aux peuples. Aujourd’hui, le peuple burkinabé reprend le combat de classes mais n’est pas encore sorti de l’idéologie idéaliste.
Tout comme en Europe, en Russie, l’idéologie bourgeoise endort les peuples. Dire que Sankara en n’est la cause, alors qu’il a essayé de changer les choses dans une situation difficile. Dire qu’il est mort pour la cause qu’il défendait. Et des gens osent dire qu’il n’est pas révolutionnaire. C’est mentir et la vérité est révolutionnaire.

L’approche doit être différente. Sankara doit être critiqué fortement, tout comme Karl Marx, Trosky et consort. Mais dénigré un homme pour essayer d’être matérialiste, n’est pas une chose utile et ne va pas dans le sens révolutionnaire. Il est important de critiquer et de remettre en question mais par dessus tout il ne faut surtout pas jouer avec un jeu manichéen et binaire. C’est faire le jeu de la bourgeoisie, c’est croire que les hommes n’ont pas l’esprit critique et ne peuvent pas comprendre.

Bien à vous

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.