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Bilan et perspectives suite à l’assemblée générale interprofessionnelle du 9 avril

1er mai 2015, 12:12, par Daniel Arti

Bonjour,
j’apprécie votre démarche : merci de construire un mouvement de débat ouvert afin de comprendre et d’agir ensemble, de manière indépendante. Vous critiquez férocement toutes les instances "représentatives" (patronat évidemment, mais aussi État et bureaucraties syndicales), ce qui est nécessaire : cette crise systémique ne peut être vue comme une fatalité que par ceux qui en profitent. Nous autres avons besoin de compréhension, de critiques et d’issues. Que nous ne pourrons nous créer que par nous-mêmes, puisque personne ne défend nos intérêts correctement. Fondamentalement, cette émancipation par l’organisation collective et démocratique est la seule voie inclusive pour élargir un combat actuellement atomisé.
Dans le tract d’analyse qui suit le compte-rendu, votre raisonnement semble receler une contradiction concernant la crise, l’existence d’un surplus de capitaux à partager (ou pas), et donc l’existence d’un fondement matériel pour les réformistes et leur stratégie. Vous dites : "la racine de la crise historique de 2007-2008 était justement la trop grande masse de capitaux incapables de s’investir de façon suffisamment profitable dans la production et se jetant en masse sur la spéculation, créant un appel de capitaux artificiel vers ce secteur et contraignant les Etats à verser des sommes de plus en plus colossales pour éviter le krach financier. Si le système est parvenu ainsi à faire durer la situation, il n’a réussi qu’à lui permettre d’attendre, en serrant les fesses, le prochain krach financier dans lequel il ne pourra plus intervenir massivement, ses fonds étant déjà plombés.
Le principal mensonge des centrales syndicales consiste à refuser de rapporter cette situation à la classe ouvrière en faisant croire que la crise n’est qu’un prétexte pour nous ponctionner et en prétendant qu’on n’a qu’à se faire entendre en proposant la « bonne réforme », étant donné qu’il y a de l’argent et qu’il suffirait de mieux le répartir."
Selon vous, il y avait quand même en 2007-2008 beaucoup de capitaux disponibles : le problème ne pourrait-il pas être que les capitalistes (avec l’onction des États) cherchent des investissement trop profitables, spéculatifs plutôt que productifs (les dépenses sociales étant productives de mieux vivre) ? Il y a bien production de capitaux, qui sont susceptibles d’être investis aux bénéfices de la majorité ! Que la concurrence soit trop rude, que l’État refuse de taxer le capital et de lui imposer une destination sociale, voilà qui ne peut être accompli que par un gouvernement au service des travailleurs. Qu’il soit animé par une classe auto-organisée est la seule garantie de sa persévérance au service des travailleurs et de la large majorité de la population. A la condition de socialiser le service bancaire, et de contrôler la circulation des capitaux. Quand un pays rompt, il doit tenir en attendant que d’autres le rejoignent... En fait, il me semble qu’il y a une base matérielle pour un réformisme radical, mais que la dureté réelle de la crise capitaliste interdit actuellement aux classes dirigeants tout esprit de compromis et de répartition plus favorable aux travailleurs.
Je me rends compte que j’ouvre un vaste débat sur la stratégie de la transformation. Nous le prolongerons de vive voix ce soir, puis nous verrons par la suite !

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